Paris – New York

Et dire que nous avons cru que rien ne serait plus pareil qu’avant… Après deux années chaotiques, les compagnies aériennes repartent à l’assaut de l’Atlantique nord de plus belle. Sur l’axe Paris-New York, où les nouveaux entrants sont bien décidés à bousculer les tauliers, la concurrence s’annonce féroce, dans les mois à venir.

Parmi les nouveaux entrants, il y a la norvégienne Norse Atlantic Airways qui a pris son envol dans le sillage de Norwegian. Le plus spectaculaire crash industriel de ces dernières années. Les Norvégiens qui étaient attendus, jurent qu’ils ont tiré les leçons de la faillite de Norwegian. Un cas d’école. A partir du printemps 2023, Norse sera présent sur Paris-CDG – New-York JFK avec le Dreamliner 787-9 de 338 sièges répartis en deux classes.

Si ce n’est pas vraiment une surprise pour ceux qui ont suivi le naufrage de Norwegian et le lancement de Norse, en revanche l’arrivée de JetBlue à Paris-CDG est plus inattendue. On croyait cette compagnie cantonnée au continent nord-américain où elle s’est fait une place de choix. En quelques années, elle s’est hissée au sixième rang. L’A321LR lui confère une nouvelle envergure et lui offre de nouvelles ambitions.

En 2021, Norse a testé son monocouloir long courrier sur Londres. Test apparemment concluant puisqu’à l’été 2023, elle sera aussi à Paris-CDG, bien décidée à « bousculer les transporteurs traditionnels à tarifs élevés qui ont utilisé́ des Joint-Ventures et des alliances mondiales pour dominer ces routes pendant des décennies. »

Sont visées Air France et Delta Airlines qui selon JetBlue captent trois quarts du trafic, mais aussi United, American et dans une moindre mesure Virgin Atlantic. La Compagnie pourrait aussi faire les frais de l’arrivée de JetBlue dont les A321LR aménagés pour 138 passagers offrent 24 sièges Affaires présentés comme des « suites ». Depuis plusieurs années, La Compagnie qui relie Paris-Orly à Newark en A321neo cherche à se différencier avec sa cabine 100% Business de 76 sièges. Elle va devoir faire avec un nouveau compétiteur redoutable.

Toutes ces compagnies misent sur l’attractivité de Paris, renforcée sur les deux années à venir par la Coupe du monde de Rugby (2023) et bien évidemment les Jeux Olympiques de Paris (2024). Et pour stimuler la demande, elles n’auront d’autre alternative que de multiplier les promotions. Les prix d’appel sont déjà… irrésistibles ! Les clients n’auront que l’embarras du choix. Et même s’ils n’avaient pas prévu d’aller faire un tour à New York l’année prochaine, les Français risquent d’avoir du mal à résister à la tentation.

Et pendant ce temps, en France, à l’intérieur des frontières de l’hexagone, on interdit quatre lignes domestiques.

Gil Roy