Oubliez la France ou l’Afrique du sud ! Le nouveau pays du ballon, qu’il soit vaguement ovale ou bien rond, c’est la Chine. Dans les premiers jours de 2024, c’est Taiwan qui en a fait les frais, avec une vague de quatre ballons bardés de capteurs qui ont traversé son espace aérien, survolant opportunément une importante base aérienne.
Un an plus tôt, en février 2023, c’est encore un ballon chinois qui avait défrayé la chronique en traversant les Etats-Unis tranquillou d’ouest en est, avant de se faire abattre par un F-22 alors qu’il abordait le rivage atlantique. En cours de route, un U-2 était venu le renifler à très haute altitude et le pilote en avait profité pour réaliser la photo du siècle, avec l’ombre (chinoise, cela va sans dite) de son avion imprimée sur l’enveloppe de l’intrus.
Et c’est ainsi que l’on en arrive à l’idée de cette chronique, en lien avec un fait historique révélé par le Lieutenant-colonel Rick Bishop, pilote de l’US Air Force aux 1500 heures de U-2 et auteur d’un remarquable livre sur son expérience.
Voici ce que raconte le lcl Bishop page 223 de « Shady Lady », publié en 2017 aux éditions Crécy : en 1984, alors qu’il fait partie du détachement U-2 installé à Osan (Corée du sud), il réalise une mission classique d’écoute et de surveillance électroniques au-dessus de la péninsule coréenne. Les hippodromes s’enchainent à 70.000 pieds, au sud de la zone démilitarisée séparant les deux Corée.
Au bout de huit heures de vol, le voici de nouveau face à l’ouest, arrivant en bordure de la Mer de Chine. Il entame son demi-tour pour repartir vers l’est quand son regard est brièvement attiré par trois disque gris qui se détachent sur le ciel noir, au-dessus de son altitude. Sa première réaction est de vérifier son arrivée d’oxygène ! Mais non, tout va bien de ce côté là et ce n’est pas une hypoxie qui explique ce qu’il a vu pendant une fraction de seconde.
Une heure et un hippodrome plus tard, le voici de nouveau dans la même zone, en bordure de la Mer de Chine. Il sonde du regard l’espace qui l’entoure et il finit par les trouver, bien éclairés par le soleil couchant : plusieurs ballons qui flottent paresseusement quelques centaines de pieds au dessus de son niveau de vol, un peu à l’écart de sa trajectoire. Il rend compte à la radio et surveille l’étrange apparition de coin de l’oeil, tout en entamant se descente vers Osan, la mission arrive à son terme.
Le pilote américain apprendra le fin mot de l’histoire le lendemain : ces ballons lancés depuis la côte chinoise et profitant des vents dominants, étaient placés sciemment sur la trajectoire des U-2. Ils étaient porteurs de longs câbles métalliques, avec comme objectif d’accrocher un avion. Et de tuer son pilote.
Première morale de cette histoire, les Chinois sont rusés. Deuxième morale, à l’heure de l’hypersonique et du laser, le ballon a encore son mot à dire comme système d’arme ! La troisième morale est celle que connaissent bien les amateurs de rugby : un jeu dangereux doit être sanctionné par un carton rouge. Mais face à un joueur comme la Chine, quel arbitre se risquera à le sortir de sa poche ?
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More
Il était le candidat malheureux de Sikorsky et Boeing face au V-280 Valor de Bell… Read More
View Comments
C'est vrai, si les chinois espionnent en mer de Chine où va-t-on ?
Côté arbitrage ?... Ben ... O ! J'y suis ! ... chercher où l'on Keefe comme il faut ...