La coupe du monde est là pour nous le rappeler : une équipe de rugby, ça fonctionne avec toutes sortes de gabarits, des petits, des grands et… des gros. Ce sont rarement ces derniers qui marquent des points, même si l’exception confirme parfois la règle, mais sans eux, la pyramide du rugby à XV ne tient pas debout. Eh bien l’Armée de l’air et de l’espace c’est pareil. Et il est réjouissant de voir qu’en 2023, celle-ci a enfin trouvé un bel équilibre avec un triptyque de choc : Rafale, Airbus MRTT et A400M. L’A400, c’est le première ligne, le gros, le pilier.
Avec le quadrimoteur d’Airbus, la France dispose d’un avion de transport stratégique pour la première fois de son histoire. Le Transall était mythique, mais pas toujours exemplaire. La gloire acquise par le bimoteur était parfois celle du bonhomme qui boxe bon gré mal gré au-dessus de sa catégorie avec l’énergie du désespoir. La faute à une motorisation insuffisante qui fut longtemps son talon d’Achille.
Le Transall a donc quitté la scène et l’A400M s’est imposé. On ne dira pas que cela s’est fait sans peine, parce que les débuts ont été difficiles. A Orléans, où les escadrons Touraine, Béarn et Poitou se partageront à terme 35 avions, on reconnait volontiers que rien n’était simple à l’arrivée du premier appareil, en 2013. Depuis, une vingtaine de quadrimoteurs supplémentaires sont entrés en service et il y en aura très précisément 23 en fin d’année et, si tout va bien, 25 en 2025.
L’avion offre beaucoup mieux qu’une évolution du transport aérien militaire français : il le révolutionne.
Au milieu de la Beauce, Orléans-Bricy est devenue une base aérienne modèle où les infrastructures ont poussé au rythme de l’arrivée des nouveaux avions. Hangars de maintenance, zone logistique, escale,… la BA123 s’est métamorphosée. Un véritable écosystème A400M s’est mis en place.
Cela fait riche de le dire comme ça mais c’est la vérité : escadrons de transport, escadron de soutien technique, centre de soutien des systèmes de missions, forces spéciales, équipe de démonstration, progressivement les pièces du puzzle se sont assemblées autour de l’avion… Et le travail n’est pas fini.
On attend encore de nouvelles installations pour absorber l’arrivée de nouveaux appareils : si l’on en croit la loi de programmation militaire – soyons fous -, il y en aura 35 au total à l’horizon 2030. Si l’on s’intéresse aux capacités opérationnelles, le progrès est là aussi considérable. En schématisant, on peut écrire que le nouvel avion va deux à trois fois plus vite, deux à trois fois plus loin, avec deux à trois fois plus de charge que le Transall qu’il remplace. Un aller-retour direct Gao – Orléans peut se concevoir dans la journée avec un blindé de 30 tonnes en soute.
Adieu les escales mythiques, les sueurs chaudes et les sueurs froides. Bonjour le niveau de vol 310, l’efficacité, la vitesse. Cerise sur le gâteau, l’A400M est bien plus qu’un gros costaud. Comme les premières lignes de l’équipe de France, c’est aussi un athlète accompli qui sait accélérer et manœuvrer quand il le faut.
Reste une petite pointe d’amertume tout de même : au lancement du programme, la France avait prévu d’acheter 50 avions. La cible est maintenant descendue à 35. Faire un bon avion c’est bien, c’est comme marquer un bel essai. En fabriquer suffisamment c’est encore mieux, c’est transformer l’essai. Parlez-en à Ramos ou Jaminet….
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Bonjour. Rien sur la fête de l'aviation qui s'est déroulée du 22 au 24 septembre 2023 ?
si, trois mots tout de même, empruntés à Roger Couderc : allez les petits !
Le problème, c'est l'entraineur. A donner le matériel, les crampons, les ballons, et tout ce qui coûte cher à droite et à gauche il ne reste plus assez dans la caisse pour sa propre équipe.
Mais les fabriquants s'en moquent, pour eux que ce soit pour le tricolore ou le multicolore c'est tout bénéfice et ça réjouit la capitaine qui donne les ordres depuis Bruxelles....
Ceci étant, l'A400 a une belle gueule et u bel avenir.