Les majors européennes se font tailler des croupières. L’expression est peut-être familière, voire exagérément guerrière, mais en cette période de déclaration générale de « réarmement », tout est permis. L’agriculture, l’éducation nationale, l’industrie, la démographie… Pourquoi pas le transport aérien ? Et plus particulièrement les compagnies porte-drapeaux ?
Ces grandes dames du transport aérien mondial n’en peuvent plus d’être attaquées sur tous les fronts. Les majors du temps jadis agitent désespéramment le drapeau qu’elles ont reçu pour mission de porter haut, autrefois. Au 21ème siècle, en matière de consommation, si le patriotisme payait, cela se saurait ! Les étendards des majors d’antan ont perdu de leur éclat.
En 2023, à domicile, la part du pavillon français est tombée à 38,5%. Elle recule d’un point par an. Air France est malmenée dans ce qui fut autrefois, son pré carré. Lufthansa, British Airways et Iberia continuent de détourner au profit de leurs hubs respectifs une partie de trafic long courrier. Air France ne se prive pas d’en faire autant dans l’autre sens. C’est de bonne guerre commerciale.
Chacune trouvait plus ou moins bien son compte dans ce modus vivendi. Les majors chassaient sur les terres de leurs concurrentes à coup de petits modules régionaux. Avec la création des gigantesques plates-formes de correspondances du Golfe persique, l’équilibre est rompu. Avec le recours aux Boeing 777 et aux Airbus A380, la concurrence est passée d’artisanale à industrielle.
Les dénonciations de concurrences déloyales n’ont pas empêché Emirates, Qatar Airways et Etihad d’aller chercher des passagers jusqu’au cœur des métropoles régionales. Les aéroports de Nice, Lyon et plus récemment Toulouse ont déroulé le tapis rouge pour accueillir ces gros-porteurs désirés que leur a toujours refusés Air France. L’arrivée de nouveaux acteurs pourrait renforcer encore ce marché, en élargissant sa base à une autre cible.
Cet été 2024, Flydubai ouvre une ligne entre l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse et Dubaï avec des Boeing 737-8. La low cost des Emirats arabes unis vise à la fois le marché du point-à-point et celui de la correspondance à travers un partage de code avec Emirats qui donne l’impression de vouloir utiliser de plus petits modules pour défricher de nouvelles routes.
Depuis fin 2023, Transavia France propose des vols directs à destination de Dubaï au départ de Lyon et de Marseille. La filiale low cost d’Air France drague une clientèle loisir attirée par une destination à la mode. Un marché plus étroit que celui des passagers en correspondance mais qui lui permet de continuer à étendre son réseau.
Et pendant ce temps, les low cost européennes s’enracinent dans l’hexagone. Avec 7 bases en France dont 5 en région, et 31 lignes intérieures, easyJet se taille la part du lion sur le marché domestique. A moindre échelle, mais avec de fortes ambitions, Volotea va ouvrir une neuvième base en France pour desservir 61 lignes domestiques. Presque deux fois plus que Hop!.
Face à cette déferlante des low cost européennes et aux rouleau compresseur des compagnies du Golfe, le pavillon français est désarmé et la marge de manoeuvre d’Air France apparaît de plus en plus étroite.
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J'habite dans la région Toulousaine, et le moins que l'on puisse dire c'est que le groupe Air France a totalement délaissé sa clientèle provinciale, à l'exception des vols sur Paris.
Donc si je voyage sur Paris, je vole toujours Air France bien sûr. Avec la carte senior leur offre reste de plus très compétitive.
Mais pour aller à Genève (j'ai un fils qui habite Lausanne) ou à Varsovie (où mon deuxième fils réside), Air France est soit sans offre (pour Genève depuis une dizaine d'année) ou les tarifs sont beaucoup trop chers (pour Varsovie).
Et bien sûr je ne parle pas des vols intérieurs (par exemple Toulouse-Rennes ou Toulouse-Nantes) pour lesquels Air France ne fait pas d'offres.
Oui après avoir laissé le terrain libre à Volotea et EasyJet, Air France peut s'en mordre aujourd'hui les doigts!
S'il n'y avait que l'aérien ... Tout fout le camp mon pov'Monsieur ! ...
Nos "amis" européens achètent des F35 plutôt que des Rafale.
Nos "amis" australiens coulent nos sous-marins dans le Pacifique ...
Nos paysans se suicident par désespérance.
Nos hôpitaux manquent de tout.
C'est le Grand Déclassement, va falloir s'y faire ...
C'est l'agonie de notre aérien.
Heureusement que beaucoup de ces compagnies étrangères utilisent Airbus !
J'habite Metz. Il y a environ trente ans, un très bel aéroport a été créé à Louvigny, entre Metz et Nancy ,
LFJL. Pendant plusieurs années tout a bien fonctionné puis les compagnies ont peu à peu déserté le terrain et maintenant ce bel aérodrome est vide de traffic.Mauvaise gestion de la région ?
Pendant ce temps, tout prés de chez moi l'aéroport de Luxembourg fonctionne à merveille .Si bien qu'il vont peut-être déplacer quelques vols chez nous. Bien entendu tous mes déplacements aériens se font depuis Luxembourg. ( 8 minutes à pied de chez moi à la gare, 40 minutes de TER et bus gratuit jusqu'à l'aéroport)