A ma gauche le F-35, à ma droite Elon Musk. Deux OVNI du 21ème siècle. Le premier pèse 1.500 milliards de dollars, le second 300 milliards. Le premier n’est qu’une machine, il ne connait pas le second. Le second n’aime pas le premier et il l’a largement fait savoir. C’est un combat de titans qui se prépare : Godzilla contre King Kong. Mais c’est aussi en arrière-plan une lutte pratiquement philosophique, une querelle 2.0 des Anciens et des Modernes.
Pour bien comprendre ce qui se joue, il faut voir et revoir l’intervention d’Elon Musk au cours de l’Air Warfare Symposium de 2020. La vidéo de cette rencontre organisée par l’US Air Force est facile à trouver sur Youtube.
Sur scène, dans le rôle du modérateur, le général de l’US Air Force John F. Thomson. Il est habillé d’un treillis, prêt à partir explorer les sources du Nil. Le fait qu’il ressemble vaguement à Leslie Nielsen ne l’aide pas. En face de lui Elon Musk assagit, en chemise et veste. Pour une fois, ce n’est pas lui le punk.
En guise d’échauffement, Elon Musk est interrogé sur l’innovation : comment motiver l’US Air Force, comment la pousser à innover lui demande le général.
Réponse simple : l’innovation doit être récompensée et le manque d’innovation doit être puni. « La carotte et le bâton » explique Musk. Et ceux dont la mission serait d’innover et qui n’innoveraient pas, ils dégagent… « Et je peux vous assurer que vous aurez de l’innovation très vite » résume l’entrepreneur. Interrogé ensuite sur les drones, sur l’intelligence artificielle, Elon Musk lâche ses réponses dans un anglais haché, parfois décousu.
« La guerre avec les drones autonomes… Ce n’est pas ce que je veux… Mais c’est ce qui va venir ». C’était en 2020 rappelons-le, deux ans avant cette guerre en Ukraine qui a fait du drone une arme de premier plan. Un silence. Puis il décoche un missile : « the fighter era has passed ». Et il le répète pour ceux qui n’auraient pas bien entendu : l’ère du chasseur, c’est terminé !
Silence de mort dans la salle où sont assis de nombreux pilotes en uniformes. On entendrait un microdrone voler. Le général Johnson enchaine alors, comme s’il n’avait rien entendu : « let’s go back to failure for a minute ». Et si nous revenions à la notion d’échec ?
La salle, qui était en apnée, reprend bruyamment son souffle. Eclats de rire devant l’incongruité de la question. Mais Musk passe outre. Il a son idée en tête : les échecs finalement, il adore. C’est avec eux qu’il progresse, il le revendique.
Parlant de Space X, il enfonce le clou : l’important ce n’est pas la conception, c’est l’industrialisation. Des centaines de livres permettent de concevoir une fusée. Tout le monde peut le faire, il suffit de savoir lire des équations. Rires timides dans l’assistance. Ce qui est « super super dur » explique Musk, c’est d’industrialiser une fusée pour en lancer beaucoup et sur un rythme très élevé. L’industrialisation, c’est son idée fixe. C’est sa feuille de route qui lui permettra d’expédier un million de tonnes (le chiffre est de lui) sur Mars, pour entamer sa colonisation. Alors que pèse le F-35 face à un type qui se fixe un tel objectif ?
Depuis ce symposium de 2020, Musk a racheté Twitter pour 44 milliards de dollars, il a lancé plus de 400 fusées, placé sur orbite 6.700 satellites et construit plus de 6 millions de voitures. Attachez vos ceintures, Elon Musk prend les commandes !
Le tout premier bimoteur d'affaires HondaJet Echelon prend forme à Greensboro. Honda Aircraft a commencé… Read More
Depuis plusieurs mois déjà, la CIA utilise des drones pour surveiller les cartels de la… Read More
En 2024, le BEA a publié 22 rapports d'accidents mortels relatifs aux ULM. C'est 3… Read More
La compagnie nationale lettone est parvenue à mi-parcours de son objectif d'exploiter 100 Airbus A220-300… Read More
Thales, en partenariat avec la compagnie aérienne française Amelia et le collectif Breakthrough Energy Contrails,… Read More
Le lac de Biscarrosse accueille, jusqu'au 15 avril 2025, deux nouveaux avions un peu plus… Read More
This website uses cookies.
View Comments
Il a raison.
L'avenir est au drone, l'avion de combat est déjà obsolète, l'avion de transport civil sans pilote se profile.
C'est dans l'évolution des choses, il y a eu la diligence, puis le train, puis l'auto, puis l'avion. Place au drone !
Pour voir au loin il vaut mieux un Elon Musk qu'un énarque.