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A chacun ses ambitions

© Vincent / Aerobuzz.fr

Cette semaine, l’Agence spatiale européenne a présenté le prototype des tenues d’entrainement des astronautes qui, un jour, retourneront sur la Lune. Nouveau moment de fierté pour la France dans le sillage de la parenthèse olympique et paralympique.

Le scaphandre européen est signé Pierre Cardin, un grand nom du prêt-à-porter des années 60. C’est une première, au même titre que la sortie extra véhiculaire privée réalisée par des astronautes « amateurs », quelques jours après. Il ne faut pas être un grand spécialiste de la conquête spatiale pour se douter que la collaboration entre l’ESA et Cardin ne laissera pas la même trace dans l’histoire que le succès de Polaris Dawn.

Leur concordance illustre une fois de plus, la difficulté de l’Europe à retrouver sa place dans le concert spatial mondial et plus encore, le rôle croissant qu’y occupe désormais Elon Musk avec Space X. C’est vers lui que s’est tournée, cet été, la NASA pour ramener sur Terre ses deux astronautes, à la suite de la défaillance du module Starliner de Boeing. Juste le temps pour Space X d’assembler une nouvelle capsule Crew Dragon qui a déjà fait ses preuves.

D’ici à ce que la mission Artemis III soit prête à emmener des astronautes sur la Lune, Musk aura récupéré de nouvelles parts du marché. C’est à peu près sûr… Il a déjà décroché la plus grosse. La NASA a retenu le lanceur super lourd Starship de Space X. Il ne s’en contente surement pas et il a des arguments pour en exiger plus.

C’est un peu grâce à lui si les USA font encore figure de première puissance spatiale mondiale. Sur les 107 lancements qu’ont réalisés les USA en 2023, 96 ont été faits avec le lanceur Falcon 9 de Space X. La Chine à elle seule en a fait 63. Avec ses 3 lancements, l’Europe va avoir du mal à recoller au peloton de tête. Pendant longtemps encore, elle devra se contenter du rôle de partenaire dans des programmes internationaux. C’est toujours mieux que d’être relégué au rang de sous-traitant d’un groupe privé.

Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

3 commentaires

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  • J’invite la communauté (française ? ) qui se sentira concernée à méditer autour de la fable de la Fontaine  » La grenouille et le bœuf  »
    Si « par hasard » la Guyane française n’était pas là où elle est qu’elle serait la place de la France et même de l’Europe dans la conquête spatiale ?

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  • Bonjour à tous; Je réfléchis pour la 203 de Frédéric qui aujourd’hui nous la joue sur lert de l’humour. D’autant que pour sa chronique Gil se fait le roy de la morosité. J’ai réagi de la même façon en entendant sur France Inter cette extraordinaire nouvelle concernant la tenue siglée Pierre Cardin de nos futurs spationautes. Peut-être est-ce le premier signe comme quoi le spatial est désigné figure de proue des restrictions budgétaires pour faire taire les grincheux de la dette souveraine ou les jancovicistes. Mais enfin, essayons de garder un peu d’optimisme. À qui les Ricains ont-ils confié le lancement de l’extraordinairement coûteux télescope James Webb ? Hein ? Alors, espérons qu’Ariane 6 nous fera reprendre le fil des lancements les plus onéreux en matière de satellites, sinon les plus luxueux avec des griffes comme Pierre Cardin, Louis Vuitton ou Christian Dior sur le flanc de nos fusées européennes. Sûr que les Allemands qui ont de plus en plus de mal à vendre leurs berlines à quatre roues en Chine vont se mettre sur les rangs pour apposer des étoiles, des anneaux ou des W sur les flancs de la belle fusée européenne.

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  • Si l’ESA cherche un véhicule innovant pour transporter ses astronautes, je vends ma 203 de 1957. Peinture noire et toit ouvrant, démarreur à tirette, 110.000 kilomètres… Ecrire à Aerobuzz qui transmettra.

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