Une nouvelle fois, la Chaire Pégase remet les pendules à l’heure. Cette fois, les chercheurs de l’université de Montpellier ont sondé « l’acceptabilité des innovations vertes dans le secteur aérien ».
« Bien que 79% des Français se déclarent préoccupés par l’environnement de façon générale, l’importance accordée aux enjeux environnementaux dans l’aérien semble moindre. Ainsi, même si une part significative des répondants essaient de moins prendre l’avion (41%) et que le critère environnemental est important pour eux (36%), seulement 12% déclarent ressentir de la honte lorsqu’ils prennent l’avion. », résume la Chaire Pégase. Un constat à mettre en regard de l’échec des compagnies aériennes à encourager leurs clients à ajouter quelques euros au prix du billet pour compenser les émissions de CO2 générées par leur voyage.
Les chercheurs de l’Université de Montpellier ont questionné un échantillon de 1.000 personnes représentatives de la population française. Il en ressort deux enseignements. Le premier est que les Français ne sont pas encore prêts à renoncer à voyager. Certes 41% « essaient de moindre prendre l’avion. » Mais, combien y parviennent-ils ? Le redémarrage spectaculaire des low cost à la sortie de la pandémie apporte un début de réponse. Le retour du trafic à ses niveaux d’avant-crise, malgré une augmentation substantielle des prix de l’ordre de 15 à 20 %, apporte un élément supplémentaire de réponse. Quant aux 12 % dont la honte de prendre l’avion est moins forte que leur envie ou leur besoin, ils closent le débat.
Le premier enseignement est donc que le « Flight Shame » a peu d’impact sur le transport aérien. La Chaire Pégase l’avait déjà documenté. Le second est que l’industrie doit revoir sa communication.
« L’étude révèle par ailleurs que les innovations sur lesquelles le transport aérien parie pour réduire son empreinte environnementale sont relativement méconnues, puisqu’à peine plus d’un tiers des Français (35% en moyenne) en avaient entendu parler avant cette étude. » 50% des répondants avaient déjà entendu parler l’hydrogène. C’est l’innovation la plus “connue”. Airbus a fait ce qu’il fallait pour la mettre en avant. Elle a apparemment éclipsé les autres.
A noter que les carburants d’aviation durables n’ont pas vraiment la cote. Ils apparaissent pourtant, aux yeux des compagnies, comme la solution à court terme en attendant mieux. La Chaire Pégase invite les acteurs du transport aérien à un effort de pédagogie et d’information des passagers, « afin d’améliorer l’acceptabilité de ces technologies et accélérer la transition écologique du secteur aérien. »
Le coûts de ces « innovations vertes » comme les nomme la Chaire Pégase devra être répercuté sur le prix du billet. Cela paraît inévitable. L’étude montre « que seulement 56,5% des Français sont prêts à payer un supplément pour voyager avec une compagnie aérienne qui utilise des technologies vertes, et qu’en moyenne, ceux-ci sont prêts à payer 15,6% plus cher leur billet. » Sur ce point, les Français sont raccords. Le prix des billets a pris plus de 15% à cause de l’inflation et les Français continuent de prendre l’avion. On en reparlera quand les compagnies commenceront à répercuter le surplus vert.
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La notion subjective de l'effort écologique est une notion de pays riches.
1 milliard et demi d'indiens + 1 milliard et demi de chinois + 2 milliards d'africains + quelques milliards d'habitants de pays pauvres dont la question première est "comment vais-je manger aujourd'hui, comment vais-je nourrir mes enfants ce midi ?" sont loin de partager l'inquiétude de la qualité de l'air que l'on respire.
Les écolos nous culpabilisent en nous donnant à croire que nous (les pays riches) pouvons sauver la planète en maitrisant par nos seuls efforts le changement climatique dont d'ailleurs personne ne sait réellement s'il est du à notre activité industrielle ou à une phase naturelle telle qu'il s'en est déjà produite dans l'histoire de notre planète.
Un effort certes vertueux mais dérisoire.
L’empreinte carbone de l’aviation ? De 3 à 5% de l’empreinte carbone totale d’origine humaine selon les estimations.
Pour mémoire, l’empreinte carbone de la marine marchande mondiale est de l’ordre de 10% du même total, merci à la mondialisation heureuse dont on nous rebat les oreilles du matin au soir, faisant que si on a besoin d’acheter une chemise, une casserole, un cadenas, une clé à molette ou un tuyau d’arrosage en caoutchouc ceux-ci auront inévitablement été fabriqués à l’autre bout de la planète et auront parcouru celle-ci à bord d’un porte-conteneurs géant bouffant 10 tonnes de fuel lourd sulfuré (le plus polluant) par… heure.
Et de même, l’empreinte carbone du trafic Internet mondial, dont nos échanges sur Aerobuzz, est évaluée à 8% du même total.
Alors que l’aviation ait un effort important à développer pour réduire son empreinte est évident, d’ailleurs elle le fournit sans compter, mais qu’elle soit montrée du doigt comme bouc émissaire est de mon humble point de vue juste insupportable.
Ce n'est pas un bouc émissaire. C'est juste que toute la planète peut s'acheter une chemise (et encore), mais que le voyage en avion n'est pas toujours une nécessité, tout en étant réservé à une partie infime de la planète.
Nous rentrons dans une ère différente en matière de rapport aux privilèges, car nous ne sommes plus dans le schéma de croissance infinie laissant la part aux rêves et aux inégalités fleurir sans conteste.
Aujourd'hui, le monde est en contraction, et dans un schéma récessif, la vision de l'autre change...
Un constat que je partage. Même les gens conscients des enjeux continuent de se balader sur la planète dans la plus grande des schizophrénies. Ils se foutent complètement de leur empreinte carbone qui atteint régulièrement celle d'un américain moyen.
Il est évident que l'avenir de l'aéronautique décarbonée sera très complexe, et que l'accès à l'information est intellectuellement difficile (il n'y a qu'à lire le "rapport de l'Académie des Technologies sur la décarbonation du secteur aérien par la production de carburants durables" pour s'en convaincre).
Il faut lire Aerobuzz et les autres parutions techniques/scientifiques pour essayer de dessiner un avenir !
Il faudrait en fait faire comprendre aux voyageurs qu'on est bien dans la phase de transition. Donc, nous n'avons pas la (les) solution(s) actuellement, et le seul moyen de réduire les émissions (comme dans tous les autres secteurs), c'est la sobriété. Mais comment y arriver quand un commandant de bord assure à ses passagers que leur consommation lors du voyage correspondait à 2 ou 3 l/100 km ?
Il faut arrêter l'hypocrisie, comprendre que les efforts du monde aéronautique sont considérables, certes, mais que la période de transition nous oblige à être conscients et responsables tant que l'avenir ne propose pas un système effectivement durable, ce que rien ne garantit aujourd'hui.
Et donc, bien d'accord sur l'effort de communication qu'il y a à faire, un effort de professionnels, tant l'affaire est compliquée.
L'aviation ne pollue presque pas au regard de certaines industries ou de certains pays, il ne faut pas sombrer dans le délire écolo et avoir "Honte de prendre l'avion" moi j'aime prendre l'avion et continuerai à le prendre même si cela doit déplaire à madame rousseau et à ses amis !