Cette fois, c’est parti ! Les études préliminaires s’affinent, les partenaires potentiels se font connaître et, surtout, des investissements se matérialisent. L’hydrogène est en passe de révolutionner l’aéronautique.
Le sujet est devenu central en Europe. Bien sûr, la prudence est de mise sur la place que l’hydrogène tiendra en 2050. Les carburants aéronautiques durables SAF ont un rôle à jouer. Si on veut produire de l’hydrogène vert, les besoins en électricité propre sont colossaux. Le travail de recherche et technologie (R&T) peut montrer, au bout de quelques années, que l’hydrogène est une impasse. Au mieux, le progrès n’ira pas sans davantage de sobriété : voler moins est une bonne idée, avec ou sans hydrogène.
Il n’empêche, un mouvement tectonique a commencé. Ce mois-ci, entreprises et laboratoires peuvent soumettre leurs projets dans le cadre du programme européen de R&T Clean Aviation. C’est le successeur de Clean Sky 2 et il est très correctement doté en matière d’hydrogène.
Qu’on en juge. Le total se monte à 182 M€, rien que pour le premier des appels à candidature, sur quatre envisagés dans la période 2022-2026.
Les projets se partageront 115 M€ sur la combustion directe de l’hydrogène dans des moteurs aéronautiques. Le thème de la propulsion à hydrogène via une pile à combustible recueille 50 M€. Les études pour des réservoirs du précieux liquide sont financées à hauteur de 10 M€.
En aucun cas il ne s’agit de saupoudrage. Sur chaque sujet, l’enveloppe sera répartie entre deux candidats au maximum. Et l’objectif est toujours de parvenir à un démonstrateur.
Airbus a sorti son propre portefeuille. L’avionneur, associé au motoriste CFM, se lance dans la modification d’un A380. Les ingénieurs vont installer un moteur supplémentaire et un circuit complet d’hydrogène liquide afin de tester l’ensemble en vol.
On ne connaît pas le budget du projet. Mais on en connaît peu d’aussi ambitieux, en dehors du lancement d’un nouvel avion.
Pendant ce temps, d’autres acteurs font leur part. Les fabricants de véhicules d’assistance aéroportuaire mettent au point des motorisations à hydrogène. Des aéroports, comme à Lyon, Paris et Toulouse s’y préparent. Certes, il s’agit d’hydrogène gazeux, moins complexe à utiliser. Mais c’est bien tout le secteur qui se met en marche.
En parallèle, une nouvelle ère d’exploration minière prend forme. De l’hydrogène semble exister à l’état naturel sous nos pieds. Reste à trouver et dompter ces sources.
L’hydrogène peut-il réconcilier les protecteurs de l’environnement et les pères fondateurs de l’aviation civile ? En 1944, ces derniers écrivaient, dans la Convention de Chicago, que « le développement futur de l’aviation civile internationale peut grandement aider à créer et à préserver entre les nations et les peuples du monde l‘amitié et la compréhension, alors que tout abus qui en serait fait peut devenir une menace pour la sécurité générale. » C’est la paix mondiale qu’ils avaient en tête. Lus à l’aune du défi écologique, ces mots restent d’actualité.
Thierry Dubois
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