La petite librairie spécialisée en aviation est à vendre. Elle fut longtemps une institution pour ceux qui aiment remplir leurs rayonnages de gros bouquins pointus sur des sujets du même tonneau !
On y tourna des films et des reportages. On pouvait y croiser parfois des acteurs connus ou des chanteurs célèbres qui venaient là pour le plaisir mais pas seulement. Académiciens, Amiraux, Généraux, pilotes de ligne, de chasse ou d’avions légers, lecteurs passionnés ou maquettistes enthousiastes, apprentis journalistes ou historiens chevronnés aux best-sellers innombrables, tous venaient fouiller dans les rayons, des petits casiers du bas aux réserves en haut de l’échelle en bambou, à la recherche du bouquin à lire ou de la doc recherchée. C’était même parfois un point de rendez-vous pour des amis de passage. Elle cultivait aussi son cachet unique avec son mobilier en bois et sa devanture intacte du début du XXe siècle.
Las, le maelstrom internet est passé par là et les clients sont devenus plus rares à franchir la porte rouge-bordeaux. Ils se sont aussi parfois lassés de ne pouvoir y trouver le dernier titre paru chez un grand éditeur spécialisé, payant aussi la politique à la petite semaine de ses dirigeants et propriétaires. À ne voir qu’à court terme, on finit par ne plus pouvoir éviter les obstacles.
La petite boutique, « commerce de première nécessité », existe encore et beaucoup l’ont oubliée. Elle, si incontournable, il y a 20 ans n’est plus que l’ombre d’elle-même avec ses étagères qui ne débordent plus. Elle est un peu comme le petit jardin au fond d’une cour à la Chaussée d’Antin…
Commander des livres sur internet, c’est chouette et facile mais fouiller dans des rayons à la recherche d’une lecture improbable, se laisser guider par un libraire qui connaît son métier, son stock et surtout ses clients, ça n’a pas de prix. C’est là que j’achetais, à la fin des années 80, mes premiers ouvrages d’aviation un peu pointus et surtout en anglais. Je ne savais pas, alors, que j’allais, un peu plus tard, passer beaucoup de temps derrière ce fameux bureau qui servait – et qui sert toujours – de caisse.
La petite boutique est à vendre. Son site internet marche, son emplacement en fait un agréable objectif de promenade, son fichier client est un outil redoutable, il ne manque pas grand-chose pour qu’elle retrouve sa place de « lieu de perdition » pour passionnés : Juste de la volonté et une vision respectable du petit commerce de détail.
La petite librairie est à vendre et c’est peut-être une très bonne nouvelle pour peu qu’on sache réveiller la belle endormie. Je ne voudrais pas qu’on la chante un jour comme le petit bal perdu.
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Oui, c'est triste, mais à mon avis c'est un peu réducteur de rendre les achats par Internet responsables de cette regrettable, quoiqu'inévitable, désaffection.
"Un but de promenade" dit l'article, certes, mais seulement pour quelques parisiens probablement de moins en moins nombreux.
Pour les autres, y compris les innombrables banlieusards férus d'aviation, de belles lettres, d'expositions, ou de toute autre distraction, venir à Paris est devenu une telle épreuve qu'on préfère y renoncer ! Sans aborder le côté politique de la chose, force est de reconnaître que passer une journée à Paris est devenu terriblement difficile, en termes de temps, d'énergie, de stress et bien sûr, d'argent !
Il y a un mois, soirée concert au grand REX : aucun moyen de se garer dans le quartier pourtant autrefois bien pourvu en stationnements. Bilan: parking souterrain, et 26 euros pour un peu moins de 3 heures. Heureusement que nous n'avons pas prolongé par un restau ! Les transports en commun, le direz-vous ? Je vous laisse imaginer le retour en RER, métro, bus, ou autre, à minuit dans un village de 1500 âmes au fin fond de la Seine-et-Marne.....
Donc voilà, les "vraies" boutiques ont certainement encore un bel avenir devant elles, mais pas à Paris....
Il y a un mois, j'ai décidé que les livres que j’achèterai seraient dorénavant seulement en version papier. Pourtant dès son arrivée sur le marché, j'avais acheté une liseuse. Me disant que cela permettrait de prendre moins de place, que ma bibliothèque m'accompagnerai partout. Mais il y a un mois de cela, télécharger un livre s'est avéré impossible pour cause d'obsolescence de mon matériel. J'avais oublié que 6 ans représente une éternité en informatique. J'ai donc rangé ma liseuse dans une boite avec son chargeur pour toujours avoir la possibilité de relire un livre. Et je suis allé choisir dans la bibliothèque familiale un livre de poche au papier jauni, édité en 1996 mais qui me fait voyager à chaque fois que je l'ouvre après avoir fait rêver mon fils il y a quelques années de cela.
Oui, c'est triste, mais cela était inévitable. Les petits auteurs-éditeurs devaient de plus en plus attendre pour être payés, jusqu'à plus de six mois. Étant toujours en attente du paiement d'une facture de juillet dernier, j'ai refusé la livraison d'une vingtaine de livres, liée à la sortie de mon dernier opus. Nous faisons donc partie des dommages collatéraux. Il faut aussi se tourner vers internet, mais la visibilité n'est pas évidente à acquérir. Au final, c'est le livre papier qui est en grand danger. Et je suis obligé de sérieusement penser à en passer par le e-book. Mais alors, sont condamnés les beaux livres avec de belles reliures et du papier couché sur lequel des illustrations anciennes restaurées rendent tous leurs effets. Mais alors, le plaisir de "casser" le livre neuf, jamais ouvert, et l'odeur quand vous y mettez votre nez ? Tout fout le camp, disait Mouloudji.