Pour la filière aéronautique française, 2023 commence comme 2022 s’est achevée, avec un carnet de commandes qui déborde et des problèmes de recrutement. Sur ce dernier point, l’aéronautique n’est pas un cas à part. Toutes les branches d’activité, sans exception, sont logées à la même enseigne. Ni consolation, ni explication satisfaisante, d’autant qu’à la différence de la plupart des autres secteurs, l’aéronautique offre des rémunérations supérieures et des conditions de travail plus confortables. On s’interroge : pourquoi pas plus de candidats ?
Méfions-nous des réponses faciles. Les « talents » ne se détournent pas de l’aéronautique pour des raisons morales. Les études le démontrent ; seule une faible proportion des candidats invoque des arguments sociétaux. L’immense majorité n’est ni contre, ni pour. Elle est tout simplement indifférente…
L’avion est devenu un objet de consommation, un moyen de transport comme les autres. Son pouvoir de fascination est encore grand. Il n’en joue pas assez…
Guillaume Faury, le PDG d’Airbus, qui est aussi le président du GIFAS, n’arrête pas de le répéter : « l’aviation est au début de son histoire ». Il l’a encore dit cette semaine, en présentant ses vœux à la presse. Message difficilement audible dans le brouhaha d’une salle d’embarquement. D’autant qu’au 21ème siècle, les avions remplissent leur mission. Ils volent loin, vite et haut, sans faire de bruit et en toute sécurité. Et pour pas cher ! Que demander de plus ? Qu’ils n’émettent plus un seul gramme de CO2 ! Et c’est bien le défi. Tout aussi utopique que pouvait l’être l’idée de voler au début du 20ème siècle. Et c’est en cela que « l’aviation est au début de son histoire ».
Les précurseurs ont ouvert la voie. Avant même les pionniers, ils ont démontré qu’il était possible de s’arracher de l’attraction terrestre pour s’élever dans les airs aux commandes d’un aéronef pilotable. Depuis ces premiers sauts de puce, aussi hasardeux furent-ils, à aucun moment, il n’a été question de faire machine arrière. La décarbonation du transport aérien est le nouveau casse-tête à résoudre et l’Humanité trouvera la solution parce qu’elle ne peut plus se passer du seul moyen de transport qui connecte le monde.
En 2023, la filière aéronautique a encore besoin de 15 à 16.000 professionnels de plus pour faire tourner ses ateliers et phosphorer ses bureaux d’études. Le salon du Bourget arrive au bon moment. L’industrie va se mobiliser pour promouvoir ses métiers. Elle sait qu’elle devra recommencer en 2024 et les années suivantes. La pyramide des âges et le plein emploi ne vont pas l’aider.
Il n’en faudrait pourtant pas beaucoup pour faire pencher le plateau du bon côté, pour amorcer à nouveau le flux des talents.
A l’occasion de ses vœux, Jean-Luc Charron, le président de la Fédération française aéronautique a rappelé le rôle d’ascenseur social que jouent les aéro-clubs via, notamment, le Brevet d’initiation aéronautique. Le BIA peut devenir une vraie porte d’entrée dans les carrières professionnelles de l’aéronautique. L’industrie aurait aussi intérêt à regarder de ce côté et à investir dans l’éducation aéronautique des plus jeunes. La marche vers la décarbonation de l’aviation sera longue. Parmi les collégiens d’aujourd’hui, une partie ne demande qu’à devenir les techniciens et les ingénieurs de demain. Accompagnons-les !
Gil Roy
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