Entre deux visites officielles, l’US Air Force a profité du salon du Bourget pour emmener une douzaine d’invités au-dessus des plages Du débarquement de 1944… en C17. Histoire de se souvenir des héros du 6 juin et de rappeler que cette machine est toujours dans la course.
Pour ne pas oublier… A l’occasion du 49ème salon du Bourget, l’US Air Force qui expose diverses machines volantes, a proposé à quelques privilégiés d’aller survoler, hier, les plages du Débarquement. Cette escapade aérienne s’est faite en Boeing (ex McDonnell Douglas) C-17 Globemaster III. Le cargo a été extirpé l’espace de quelques heures de l’exposition statique. L’occasion pour Aerobuzz.fr de revenir sur cet avion étonnant, successeur désigné des C-5 Galaxy et autres C-141 Starlifter et qui anime depuis bientôt deux décennies le salon parisien.
Le C-17 est un appareil très compact, plus petit que le Galaxy, sans nez basculant à l’avant, mais avec une voilure bien plus complexe lui offrant d’appréciables capacités de décollage et d’atterrissage courts. A peine plus long qu’un Airbus A321, le C-17 offre une masse max au décollage pratiquement trois fois supérieure : 265 tonnes contre 93 !
A l’intérieur de la soute, c’est grand, c’est propre, c’est net et sans bavure. Blanc et aseptisé comme une salle chirurgicale. Bien qu’il ait été construit il y a bientôt dix ans, l’appareil présenté au Bourget, cette année, semble tout juste sortir des chaines de Long Beach. Accroché au plafond, un immense drapeau américain sert d’incidencemètre de circonstance aux passagers. Chaines et crochets utilisés pour saisiner les charges lourdes sont soigneusement rangées à portée de main. La cinquantaine de sièges alignés le long des parois du fuselage sont à mi-chemin entre les inconfortables banquettes en toile de nos pauvres Transall et les fauteuils de la classe éco des avions de ligne.
A l’avant de la soute, le «loadmaster » est installé comme un roi, avec un véritable fauteuil et une table de travail. Un escalier abrupt (la partie la plus dangereuse de l’avion note un membre d’équipage…) donne accès à une zone de repos avec deux sièges tournant le dos à la marche et deux couchettes. Puis un étroit couloir ouvre sur le poste de pilotage proprement dit, occupé par seulement deux pilotes. Des écrans multifonctions et deux affichages tête haute dénotent la modernité de l’appareil. Étonnamment pour un appareil de cette taille, le pilotage se fait avec un manche hérité du monde des chasseurs.
Bien évidemment tout cela se paie et la réputation du C-17 tient autant à sa capacité d’emport, ses capacités d’atterrissage court (volets hypersustentateurs, train solides et freins carbone Messier, cocorico !…) qu’à son coût faramineux : environ 200 millions de dollars la bête. L’efficacité de l’appareil en Irak, en Afghanistan et partout ailleurs sur la planète a également fait oublier sa gestation difficile. Les performances insuffisantes des appareils de développement avaient d’ailleurs bien failli avoir la peau du programme. L’US Air Force a finalement fini par se payer un peu plus de 200 avions. Elle a été rejointe par sept autres clients, Grande-Bretagne, Canada, Australie, Otan, Qatar, Emirats Arabes Unis et Inde, qui ont chacun cassé leur tirelire pour s’offrir quelques exemplaires.
En 2009, des informations faisaient même état d’un certain intérêt de la France pour l’appareil. Bien entendu, quelle armée de l’Air moderne ne serait pas intéressée par un tel avion ? Mais il y a loin de la coupe aux lèvres et il n’y a aucun risque à parier que l’on verra des A400M aux couleurs américaines bien avant d’apercevoir l’ombre d’un C-17 aux couleurs françaises…
Frédéric Lert
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Un petit tour en C-17 entre le Bourget et… Omaha Beach !
Merci beaucoup non seulement pour les images et les efforts que vous fournissiez pour nous.tous mes «encouragements»
Un petit tour en C-17 entre le Bourget et… Omaha Beach !
Rappelons quand même que le programme de l' A 400 M au fil du temps a pris du retard et s' est annoncé être un puits sans fond pour EADS à qui il aura couté les yeux de la tête. D'autre part le coût d'un seul appareil est bien plus cher que ses homologues de même catégorie.