Augustin de Romanet n’a jamais été à court de formules choc pour rappeler à ses pairs que la vocation première des aéroports n’est pas la protection de la nature. La passion naissante des gestionnaires d’aéroports pour la biodiversité titille celui qui préside le Groupe ADP pour quelques semaines encore. Les passagers d’abord, les petits oiseaux et les fleurs après pourrait être sa devise … Il ne néglige pas pour autant les questions environnementales et plus globalement le développement durable. Orly en est une illustration. Sans oublier les Maisons de l’environnement (et du développement durable) qui ont été créées, par ADP, à Orly et à CDG dans les années 90.
Trente ans plus tard, quitte à agiter l’étendard de la préservation de la planète, à l’heure de la transition énergétique, autant choisir une cause qui rapporte. Les plates-formes aéroportuaires, avec leurs dizaines d’hectares libres, sont tout désignées pour devenir les hubs énergétiques de demain affirme Engie qui voit grand.
Au dernier salon du Bourget, l’énergéticien a présenté son offre Flhy qui vise à installer sur les aéroports des infrastructures de production et de distribution « multi-énergies » liées entre elles. Elle englobe un parc photovoltaïque au sol, une installation d’infrastructures de recharge pour avions et véhicules terrestres (de 22kW à 350 kW pour l’instant et au-delà d’ici 3 ans) et la construction d’une station de production et de distribution d’hydrogène vert (de 60 à plus de 2 000 Kg par jour). Un nouveau métier et surtout de nouvelles sources de revenus.
C’est tentant. Sans aller jusqu’à rêver de transformer leurs plates-formes en « hubs énergétiques », beaucoup de gestionnaires d’aéroports regardent du côté des parcs solaires. Moins ambitieux, mais plus accessible. C’est d’autant plus facile que les fournisseurs se bousculent au portillon. Le gâteau est appétissant et les décideurs parfois crédules. On ne parle pas ici des poids lourds de l’aéroportuaire, mais évidemment des collectivités locales qui apparaissent souvent malheureuses dans leurs choix lorsqu’il s’agit d’aéronautique. La chronique ne manque pas d’exemples de conseils généraux ou régionaux qui ont cru aux promesses des low cost, ou qui se sont fourvoyés dans des projets hasardeux sans lendemain. Face à la tentation de transformer leurs aérodromes en parc photovoltaïques, elles doivent faire preuve de discernement.
Avant qu’elles ne se lancent dans des projets radicaux, il n’est pas inutile de leur rappeler que les usagers des aérodromes peuvent cohabiter avec des panneaux solaires. En moyenne, seul un quart de la surface des plates-formes est dédié aux activités aéronautiques. C’est jouable. Il n’est pas indispensable pour autant de recouvrir les trois quarts restants. Réservons aussi une place aux petits oiseaux et aux fleurs. Parce qu’au moment où les riverains découvrent que les aérodromes sont des réserves naturelles insoupçonnées, ce serait une maladresse risquée pour les gestionnaires de remettre en question leurs engagements récents en faveur de la biodiversité. Les mauvais esprits pourraient penser qu’aux yeux de certains élus locaux, le photovoltaïque lave plus vert que la biodiversité…
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Moi j'attends avec impatience que les propriétaires des surfaces de parking voitures partout, installent des pare-soleil au dessus de leurs parking comme cela se fait par exemple en Espagne et alors pourquoi pas des panneaux photovoltaïques