La base aérienne 201 est un véritable camp romain taillé au cordeau, avec les installations aéro près du seuil 07. On distingue, à gauche des hangars, un parking de grand dimension sans doute réservée aux avions de transport. De part et d’autre, des travaux de terrassement sont en cours pour aménager d’autres parkings avions. © Google Earth
Après trois ans de travaux, l’US Air Force a commencé les opérations sur une nouvelle base aérienne créée ex nihilo à Agadez, dans le nord du Niger. Objectif : combattre les groupes terroristes dans la région avec les drones MQ-9 Reaper du 323rd Expeditionary Reconnaissance Squadron. Des appareils basés actuellement à Niamey et partageant les emprises militaires nigériennes avec la base aérienne projetée (BAP) française.
Sur les images fournies par Google Earth, la base aérienne 201, puisque tel est son nom officiel, est bien visible au sud d’Agadez. Sa piste, une 07-25, est parallèle à celle de l’aérodrome civil de la ville nigérienne. Etonnement, guère plus de deux ou trois kilomètres séparent les deux terrains alors que ce n’est pas le foncier qui manque dans la région…
Les vues satellites, excessivement indiscrètes, montraient dernièrement trois hangars de grande dimension capables de recevoir chacun plusieurs drones, un parking en cours de finition (sans doute réservé aux opérations logistiques) et de futurs parkings supplémentaires en cours de préparation. La base 201 sera avant tout consacrée à la mise en œuvre des drones MQ-9 Reaper du 323rd Expeditionary Reconnaissance Squadron aujourd’hui colocalisé avec la base aérienne projetée (BAP) française sur l’emprise de la base aérienne 101 nigérienne, à Niamey.
Américains et Français partagent avec le trafic civil, et le maigre trafic militaire nigérien, l’unique piste de l’aéroport international de Niamey. On trouve également, accolés à la BAP française de Niamey, plusieurs hangars de toile d’où opèrent discrètement des appareils de surveillance de diverses agences gouvernementales américaines.
La proximité des installations militaires avec la ville d’Agadez et son terrain civil est étonnante. La piste 07-25, strictement parallèle à celle de l’aéroport civil, ne semble pas mesurer beaucoup plus de 2000m. © Google Earth
Ce n’est pas que les Français soient de mauvais camarades, mais les Américains ayant toujours aimé avoir les coudées franches et ne rendre de comptes à personne, la création d’une base autonome dans la région, était une décision logique. A noter que si la base sera uniquement utilisée par les Américains, elle restera tout de même propriété du Niger, les accords officiels faisant pour l’instant état d’un bail de dix ans concédé à Washington.
A 800km environ dans le nord est de Niamey, Agadez est pile au centre du Niger, grosso modo à équidistance du Mali, de l’Algérie, de la Libye, du Tchad et du Nigeria. Dans l’œil du cyclone donc.
Un premier C-130J se pose le 3 août dernier sur la base aérienne 201. L’environnement est austère mais paradoxalement, la ville d’Agadez est très proche. © USAF
L’US Africa Command a annoncé le 15 août 2019 que la base était à présent ouverte au trafic VFR, en accord avec les autorités nigériennes. La piste avait été terminée à la fin du mois de mai 2019, avec près de deux ans de retard sur le calendrier initial. En cause, les difficultés logistiques pour amener les équipements lourds dans la région et les contraintes particulières pour appuyer et protéger les équipes de construction américaines.
Le premier avion officiellement reçu à l’atterrissage a été un C-130J du 409th Air Expeditionary Group. Les premières opérations sur drones ne sont pas attendues avant la fin de l’année, le temps que les équipements de missions et les drones eux-mêmes soient mis en place. A terme la base devrait accueillir environ 600 américains.
Frédéric Lert
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Une fois qu'ils sont là, c'est dur de les faire partir….
La France y est arrivé dans les années 60, merci au général de Gaulle.
La Base aérienne 201 est une ancienne base de l'Empire français...
Tant de fric dépensé pour des opérations militaires -- vitrines de prospection pour la vente d'armements et l'influence géopolitique -- plutôt que de contribuer à l'aide au développement !!!
Si cette aide avait été effective, et la pauvreté diminuée, on n'aurait probablement pas de "djihadistes" et autres !