Les nouveaux faucheurs de marguerites rêvent de construire des usines sur les terrains d’aviation. Une fois l’aérodrome définitivement fermé, ces rêves de porteurs de projets ne verront, pour la plupart, jamais le jour.
A Maubeuge, les 83 hectares de l’aérodrome de la Salmagne attisent les convoitises, comme beaucoup de terrains d’aviation à proximité des villes.
Le président de la communauté d’agglomération verrait bien à sa place une « gigafactory » capable d’employer 2.000 personnes. Le rêve d’un renouveau industriel et de l’emploi, dans cette région mise à mal depuis la fermeture des mines et des grandes industries sidérurgiques.
Alors en cette période hivernale où la nature est en sommeil, ce sont plutôt les banderoles qui fleurissent autour de l’aérodrome de Maubeuge. A grand renfort de tracts, de réunions et d’articles dans la presse française et belge, les associations et les professionnels implantés sur le site veulent se faire entendre.
A Maubeuge, depuis que la communauté de communes à dévoilé ses intentions, c’est l’union sacrée. Les riverains et une association de préservation de l’environnement apportent leur soutien. Sur les réseaux sociaux, de nombreux habitants de Maubeuge, émus, partagent leurs récits de promenades dominicales en famille vers le terrain d’aviation presque centenaire.
Autre soutien inattendu, une association de défense de l’environnement a pris le parti de l’aérodrome. Inattendu, oui et non. Aero Biodiversité n’a-elle pas réussi à séduire l’émission la plus écolo de France Inter, qui a consacré un reportage aux prairies de l’aéroport d’Orly ? Avec son travail d’inventaire de la faune et de la flore, Aero Biodiversité a réveillé les consciences en apportant la preuve que les aérodromes sont de véritables sanctuaires pour la faune et la flore.
Natur’Hainaut se fait aussi entendre à Maubeuge. L’association naturaliste a fait de l’aérodrome une ZHD, une zone humide à défendre. Les deux pistes en herbes, gorgées d’eau, sont d’ailleurs actuellement fermées par NOTAM jusqu’à fin janvier 2024. Rien d’exceptionnel, c’est habituel en cette période de l’année. La nappe phréatique en profite pour se régénérer…
L’association Natur’Hainaut estime aussi qu’il faudrait débourser près de 90 millions d’euros pour rendre le terrain constructible, aux frais du contribuable. Tout ceci avant même de savoir si le lieu pourrait intéresser un industriel. Le rêve du porteur de projet tourne au cauchemar.
Les élus de l’agglomération de Maubeuge vont se prononcer le 20 décembre 2023 sur le non renouvellement de la convention avec les associations et professionnels qui utilisent l’aérodrome. Ces derniers, avec les riverains, les habitants de Maubeuge et Natur’Hainaut, sont bien décidés à faire un maximum de bruit.
Ensemble, ils veulent montrer aux élus qu’un terrain d’aviation est beaucoup plus qu’un aérodrome. C’est aussi une prairie pleine de vie, une zone humide et un magnifique champ de marguerites.
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Hélas,d'étranges projets destructifs de même nature fleurissent un peu partout.Je citerai l'exemple de Salon Eyguières, menacé depuis cinq ans par une succession de projets incohérents menés par des personnes incompétentes, sur instructions du propriétaire des lieux : la municipalité
Je pense à Hérisson qui chante au clair de lune… à Maubeuge !
… Et pendant que la commune de Maubeuge veut bétonner la prairie de LFQJ, les Hauts de France se désolent de compter la plus forte proportion de friches industrielles de tout le territoire national, et la Région tente de lutter contre l’artificialisation des sols. Hélas, le re de « re-convertir » est hors de prix par rapport au « convertir » tout court… et tant pis pour les petits avions, les abeilles et les grenouilles 🐝🐸
La cohérence n’est pas cousine de la politique 🙃