Loin d’en être la plus importante exploitante, l’Armée de l’Air et de l’Espace, a fait un usage varié de ses 32 SA330B Puma dont le premier est entré en service le 2 mai 1974 à Villacoublay. Cet anniversaire a été l’occasion d’une jolie cérémonie à Solenzara mais aussi de tirer le bilan d’un hélico désormais légendaire dont la succession se précise à court terme.
« Avec mon Puma, en Guyane, je me posais à des endroits où les Fennec ne pouvaient pas le faire » raconte le Cdt Tommy, second de l’EH1/44, 2200 heures de vol dont 1700 sur Puma qu’il considère comme « son hélico de cœur » ! Il faut dire que, conçu dans la foulée de la guerre d’Algérie pour succéder aux vénérables Sikorsky H-34, le Puma avait été doté d’une garde au sol généreuse, bien utile pour se poser « dans la verte ».
L’hélicoptère de manœuvre qui a fait son premier vol en avril 1965, puis entré en service dans l’ALAT en 1969, n’est arrivé que bien plus tard dans l’armée de l’Air. Néanmoins avec 6 versions principales pour seulement 32 appareils en service, il semble marqué du sceau de la polyvalence ; version de transport standard, VIP (GLAM 1974-1988), HERONS (Hélicoptère Équipé pour la Recherche et l’Observation en Navigation Solitaire) au sein de l’Escadron Vaucluse à Évreux ou de celui basé en Guyane, ELINT (collecte de renseignements électroniques), SAR (Search and Rescue, recherche et sauvetage) ou Resco (Sauvetage au combat), on le retrouve aussi équipé d’un caméra infra rouge CHLIO à la suite des JO d’Albertville ou en version Pirate armé d’un canon de sabord.
Aujourd’hui, il reste principalement, au sein de l’EH 1/44 « Solenzara » mais aussi sur les bases de Nouméa, de Cayenne ou de Djibouti, en version SAR même si quelques appareils en configuration « standard » demeurent. De façon étonnante pour un appareil désormais ancien, la disponibilité des machines sur la base Corse est bonne ; « Nous avons 7 Puma, quatre en ligne et trois en maintenance », la situation n’a pas toujours été aussi rose » soulignent à la fois le Cdt Tommy et le Sergent-chef Matthieu, mécanicien vecteur et futur mécanicien navigant.
En 2016, lorsque l’unité a échangé ses Super Puma pour des Puma « Tout court » ce fut une période difficile mais aujourd’hui révolue. La chance, le soutien du constructeur mais aussi les particularités de l’escadron où les mécaniciens sont pleinement intégrés à l’unité, la variété des missions possibles et donc des missions d’entraînement, tout a contribué à façonner un état d’esprit singulier dont les conséquences positives sont palpables, soulignées également par le Général de Brigade Fabrice Féloa, commandant de la Brigade aérienne d’assaut et de projection : « La disponibilité est bonne, pourtant notre flotte est vieillissante et opère dans un milieu abrasif ». Ce que rappelle le Sg Chef Matthieu : « Le challenge, c’est la disponibilité. On n’a pas trop de pannes, on fait plus de maintenance programmée que de maintenance curative » mais « c’est une lutte permanente contre la corrosion, » milieu salin oblige en Corse, humidité, chaleur et sable ailleurs.
Avec entre 750 et 780 heures de vol annuelles, l’EH 1/44, participe au sauvetage de 20 à 25 personnes par an. Skippers en difficulté sur leurs voiliers, malaises de passagers à bord des ferry, aviateurs accidentés, mais aussi interventions lors de catastrophe naturelle ou non, en passant, tous les étés par les missions Héphaïstos où les armées s’impliquent dans l’appui à la lutte contre les feux de forêt, l’unité opère et s’entraîne pour un grand nombre de missions, y compris de combat, de contre-terrorisme naval ou même de sauvetage au combat. « Notre escadron est monté en gamme avec une machine qui remplit bien sa mission » précise le Cdt Tommy.
Au cours de son histoire, le Puma s’est illustré en opérations extérieures, des opérations au Tchad dans les années 70 à Barkhane (Mali 2013-2022) en passant par Turquoise (Rwanda, 1994) notamment, mais aussi par plusieurs missions médiatiques comme le sauvetage de l’équipage d’un vraquier devant le port d’Anglet en pleine tempête ou celui d’un DA40 au large de Calvi. Mais c’est surtout l’image des deux Puma sur la pelouse du stade Furiani un certain 5 mai 1992 qui restera pour l’histoire.
Mais la fin approche ! D’ici 2027, l’ensemble des Puma restants sera remplacé par des H225M, 8 appareils neufs qui vont être livrés à partir de la fin de l’année, machines commandées dans le cadre du plan de relance gouvernemental, mais aussi par les EC 725 actuellement en service dans l’ALAT. C’est le message principal du Général Féloa : « Il est impératif de respecter les délais de livraison, car les plans, notamment des ressources humaines (mutation, formations des équipages) sont à l’unité près, à la compétence près » avant d’assener : « il faut absolument tenir les calendriers, il faut absolument que les Caracal de l’ALAT arrivent ! »
Cet anniversaire a fait l’objet d’une émission « Lâcher Solo » spéciale le 3 mai 2024 que vous pouvez retrouver ci-dessous :
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