L’effet EcoPulse

C’était un peu avant Noël. Daher avait choisi de célébrer la fin du programme EcoPulse en réunissant ses partenaires, chez lui à Tarbes. En juin 2019, c’était déjà chez lui, dans son chalet, au salon du Bourget, qu’avec Airbus et Safran, l’avionneur de Tarbes avait dévoilé la maquette du futur démonstrateur. Cinq ans plus tard, c’est en petit comité, dans son nouveau technocentre qui incarne la recherche en marche, que Daher a organisé les retrouvailles.

Bien sûr l’invitation adressée à la presse était plus formelle. Il était question d’une présentation du bilan d’EcoPulse, en présence des chefs de projets des trois entreprises. C’est aussi la forme qu’a revêtu la visio-conférence à laquelle a assisté, à distance, la majorité des journalistes internationaux. Tarbes, c’est loin, surtout à quelques jours de Noël. Et pourtant, le voyage en valait la peine.

A Tarbes, j’ai rencontré des ingénieurs heureux de se retrouver. Il y avait entre eux, la même complicité qui réunit pour toujours, les cordées qui ont vaincu des sommets, ceux qui ont vécu ensemble des moments forts. Il fallait être à Tarbes, ce jour-là, pour prendre conscience qu’EcoPulse a aussi été une aventure humaine.

Bien sûr, la propulsion hybride-électrique distribuée a soulevé des problèmes techniques costauds. Dompter 800 volts en vol demande quelques précautions. Les ingénieurs se nourrissent de casse-têtes. EcoPulse les a comblés au-delà de leurs attentes. Que du bonheur.

Quand ils parlent des cinq années écoulées, et en particulier des deux dernières passées dans les ateliers, sur les bancs d’essais et au bord de la piste de Tarbes, leurs yeux brillent. Pas de place pour la nostalgie. Ils se projettent déjà dans l’après-EcoPulse, convaincus qu’ils sont entrés dans une nouvelle approche des projets collaboratifs. Ils sont regonflés à bloc.

Plus qu’un démonstrateur, EcoPulse a été un booster… d’au moins 800 volts !