Soulagement de façade à Bordeaux, terre d’accueil proclamée du ballon dirigeable électrique de Flying Whales. Pour le président de la région Nouvelle Aquitaine, fervent supporter du projet, le deuxième avis que vient d’émettre l’Autorité environnementale (Aé) sur le projet d’aménagement de la start up à Laruscade (Gironde) est encourageant.
Pourtant, la haute autorité estime que les porteurs du projet continuent de sous-estimer « significativement » les atteintes du projet aux milieux naturels et aux espèces protégées. En conséquence, elle déclare que « le projet ne saurait être autorisé en l’état. » Elle recommande de rechercher une autre localisation.
Certes, l’avis de l’Autorité environnementale est consultatif, mais passer outre est risqué. Piétiner la nature au nom d’un projet présenté comme une solution s’inscrivant dans la transition énergétique serait mal vu. La balle est désormais dans le camp du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine qui doit délibérer sur ce dossier, le 18 novembre prochain.
Officiellement, « le soutien du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine au projet d’installation à Laruscade se poursuit. » Reste à savoir maintenant, de l’avis de l’Autorité environnementale ou de la faillite des filiales européennes de Lilium, l’événement qui pourrait instiller le doute parmi les conseillers régionaux.
Pour mémoire, la Nouvelle-Aquitaine était jusque dans un passé récent prête à accueillir une unité de production de l’eVTOL allemand. Il était alors question d’un investissement global de 400 millions d’euros pour justifier une aide régionale.
Depuis, Lilium a placé ses filiales européennes en redressement judiciaire, en reprochant à la Bavière, son land natal, de lui avoir retirer son soutien inconditionnel. Dans les faits, la Bavière a refusé de cautionner un nouveau prêt 50 millions d’euros. Au-delà de ces 50 M€ qu’il convient de mettre en regard des 1,4 milliard d’euros déjà engloutis par Lilium, le désengagement d’un supporter public de la première heure ne peut laisser personne indifférent. Pas même un président de région.
Si au final, Lilium s’implante ailleurs, et si Flying Whales doit chercher un autre site pour construire son usine, la Nouvelle-Aquitaine demeurera une région aéronautique de premier plan avec des entreprises qui ont fait leurs preuves et qui, elles aussi, sont engagées dans la transition énergétique de l’aviation. Ne citer que les plus grandes auxquelles chacun pense, serait faire injure aux centaines d’autres sans lesquelles rien ne serait possible. Elles aussi ont besoin du soutien de la Région, même si elles savent moins bien se vendre.
2 commentaires
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Lili il ne serait jamais venu à Bordeaux ; ils l’utilisaient comme « lapin »pour faire courir le land de Bavière.
Ils essayaient en parallèle la même chose auprès de MURET..
De toute façon, les allemands sont très patriotes, pour ne pas dire chauvin. Il est inimaginable qu’ils délaissent leur pays pour la France, où tout autre pays sauf peut être les USA.
Avant de parler d’environnement, étudiez la faisabilité technique !
Au bout de plus de 10 ans, toujours pas de prototype, et des ingénieurs qui qualifient ce projet d’utopique : transfert des charges impossible à réaliser, vitesse maxi du dirigeable faible qui ne pourra pas lutter contre un vent contraire etc… !
A quoi ont servis les 1,5 milliards déjà dépensés ?
Les autres pays associés jettent l’éponge, mais pas la France !
Les politiques devraient s’aligner sur l’avis des ingénieurs.