Cette semaine a eu lieu la première vente aux enchères de pièces détachées d’A380. Une nouvelle date à ajouter à l’histoire ramassée de cet avion à part. Entre son premier vol et cette vente aux enchères, il ne s’est écoulé que 17 ans. C’est peu à l’échelle d’un programme aéronautique.
Les enchères ont porté sur 500 pièces regroupées en 380 lots pour rester dans le symbole. Elles proviennent en partie du 13ème super jumbo construit par Airbus et exploité, à partir de 2008, par Emirates, et déconstruit en 2021. Du lot de trois panneaux lumineux de sortie de secours à 80 € au bar de la cabine business estimé entre 20 et 30.000 €, il y en avait pour tous goûts et pour toutes les bourses. Chacun a pu repartir avec un souvenir.
Les bénéfices de cette vente sont destinés à la Fondation Airbus pour financer des opérations humanitaires. En 2009, la Fondation Air France avait reçu 300.000 euros suite à la vente aux enchères de 760 billets (380 sur chaque vol) à l’occasion de l’aller-retour inaugural de l’A380 aux couleurs d’Air France, entre Paris et New York.
Encore en service et déjà rangé au rayon des pièces de collection. Près d’une demi-douzaine d’A380 ont déjà été dépecés. Même si le bilan de la première vente aux enchères n’a pas encore été publié, une chose est sûre, l’attrait du public pour cet avion est intact. Il fallait voir les visiteurs se précipiter quand, le musée de l’air et de l’espace a ouvert exceptionnellement le MSN4 à la visite. C’était à l’occasion des dernières journées européennes du patrimoine. Il n’y a pas eu assez de tickets pour tous.
Les vols découverte proposés par les opérateurs d’A380, pendant la pandémie, affichaient complets eux aussi. Il y avait à bord des gens qui n’avaient pas les moyens de se payer un vol régulier. Des compagnies prestigieuses leur offraient à moindre coût, la possibilité d’aller nulle part, mais en A380. Ils vivaient un rêve.
Evidemment ces opérations aériennes n’ont pas été du goût de tout le monde et les compagnies ont préféré y renoncer. Elles avaient suffisamment de problèmes à gérer. Inutile d’en rajouter. C’est à ce moment-là que Singapore Airlines a organisé des voyages immobiles en proposant des diners à bord de ses A380, au parking.
Quand il voulait encore y croire, Airbus avait mis en place un site internet qui permettait aux passagers de savoir sur quelles lignes et sur quels vols, ils pouvaient voyager à bord d’un A380. C’est le seul avion qui disposait d’un tel honneur. Le site s’appelait FlyA380 et il a été fermé quelques mois après l’annonce de l’arrêt de la production. Airbus n’y croyait plus. Il n’était pas le seul. A commencer par ses clients.
Sur les treize compagnies qui exploitaient des A380 avant la pandémie, une petite moitié avait annoncé qu’elles tournaient définitivement la page du quadriréacteur. Il semblerait qu’au final, Air France, Malyasia et HiFly soient les seules à ne pas avoir remis en question leur décision. Celles qui ont changé d’avis ont toutes de bonnes raisons. Lufthansa parce qu’en 2023, elle n’aura pas été livrée des long-courriers dont elle a besoin. Qatar Airways parce qu’elle n’a pas confiance en ses A350 écaillés.
Quoi qu’il en soit, les nombreux A380 stockés à travers la planète et qui ne revoleront sans doute jamais vont occuper Tarmac Aerosave et les autres déconstructeurs, pendant quelques années. Le stock de pièces détachées d’occasion n’est pas près d’être épuisé. Et si à la fin de l’exploitation commerciale, dans dix ou quinze ans, il en reste quelques-unes qui n’ont pas trouvé preneur, il sera toujours temps de les vendre aux enchères.
Gil Roy
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