Le maire de Pau ne s’en cache pas. Il a utilisé « toutes les armes qui sont à la disposition de nos élus, décideurs politiques pour obtenir justice. » Apparemment, les « armes » mises à la disposition du premier ministre sont plus efficaces ; deux mois seulement après la nomination du maire de Pau à Matignon, la ligne aérienne entre Pau et Orly est rétablie. Après Air France et Transavia… c’est Amelia qui s’y colle depuis le 17 février 2025 !
Il n’y a rien de condamnable à ce qu’un élu attaché à son territoire se batte pour défendre l’intérêt de ses administrés. Au contraire. Le problème est ailleurs. Il se trouve à 53 kilomètres pour être précis…
53 km, c’est la distance qui sépare les aéroports de Pau et de Tarbes ; 37 minutes par l’autoroute A64. Une proximité mise en avant, non seulement par les opposants à la réouverture de la ligne, mais aussi par les Cours des comptes régionales d’Occitanie et de Nouvelle Aquitaine. Autrement dit, beaucoup pensent qu’il serait possible de faire l’économie d’une ligne. Oui, mais laquelle ? Ni Pau, ni Tarbes ne veut renoncer à sa connexion avec Orly. Encore moins maintenant que la ligne 14 met le deuxième aéroport parisien à 10 stations de métro du centre de la capitale.
Le cas de ces deux aéroports voisins viscéralement attachés à leur propre ligne vers Orly est emblématique de la situation que vivent les collectivités locales qui gèrent avec plus ou moins de difficultés les 41 aéroports dits « intermédiaires », c’est-à-dire ceux accueillant entre 10.000 et 3 millions de passagers.
Depuis la décentralisation aéroportuaire de 2005, les Cours des comptes encouragent les autorités publiques à « revoir en profondeur la stratégie et les modes de gestion du maillage aéroportuaire. » Elles voient là un moyen d’alléger la charge qui pèse sur les finances locales. Sans grand succès.
Pas plus tard qu’en 2023, Pau et Tarbes ont été incités à coordonner leur offre par la Cour des comptes régionale de laquelle ils relèvent. Suite à l’arrivée de Volotea à Tarbes et d’Amelia à Pau, et surtout au contexte dans lequel les deux lignes vers Orly ont été lancées, force est de reconnaître que les rapporteurs ont prêché dans le désert. Le problème apparaît d’autant plus insoluble, qu’il échappe à tout raisonnement rationnel.
Au-delà des rapports singuliers que les élus locaux français ont toujours entretenus avec leurs aéroports, et qui dépassent la simple notion de connectivité, les deux aéroports, même s’ils sont proches, appartiennent à deux régions administratives différentes. Cette tutelle distincte ne facilite pas la concertation et aurait même tendance à entretenir le statu quo. Le fait qu’une ligne aérienne soit généreusement subventionnée au nom du désenclavement et l’autre pas, n’arrange rien à l’affaire.
Reste maintenant à voir comment Amelia va s’en sortir avec son ERJ145 de 49 sièges. Transavia avec un Boeing 737-800 de 180 sièges a tenu un peu plus de deux ans et demi. Reste aussi à savoir combien de temps, François Bayrou s’accrochera à Matignon. C’est un autre paramètre à prendre en compte dans une équation avec autant d’inconnues.
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