« Voilà qui va permettre à davantage de touristes de venir polluer l’Antarctique ». C’était en substance la réaction de l’un de nos viewers lors de l’émission Jump Seat du 21 novembre, lorsque nous évoquions l’atterrissage d’un Boeing 787 Dreamliner sur la piste enneigée de l’aéroport de la station de recherche Troll. Des touristes ? Certainement pas, pensions-nous alors. L’accès au continent blanc est réservé aux scientifiques, en vertu du Traité de l’Antarctique, croyions-nous. Ainsi, le Dreamliner de la compagnie norvégienne Norse Atlantic, dont le poser nous offrait de rares et belles images, ne pouvait emmener que des chercheurs et du matériel, nous figurions-nous. A la rigueur, une expédition dument autorisée.
Eh non ! Le tourisme est permis en Antarctique. Certes, les bateaux de croisière qui peuvent déposer des passagers pour une randonnée polaire sont de taille limitée – 500 places au maximum. Certes, les voyagistes se régulent via une association spécialisée. Certes, les bateaux qui approchent l’Antarctique ne peuvent être alimentés au fuel lourd.
Dès lors, pourquoi pas venir en avion ? On n’en est pas encore – et on n’en sera probablement jamais – à la dépose de promeneurs par des Airbus ou des Boeing. Pourtant, les vols touristiques au-dessus de l’Antarctique existent bel et bien. Les passagers peut même compenser leurs rejets de CO2 .
Pas nouveau, ce fait est pour le moins méconnu et, lue un 1er avril, l’information aurait fait l’effet d’une blague. Rappelons-le, le principe de la compensation carbone n’a du sens que dans le cadre d’une démarche de réduction des émissions. Autrement dit, on compense seulement les émissions qu’on ne peut pas éviter.
Ne peut-on se passer, même quand on est un passionné de paysages, d’un vol de 13 heures et 9.000 km ? Ne peut-on éviter, quand on est une compagnie aérienne réputée, de programmer des vols dont les points de départ et d’arrivée sont identiques ? C’est de Qantas que nous parlons, via le voyagiste Antarctica Flights.
Or le protocole de protection de l’environnement antarctique le dit clairement : il doit être mis fin aux activités humaines qui y ont un impact délétère. Ce document, un ajout de 1991 au Traité de l’Antarctique, liste le tourisme dans les activités qui doivent respecter les principes de son article 3 en matière de préservation du continent austral.
Utiliser l’infrastructure du transport aérien pour des survols de l’inlandsis du sud, c’est fort de café. Nous pouvons tous nous interroger sur nos comportements. Nous pouvons tous faire mieux… Il est difficile de faire pire, pour l’image de l’aviation, que ces survols.
Certains acteurs du transport aérien en sont conscients : la dernière goutte de pétrole ne sera pas réservée au secteur. D’autres, manifestement, doivent encore être sensibilisés.
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