Nouveau coup de boutoir ou réplique sismique ? Aux USA, l’aviation d’affaires se retrouve à nouveau dans l’œil du cyclone. En l’espace d’un mois, elle été la cible de deux attaques en règle. Ce coup double n’aurait peut-être pas retenu notre attention si les faits s’étaient déroulés en France, ni même en Europe. Question de routine. En revanche, aux USA où les bizjets font partie du paysage, cette salve interroge.
Il y a d’abord eu l’embrasement médiatique provoqué par Taylor Swift. Mi-février, la chanteuse était en concert à Tokyo, le jour même du Super Bowl à Las Vegas. Comme, elle ne voulait manquer ni l’un, ni l’autre, elle s’est offert la traversée du Pacifique en Global 6000 et elle a poursuivi son voyage à bord de son Falcon 7X personnel. Le quotidien pour l’artiste, d’autant que le décalage horaire lui a permis de remonter le temps.
Le voyage serait passé complètement inaperçu si, depuis quelques temps, Taylor Swift n’avait pas été dans le collimateur de Jack Sweeney, le même étudiant qui traquait les voyages d’Elon Musk sur Twitter, avant que Musk ne rachète Twitter. La superstar pèse encore plus lourd… en tonnes CO2.
La polémique s’est surtout déchainée dans les jours qui ont précédé le voyage Tokyo-Las Vegas. Après le match, elle n’intéressait plus personne. Au final, l’histoire retiendra que cette montée en température a permis au Super Bowl de battre son record d’audience à la télé.
Un mois plus tard, c’est Jo Biden du haut de la tribune du Congrès qui remet les jets privés au cœur de l’actualité américaine. Et cette fois, la menace est prise au sérieux par l’aviation d’affaires.
Dans son discours sur l’état de l’Union, le président américain a prévenu les utilisateurs de l’aviation d’affaires qu’il leur faudrait passer à la caisse. Il propose au Congrès de multiplier par cinq la taxe sur le kérosène d’ici à 2029, de rendre moins incitative la défiscalisation et d’intensifier les contrôles fiscaux sur les exploitants d’avions d’affaires. La balle est dans le camp du Sénat et de la Chambre des représentants.
La réaction de la profession a été immédiate. La NBAA (National Business Aviation Association) et la GAMA (General Aviation Manufacturers Association) en tête, les organisations professionnelles ont mobilisé leurs adhérents. Le lobbying est en marche.
Au risque de déstabiliser le plus important marché au monde de l’aviation d’affaires, la Maison Blanche affirme vouloir mettre fin à des avantages fiscaux qui n’ont plus raison d’être selon elle. La campagne présidentielle bat son plein et apparemment le candidat Biden ne craint pas de se priver du soutien du monde des affaires. Il n’a même pas pris la peine de se cacher derrière des arguments environnementaux.
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Comme tout sujet d’actualité, il faut que la question du coût d’exploitation d’un jet privé donné lieu à polémiques enflammées, invectives, insultes, le tout évidemment alimenté par grand nombre de « profils » qui n’ont d’existence que dans les serveurs. (d’ailleurs, suis-je de chair et d’os ?).
À Chicago, en 1945, les fondateurs de l’OACI ont décidé que le carburant destiné au transport aérien serait exempté de taxe. C’est toujours le cas aujourd’hui, ce qui permet de faire un tour à Barcelone en compagnie à bas-coût pour une cinquantaine d’euros avec un bilan carbone désastreux.
Ni pour Taylor Swift ni pour Elon Musk ou Bernard Arnaud, une hausse significative du coût du carburant n’aura le moindre effet sur la fréquence de leurs déplacements ou sur leurs difficiles fin de mois.
Il est grand temps, et par seulement pour les nantis, que le prix du « kéro » soit significativement revu à la hausse, n’en déplaise à nos compatriotes Air France, Airbus et Total.