Après des années d’études amont et de « dérisquage » de nouvelles technologies, les Etats-Unis se sont jetés à l’eau : le 18 mai dernier, un appel d’offre pour la conception et la production d’un chasseur de nouvelle génération (alias Next Generation Air Dominance ) destiné à l’US Air Force a été officiellement lancé. Les détails en sont noyés dans le secret, mais on sait tout de même qu’avec son NGAD, l’US Air Force veut mettre la barre haut, très haut. L’avion sera un successeur direct du F-22, mais en plus beau, plus performant, plus polyvalent, plus cher aussi. Quand on connait un peu le F-22, ça fait froid dans le dos…
Avec ce NGAD, c’est promis juré, si je mens je vais à Bakhmout, les erreurs du passé ne seront pas répétées a plaidé l’Air Force Secretary, Frank Kendall. Le haut responsable américain faisait référence au F-35 qui fait la fortune de Lockheed Martin grâce au contrôle exclusif de l’avionneur sur tout ce qui touche de près ou de loin à l’avion et à sa propriété intellectuelle. Une fabuleuse rente à vie qui donne des boutons au Pentagone.
Autre rupture avec le F-35, l’US Air Force et l’US Navy auront chacune leur avion de 6ème génération. Pas question de refaire l’erreur de l’avion commun aux deux services qui donne naissance à un mouton à cinq pattes. C’est une tradition américaine : une génération sur deux le Pentagone avance d’excellentes raisons pour exiger un avion commun. Et pour la génération suivante il demande le contraire avec de tout aussi excellents arguments.
Le gagnant de l’appel d’offre sera connu l’an prochain. Ce qui veut dire qu’à l’heure où est mis en ligne ce texte, plusieurs centaines (milliers ?) d’ingénieurs sont déjà à pied d’oeuvre face à leurs écrans pour concevoir cette future bête de course. Il n’y aura qu’un gagnant pour la compétition qui s’engage et c’est un choix qui va sans doute rebattre quelques cartes et structurer l’industrie aéronautique américaine pour les décennies à venir.
Une chose est certaine : le vainqueur sera 100% américain puisqu’il s’agira de Northrop Grumman, de Lockheed Martin ou de Boeing. L’heureux élu aura les coudées franches pour développer son projet, sans se poser de questions existentielles sur la répartition des lots, le prorata des études, de la fabrication, la protection de sa propriété intellectuelle et de ses savoir-faire. Ses partenaires et fournisseurs seront aussi 100% américains, tout comme le sera le motoriste, General Electric ou Pratt & Whitney, les Dupont et Dupond de la propulsion militaire.
Soyons fiers : la France a pris la mesure de la révolution qui s’annonce et répond du tac au tac avec son SCAF, fruit d’une coopération européenne qui s’annonce virile et stimulante. Quand les Etats-Unis ont l’embarras du choix, la France fait, elle, le choix de l’embarras.
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More
Il était le candidat malheureux de Sikorsky et Boeing face au V-280 Valor de Bell… Read More
View Comments
Tout ça dans quel but ?
Une fois la Russie démantelée, l'Europe asservie, il ne restera face aux USA que la Chine et en arrière-plan, l'Inde.
Les USA viennent d'éviter le défaut de paiement par un artifice et ce projet NGAD va donc engager des ressources qu'ils n'ont pas mais qu'ils vont créer par de nouvelles dettes.
Il se dit que la Chine détient une grande partie de la dette US.
Par ironie, mieux vaut en rire, et par raccourci, ce serait donc la Chine qui financerait les nouveaux avions de combat sensé être mis au point pour mieux les menacer.
Rassurons-nous, de la même manière que nous payons sur nos propres deniers les avions américains achetés par nos "amis" européens, nous paierons l'achat de ces NGAD : l'honneur est sauf !