Elles ont commencé par limiter la taille des bagages de cabine, puis à réduire leur nombre à un seul et enfin à les faire payer. Les premières à avoir eu cette idée ont été les low cost. Certaines majors leur ont emboité le pas, après, évidemment, avoir dénoncé ces nouvelles pratiques. Les grands principes n’ont pas fait le poids face aux petits profits. Et ces nouvelles politiques commerciales se sont répandues comme une trainée de condensation lors de la reprise du trafic, après la pandémie.
Garder avec soi, en cabine, son bagage fait désormais partie des nombreuses options proposées par les compagnies low cost. Et cela rapporte gros. A titre d’exemple, l’ensemble des options a généré 2,174 milliards de livres en 2023 pour easyJet. Un montant à mettre en regard du total de la vente des billets : 5,221 milliards de livres.
Les low cost gagnent sur les deux tableaux ; elles renforcent leurs profits tout en continuant de pouvoir jouer allègrement avec les prix d’appel. Sauf que quand le passager additionne les options, il se retrouve loin du compte. Les compagnies répondent qu’elles offrent la possibilité à leurs clients de voyager comme ils le souhaitent et surtout de payer que pour ce qu’ils choisissent. Ce qui n’est pas faux, mais cela va à l’encontre des habitudes.
Le gouvernement espagnol a récemment interdit aux compagnies aériennes de faire payer les bagages de cabine. Il vient d’infliger une amende de 179 millions d’euros à celles qui n’ont pas respecté cette interdiction. L’Association internationale du transport aérien (IATA) estime que cette décision porte atteinte à la liberté des prix.
« Loin de protéger les intérêts des consommateurs, elle constitue une gifle pour les voyageurs qui veulent avoir le choix. Interdire à toutes les compagnies aériennes de facturer les bagages de cabine signifie que le coût sera automatiquement répercuté sur tous les billets. Quelle sera la prochaine étape ? Obliger tous les clients d’un hôtel à payer le petit-déjeuner ? Ou obliger tout le monde à payer le vestiaire lors de l’achat d’un billet de concert ? », s’enflamme Willie Walsh, directeur général de l’IATA. Allons jusqu’au bout du raisonnement…
Pourquoi obliger ceux qui prennent leurs précautions avant d’embarquer, à payer pour ceux qui utilisent les toilettes en vol ? IATA fait remarquer que le transport des bagages de cabine a un coût. La vidange des eaux usées aussi. Ce sera peut-être la prochaine étape. Pourquoi les compagnies s’en priveraient-elles ? Les nouvelles règles tarifaires, ni même l’inflation du prix des billets, n’ont douché l’envie de voyager. Les passagers n’ont jamais été aussi nombreux dans les avions.
3 commentaires
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Encore une fois, l’IATA fait preuve d’une hypocrisie ahurissante et ne protège pas les droits des passagers.
Ils nous ont fait le coup avec les sièges en issues de secours facturés très cher, tout en autorisant un espacement entre sièges incompatible avec toute personne mesurant plus d’1m60 (dans notre nouveau monde, on pourrait presque les attaquer pour discrimination).
Juste pour rappel, un siège en issue de secours, ce n’est pas seulement de l’espace aux jambes. C’est aussi l’impossibilité d’avoir ses affaires avec soi, un plateau bancal, c’est aussi une place beaucoup plus froide (l’isolation parfaite là où il y a une ouverture n’existe pas), mais c’est surtout une responsabilité :
En cas d’incident, la sécurité des autres passagers dépendra de la réactivité de ceux qui sont aux issues de secours.
Si cette responsabilité n’a pas à être valorisée, alors allons plus loin et retirons le prix du billet du salaire des personnels naviguants, après tout ils voyagent eux-aussi.
Revenons aux bagages : d’accord, on vous fait payer vos bagages cabines, que l’on aura soigneusement pesé sur un tapis, pas toujours étalonné (et bonne chance pour vous défendre que le tapis ajoute systématiquement 700g au poid des bagages – ça ne marche pas toujours), mais vous serez défavorisé par rapport aux passagers, qui se sont enregistrés sans bagage cabine, et qui se sont pris 10kg au duty-free (quelques bouteilles, ça va vite)
Les achats en Duty free, c’est toujours du poids en plus à transporter, mais qui n’est pas facturé. Ne cherchons pas à comprendre.
Là où les compagnies aériennes sont doublement gagnantes, c’est que si les billets sont régis par des lois assez strictes, les options ne le sont pas. Personne ne contrôlera le respect de ces options.
Un exemple qui m’est arrivé récemment : sur les 12 vols Air-France que j’ai pris en 2024, 8 étaient en retard pour problème de maintenance – et il ne s’agit pas que de Boeings, les Airbus sont touchés aussi – 2 ont été surbookés , mais ça, c’est un autre problème, revenons aux pannes.
Souvent lors des pannes, les avions sont remplacés, et quand comme moi, vous avez payé 60€ pour avoir une place en issue de secours, côté hublot – par exemple siège 30K sur un 787-9, et bien quand l’appareil est remplacé par un 777-200, votre place 30K se retrouve coincée entre deux passager et plus de place pour les jambes.
Dans ce cas Air-France refuse de rembourser, car j’ai acheté la place 30K, et tant pis pour moi, si la 30K que j’ai achetée ne correspond pas à la 30K que j’ai obtenue.
La législation ne me protège pas dans ce cas. Et c’est un problème auquel on ne pense pas.
Pour les bagages, ce sera pareil. En cas de perte ou de retard de livraison, on vous fera payer un supplément pour vous livrer à domicile, si vous ne pouvez pas aller le chercher le lendemain à l’aéroport.
Pensez-y.
C’était prévisible je prends (depuis 10ans) Vueling plusieurs fois par an pour Barcelone et j’ai vu le prix final augmenter régulièrement. Maintenant qu’ils ont récupérés les passagers des compagnies traditionnelles le champ est libre. Comme vous dites la prochaine étape ce sera les toilettes payantes.
Malheureusement je préfère l’avion plutôt que le train ou la voiture.
Oui. Le train est en train de mourir, et on fait tout pour tuer l’automobile. Même en dehors des longs-courriers, l’avion n’est pas toujours évitable.