Gros émoi en Grande-Bretagne : des anciens pilotes de la Royal Air Force travaillent comme instructeurs au profit de la force aérienne chinoise. Il y en aurait plusieurs dizaines, des anciens de la Royal Air Force, de la Fleet Air Arm ou de l’Army Air Corps. L’information a fait le tour des réseaux, appuyée par une vidéo surréaliste, mais aussi très réaliste, d’un pilote chinois et d’un autre de toute évidence occidental, assis dans un champ quelques minutes après leur éjection. On ne peut pas dire que les deux hommes soient enchantés d’être filmés.
Alors que vont faire d’anciens militaires occidentaux, et pas seulement britanniques, en Chine ? Avant tout travailler ! Sans doute parce qu’ils n’ont plus de travail dans leur pays, parce que l’aviation c’est toute leur vie, parce c’est bien payé… Peut-être aussi parce que quelqu’un leur aura suggéré d’y aller.
Le plus paradoxal dans cette affaire est que dans le passé, les services de renseignement occidentaux auraient dépensé des fortunes pour glisser un œil dans le fonctionnement de l’armée de l’air chinoise et en apprendre sur ses forces et ses faiblesses. Et maintenant que plusieurs dizaines de bonhommes sont dans la place, ces mêmes services de renseignement occidentaux se plaindraient ? Après tout, rien n’interdit aux anciens militaires redevenus civils, d’aller travailler en Chine, via un contrat sud-africain.
Quand l’Australie recrute en masse des Occidentaux pour faire face à sa pénurie de pilotes militaires, c’est normal. Quand c’est en Afrique, ça fait de belles histoires de comptoir. Le Washington Post rappelait récemment que depuis 2016, pas moins de 15 anciens généraux et amiraux ont travaillé pour la seule Arabie Saoudite, et ce n’était pas du bénévolat… Faut-il rappeler la liste des pays gentils un jour, infréquentables le lendemain ? Et faites vos jeux pour après-demain…
Est-il plus grave d’instruire dans un J-10 un pilote de combat ou de brader des concessions pour des infrastructures stratégiques telles que des autoroutes, des mines, des terminaux portuaires ou des aéroports ? Il y a quelques décennies, Wall Street a eu la brillante idée de faire de la Chine l’atelier du monde pour diminuer les coûts de production et satisfaire les actionnaires. Faisant son miel du made in China, le consommateur occidental était ravi. L’un et l’autre ont nourri le monstre qui leur fait peur aujourd’hui.
Frédéric Lert
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Pourquoi Frédéric Lert est journaliste, et moi, je ne le suis pas ?
Le talent ! Il n'y a rien à ajouter ou à retirer de cet article. Un texte de bon sens, auquel nous habitue la rédaction d'Aerobuzz.
Merci.
Excellent article qui résume parfaitement la situation;
nous avons considéré la chine et les chinois comme l'atelier du monde et lui avons concédé beaucoup de travaux, ils ont appris, ils apprennent vite, et aujourd'hui ils se posent en concurents ...
Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner qu'un jour ils feraient aussi bien que nous mais ... Profit quand tu nous tiens ...
Airbus et Boeing ont intérêt à bien se tenir, le Comak arrive sur le marché !