Ainsi il semblerait que l’Ukraine ait transformé des ULM Aeroprakt A-22 de fabrication nationale en missiles de croisière capables de parcourir plus de mille kilomètres. Un missile de croisière du pauvre d’accord, mais être pauvre et en danger impose de réfléchir vite et bien et de faire preuve de bon sens. Darwin appelait ça la sélection naturelle et le concept est toujours d’actualité…
Ce qui nous ramène à l’ULM ou l’avion d’aéroclub, arme de guerre… Là aussi il est difficile de voir une nouveauté, même si les développements de ces dernières années sont très spectaculaires. En février 2021, l’Azerbaïdjan utilise d’antiques Antonov 2 biplans pour leurrer la défense anti-aérienne arménienne. On est encore à l’âge de pierre : un pilote fait décoller l’avion, attaches les commandes avec une corde et saute en parachute. Quelques minutes plus tard, l’avion arrive cahin caha au-dessus des lignes arméniennes qui ouvrent le feu et donc se dévoilent. Et voilà. Trois ans plus tard, les Ukrainiens font donc infiniment mieux en chargeant leurs ULM d’explosifs et en les faisant s’écraser précisément sur une usine installée au cœur de la Russie. Mieux, ils utilisent également des ULM auxquels ils accrochent une bombe et une tourelle optronique très basique sous le fuselage. L’appareil télépiloté fait un bombardier très bon marché contre des cibles peu protégées…
C’est du bon sens, et c’est peut-être ce qui nous manque le plus. Les industriels et les militaires ne le diront sans doute jamais, mais un missile de croisière à un million d’euros ne s’impose pas toujours contre des cibles peu défendues. Quand la situation tactique s’y prête, face à un pays immense qu’il est impossible de rendre étanche, pourquoi ne pas utiliser des moyens simples, bon marché et finalement très discrets ? D’autant que les Ukrainiens ont de la chance dans leur malheur : la certification et la navigabilité sont le cadet de leurs soucis. Tout de suite, la vie devient plus simple.
La course à la décroissance et au juste prix ne fait d’ailleurs que commencer. Regardez ces magnifiques moteurs Rotax montés sur les drones « kamikaze » des uns et des autres. Les pilotes d’aéroclub peuvent pleurer en voyant des moteurs en parfait état, usinés au micron et taillés pour des centaines d’heures d’utilisation, ainsi sacrifiés pour des vols sans retour.
Avec son Trembita, missile motorisé par un pulsoréacteur, l’Ukraine innove en regardant dans le rétroviseur. Une injection de carburant, une chambre de combustion, un tuyau de poêle comme échappement, un clapet pour réguler l’admission d’air, une bougie pour enflammer le mélange et à la sortie une poussé constante accompagnée d’un bruit de mobylette en échappement libre. Un peu ridicule d’accord, mais ça fonctionne depuis bientôt cent ans ! Un plein de SP95, un accélérateur à poudre et hop, c’est parti pour un vol aller simple de 140 km pour le prix imbattable de 10.000 dollars.
Pour les nations occidentales, pour lesquelles expensive is beautiful, c’est un virage douloureux à prendre parce qu’il n’y a pas de profit à faire avec des engins basiques et qui fonctionnent. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas nécessaire de vous inquiéter si vous avez une vieille trapanelle qui prend la poussière au fond de votre hangar. Aucun risque chez nous que l’état la réquisitionne pour en faire un drone.
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