La messe est dite à Oyonnax. L’aérodrome fermera définitivement le 9 août 2024. Un de plus. N’allez pas croire que c’est mieux ailleurs. Même au pays de l’aviation reine, les aviateurs doivent se battre pour préserver leurs terrains…
C’est William Garvey qui raconte, dans Aviation Week, la surprise du directeur de l’aéroport municipal de Georgetown (Caroline du Sud). Il s’appelle Jim Taylor et un matin de l’été dernier, en arrivant à son bureau, il a découvert que des ouvriers étaient en train d’abattre des arbres, à proximité de son aéroport. Après renseignement, il a appris qu’ils devaient faire place nette sur près d’une douzaine d’hectares pour implanter 274 maisons individuelles.
Ce futur lotissement est situé à moins de 800 mètres de l’extrémité de la piste 23, sous l’approche finale. Il remet évidemment en question la piste principale de 1.800 mètres. La municipalité de Georgetown à laquelle appartiennent les 11 hectares constructibles ne voit apparemment pas où est le problème.
En l’absence de loi fédérale relative aux constructions aux abords des aéroports, le recours, explique Garvey, est une loi propre à l’état de Caroline du Sud qui impose aux responsables locaux de l’aménagement du territoire de réglementer les densités autour de ces aéroports et de leurs abords. Cette loi est sensée protéger les 58 aéroports de l’état. Taylor ne se fait pas d’illusion. Il sait que dans la majorité des cas, ce sont les riverains qui gagnent.
En 2007, sur l’aéroport de Cantrell Field (Conway, Arkansas), le pilote d’un Citation 500 tente une remise de gaz sur sur une piste mouillée. Le biréacteur arrache la clôture de l’aéroport, traverse une rue et se fracasse contre une maison. Le pilote et une résidente sont tués. C’est le deuxième accident de ce type à Cantrell Field. L’accident de trop. L’aéroport a été fermé. Conway est aujourd’hui desservie par un aéroport régional, situé à 7 miles de là.
Jim Taylor se souvient aussi de ce qui est advenu de l’aéroport Ridgeland-Claude Dean, situé lui aussi, en Caroline du Sud. Les élus locaux ont décidé de construire une école publique de l’autre côté de la rue et directement dans l’axe de la piste 21, en service depuis 70 ans. Pour protéger les élèves et les enseignants, l’aéroport a finalement construit une piste nord-sud et fermé l’ancienne piste. Coût total : 22 millions de dollars provenant de fonds fédéraux, de l’État et du comté.
A Georgetown, la collectivité locale semble insensible aux menaces de la Commission aéronautique de Caroline du Sud, d’intenter une action en justice. Les travaux d’aménagement du lotissement continuent. L’expérience laisse penser que le projet de construction se poursuivra, moyennant des restrictions imposées pour assurer la sécurité des opérations. Les opérateurs des 61 avions basés ne se font guère d’illusion. Ils sont convaincus qu’au fur et à mesure que de nouvelles maisons seront occupées, les nouveaux résidents finiront par considérer que l’activité de l’aéroport voisin, créé il y a pourtant 83 ans, est si bruyante et dangereuse qu’elle devrait être rasée pour faire place à de nouvelles habitations.
Ce n’est évidemment pas une consolation de savoir que ce n’est pas mieux ailleurs… C’est même le contraire !
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