Match nul. Chacun a quitté Genève renforcé dans ses convictions. Les uns convaincus que les jets d’affaires constituent le pire crime contre le climat. Les autres qu’ils ont déjà fait beaucoup et qu’ils continuent. D’un côté, comme de l’autre, c’est aussi la confirmation que toute tentative de dialogue est illusoire. Pour un camp, la seule issue envisagée est la victoire par KO.
Les activistes qui ont envahi l’exposition statique du salon EBACE, mardi dernier à Genève, n’ont pas traversé l’Europe, voire des océans, pour échanger avec les industriels. L’occasion était trop belle de faire un nouveau coup d’éclat médiatique. Les forces de l’ordre qui empêchent des militants de s’enchainer à un train d’atterrissage avant d’un gros avions d’affaires ça paie toujours sur les réseaux sociaux.
La veille de ces événements, la National Business Aviation Association (NBAA) avait réussi à réunir dans le parc des expos de Genève, sur un même plateau, six des sept principaux constructeurs de jets d’affaires. Un tour de force aux accents de mobilisation générale.
Devant un auditoire acquis, ces grands avionneurs ont énuméré les progrès techniques indéniables qu’ils ont réalisés ces dernières années pour rendre toujours plus performants et économes leurs avions, en insistant sur les gains en émission de CO2. Et ce n’est rien au regard de ce que réservent les modèles en cours de développement. Et puis il y a les carburants d’aviation durables et leurs promesses. Mais là, c’est moins l’affaire des avionneurs que celle des énergéticiens et des politiques, ont-ils souligné.
En résumé, un casting exceptionnel et des arguments irréfutables qui ont été relayés dans les show daily, ces magazines éphémères distribués généreusement aux participants du salon. A l’évidence, les tables rondes rapportent moins de vues que les actions d’éclats…
Hasard du calendrier, le lendemain de la prise d’assaut de l’exposition statique d’EBACE, sur l’aéroport d’affaires de Lyon-Bron, Vinci Airports a réuni la presse locale pour célébrer l’arrivée du premier avion-école électrique à Lyon. De mémoire d’attachée de presse, rarement les journalistes ont répondu aussi nombreux. Ce n’est pourtant qu’un petit avion, à peine capable de relier sans escale Genève à Lyon, mais ils étaient tous là pour voir de leurs yeux le premier avion électrique lyonnais.
Le Velis Electro est plus important qu’il n’y paraît. Il est la preuve que la guerre contre le réchauffement climatique peut être gagnée. Ce petit avion est un antidote à l’eco-anxiété. Mis à part les activistes, l’immense majorité des terriens ne demande qu’à croire à un avenir possible, qu’à continuer à être émerveillée par l’aviation. Reste à jouer des bons arguments. Dans sa dernière étude, la Chaire Pégase ne dit pas autre chose…
A Genève, les activistes et les industriels se sont quittés sur un match nul. Le match retour pourrait bien avoir lieu au Bourget, dans un mois. Mais au Bourget, il y aura aussi des dizaines de milliers visiteurs prêts à payer leur entrée, juste pour voir voler des aéronefs. Balle au centre.
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Votre analyse est certainement la bonne. C'est juste une affaire humaine. Si les propriétaires de jets d'affaires avaient ralenti l'utilisation de leurs machines, en organisant une campagne de communication autour de ce thème, en attendant que les magiciens de la techno-ingenierie amènent le zéro net, le match n'aurait peut être pas eu lieu.
Il est certain que dans tous les domaines, on gardera des prés carrés. Que ce soit l'automobile, les palaces de luxe, ou l'aviation, les "privilégiés" sauront, avec tous les arguments possibles, et probablement des dollars à la clé, préserver ce petit monde.
Il n'y a donc pas trop à s'en faire pour eux, et on se demande même pourquoi tant de violence du côté des condés.
Cela ne fait qu'augmenter le buzz. Comme quoi, les plus intelligents ne sont pas forcément du bon côté ! 1-0 ?