C’est la devise du Québec, et elle est magnifique : « Je me souviens ». Ce pourrait être aussi celle de l’Ecole du Personnel Navigant d’Essais et de Réception. Certes l’EPNER est tournée vers l’avenir, la préparation des essais futurs et la mise au point des aéronefs de demain.
Mais l’EPNER, et c’est aussi sa force, sait également s’appuyer sur son passé, sur sa capacité à transmettre le savoir, ne pas oublier l’expérience acquise et le sacrifice des générations passées. Comme l’explique une autre citation célèbre, oublier le passé, c’est se condamner à le revivre.
En matière aéronautique, oublier les leçons chèrement acquises par les anciens, c’est se condamner à les revivre au prix du sang. C’est ce grand écart qui fait la spécificité et la beauté du travail de l’EPNER : un oeil sur le passé, un autre sur l’avenir et le troisième, soyons fou, sur le présent : parce qu’une école, ça se gère aussi au quotidien.
Pour honorer ce passé, il est de tradition à l’EPNER de placer les promotions des futurs navigants d’essais sous le patronage d’un illustre ancien. La 77ème promotion baptisée le 6 juillet dernier porte ainsi le souvenir de Gilbert Defer, disparu en 2017.
Pilote de chasse de l’Armée de l’air, il avait rejoint le CEV en 1966 et pris une part active au programme Concorde. Le premier vol du supersonique, il l’avait vécu aux premières loges, aux commandes du Gloster Meteor NF11 du CEV qui accompagnait le nouvel avion. Appelé par André Turcat, il avait ensuite rejoint Aerospatiale à Toulouse, poursuivant le développement du Concorde, travaillant sur le lancement des familles Airbus et ATR.
Il était aux commandes des ATR42, et72 ainsi que du Beluga pour leurs premiers vols. Concorde est depuis longtemps entré dans la légende, mais les Beluga continuent de vivre et de croitre avec les Beluga XL, dont le sixième exemplaire vient de prendre l’air. Quant aux ATR, 39 ans après le premier vol de Gilbert Defer, ils continuent d’accumuler les succès avec près de 2000 appareils vendus. Le 6 juillet dernier, ATR avait d’ailleurs dépêché à Istres son ATR72-600 de développement fonctionnant au SAF.
Toutes ces réussites et tant d’autres n’auraient pu exister sans le travail essentiel du personnel d’essais et de réception. Une quinzaine de diplômés chaque année, une toute petite communauté au sein des dizaines de milliers de personnes qui travaillent chaque jour à la réussite de l’industrie aéronautique française. La clef de voute discrète d’une industrie aéronautique puissante et immensément fiable.
On s’en souvient !
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