Les compagnies aériennes reprennent des couleurs. Air Transat propose des allers-retours vers Montréal au départ de huit villes françaises à partir de 249 euros. L’A321neo fait des miracles. Les compagnies en redemandent. Airbus met la pression sur ses fournisseurs pour en produire toujours plus.
Depuis deux ans, les « gens » attendent pour partir en vacances d’été, affirme Willie Walsh, actuel directeur d’IATA (association internationale des compagnies aériennes) et ancien président de British Airways. Il faut leur redonner le gout de prendre l’avion. Les prix cassés sont une bonne incitation à consommer. Mais en temps de pandémie, l’idée de faire une bonne affaire ne suffit pas toujours.
Depuis deux ans, les « gens » ont connu pas mal de galères. Il faut aussi les rassurer. Air France qui n’a pas les moyens de se jeter dans une guerre des prix promet à ses clients un « ciel dégagé vers plus de 1.000 destinations ». Son message répété à longueur de bulletins météo à la radio se veut… rassurant : « partir en toute sérénité avec Air France ».
Les passagers seront d’autant plus sereins quand ils apprendront que la compagnie française poursuit ses efforts pour réduire son empreinte environnementale. Pas plus tard que le 2 mai 2022, elle a opéré un vol sur Montréal avec un A350-900 alimenté avec 16% de carburant d’aviation durable (SAF) fourni par Total Energies. En activant tous les leviers qu’elle pouvait, en vol comme au sol, elle a réduit de moitié les émissions de CO2. Un vol ne fait pas un programme. Mais c’est un début.
Le transport aérien doit réussir un numéro d’équilibriste. Pour survivre à la crise, les compagnies aériennes doivent faire revenir les passagers. Deux ans, c’est long. Pour avoir le droit d’exister, elles doivent aussi être vertueuses. Une promotion sur le prix des billets, aidée par un yield management efficace, peut remplir un avion en quelques heures. Il faudra des décennies pour remplacer une énergie par une autre.
Toute la difficulté pour les funambules du transport aérien est de faire admettre à leurs détracteurs que les échelles de temps ne sont pas compatibles. Mais que la volonté est sans faille et que l’industrie est mobilisée pour réussir la transition énergétique du transport aérien. Ce n’est pas gagné, mais il n’y a pas d’autre alternative.
L’aviation générale, elle aussi est condamnée à réussir, mais pour elle, il n’est plus question d’échelle de temps, mais d’urgence. Avec un carburant AvGas 100LL qui fleurte avec les 3 euros le litre sur certains aérodromes, voler devient un luxe qui n’est plus à la portée des pilotes de loisirs. Le surcoût va également compliquer l’apprentissage du pilotage pour ceux qui veulent en faire leur métier.
Il y a quelques semaines, le président de la Fédération française aéronautique se félicitait d’une augmentation du nombre de licenciés et des heures de vol pendant la pandémie. Il s’en étonnait aussi. L’envolée du prix de l’essence ne peut que faire plonger ces courbes. Et pourtant, les aéro-clubs ont amorcé leur transition énergétique depuis plusieurs années. Pas sûr qu’ils puissent passer à la vitesse supérieure. Il n’y a pas que le prix de l’essence qui s’envole, celui des primes d’assurance aussi. Et les avions électriques ont des capacités opérationnelles encore limitées. Quant aux avions de nouvelle génération qui permettent de diviser la consommation par deux, ils vont devenir de plus en plus difficiles à financer. Les banques sont réticentes.
A l’approche des vacances d’été, le ciel n’est pas dégagé pour tout le monde !
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"Quant aux avions de nouvelle génération qui permettent de diviser la consommation par deux, ils vont devenir de plus en plus difficiles à financer." ou par 4