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Dépose minute

Pour de vrai !

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Gil Roy

Cette semaine, Nicolas Hulot était l’invité de la « matinale » de France Inter. L’animateur radio qui recevait l’ancien ministre de l’environnement, lui a fait remarquer que « cela fait deux mois que les avions sont cloués au sol et que les voitures sont au parking et pourtant selon l’ONU les émissions de gaz à effet de serre n’ont baissé que de 5 ou 6 %. » Et de lui poser la question qui tue : « Pourquoi pas plus selon vous ? Est-ce que la mise au rebut des gros SUV et de l’avion pas cher au fond, ce n’est pas marginal ? ». Pas de réponse de l’interviewé. Au passage, cela n’aura échappé à aucun lecteur que les « gros SUV » et « l’avion pas cher » sont mis dans le même sac. Mais là n’est pas le propos.

Si Nicolas Hulot n’a pas répondu à la question, il a été visiblement déstabilisé. De là à renoncer à tirer sur l’avion à la prochaine occasion… Pour les politiques de tous bords, la cible est bien trop facile et l’effet est garanti auprès d’un public qui, a plus de 90%, pense que le transport aérien émet plus de 3% des émissions mondiales de CO2. Un français sur deux est même convaincu que la part de l’avion est supérieure à 10%. Un boulevard pour les démagogues…

Comme le fait remarquer Paul Chiambaretto, dans l’interview qu’il a accordée, cette semaine, à Aerobuzz.fr, « le transport aérien est perçu comme le symbole des riches, le symbole des gagnants de la mondialisation ». Pourtant, une récente étude de la DGAC démontre que, pour moitié, les passagers aériens appartiennent aux catégories socioprofessionnelles modestes, sont des étudiants ou des retraités. Pas des « riches » donc… Et les 30% qui se déplacent pour raisons professionnelles, voyagent pour l’essentiel en classe économique, pas en « Business » et encore moins en « First ».

Les idées reçues ont la vie dure. La classe politique ne s’en plaint pas. Sans remonter à la taxe de solidarité sur les billets d’avions, dite « taxe Chirac », il suffit d’écouter l’actuel ministre de l’économie et des finances, conditionnant les prêts accordés à Air France à la suppression de lignes intérieures. Sans dire pour autant, quel sera le gain pour la planète.

Afficher sa volonté de réduire les émissions de CO2, en s’attaquant ostensiblement au transport aérien, c’est mettre discrètement sous le tapis 97 à 98% du problème.

Cette façon de faire n’est pas nouvelle, mais dans le contexte de la crise actuelle, elle n’a plus lieu d’être. Tout le monde est aujourd’hui capable de se rendre compte où cette manière de fuir la réalité nous a menés. Et nous ne sommes sans doute pas au bout de nos désillusions…

A l’inverse, ce n’est pas parce que le transport aérien pèse pour 2 à 3% des émissions globales de CO2 qu’il ne faut pas lui demander de participer à l’effort collectif. Contrairement à d’autres secteurs, il a pris depuis longtemps des engagements, et il s’y tient. De ce point de vue, il devrait plus être cité en exemple que pris pour cible. Mais, à en faire la cause de tous les maux, une fois de plus, on continue de perdre du temps.

Ce qui est le plus désespérant, c’est que cette manière de faire n’est pas propre au dérèglement climatique. Que croyez-vous qu’il se passe en ce moment dans les hôpitaux ou les supermarchés ? On est entrain de demander à celles et à ceux qui étaient en première ligne au plus fort de la crise, de rentrer dans le rang. Ceux qui avaient cru qu’après ne serait jamais plus comme avant le Covid-19, en seront pour leurs frais. Dommage de ne pas saisir l’opportunité ; cette maudite pandémie pourrait au moins servir à quelque chose. Vu ce qu’elle va nous coûter…

Bientôt nous allons voir revenir les billets d’avion à un euro. Avec l’avion à un euro, il y aura les fraises d’Espagne à moitié prix et les publicités sur France Inter pour les Mini « sur-équipées ». Économiquement et écologiquement, c’est une aberration. Il est temps de se remettre en question « pour de vrai ! », comme disent les enfants dans la cour de récréation des écoles.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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  • Votre approche n'est pas complète. Elle ne prend en compte que la pollution des avions par les émissions de carburant. Mais il y a également celle du bruit, la pollution sonore. Et pire la pollution "sociale". Celle commise par des hordes de gens incultes, irrespectueux qui détruisent tout sur leur passage ! qui faussent les comportement et génèrent l'irrespect des populations d'accueil qui n'ont plus alors qu'une idée en tête, faire du profit sur le dos de leurs visiteurs. Quel endroit est épargné et encore en bon état actuellement ?! citez m'en un...
    Et comment pouvez-vous évoquer sans le dénoncer que : « le transport aérien est perçu comme le symbole des riches, le symbole des gagnants de la mondialisation » ! 35€ l'aller Toulouse/Londres, 550€ aller-retour Paris/ Pékin en janvier (1500€ l'aller en 1967 avec Air France). Moins cher ? c'est le gratuit pour tous et pour toutes les destinations. Le "bas-coût/bas-prix" a été une catastrophe. Un désastre pour la planète et pour ceux qui voyageaient en s'intéressant à leurs destinations, aux habitants et à l'environnement. Une pénibilité pour ceux contraints de travailler dans ces compagnies exploiteuses. Il aurait fallu moins mais mieux. Vous auriez du y contribuer...

  • Allez, une dernière pour la route (à pied, donc).
    Si on applique la méthode Gréta (ou Hulot) relayée avec ferveur par certains sur ce blog on ne se déplace pas à plus de vingt km de chez soi (vélo oblige, sinon on n'a pas le temps de revenir et alors il faut une chambre d'hôtel, donc un logement vide, inutile, etc...) on ne mange que ce que les agriculteurs produisent dans le cercle des vingt bornes (s'il y en a...) on boit de l'eau si on a la chance d'avoir une rivière dans le même cercle, sinon on attend qu'il pleuve et surtout (j'en ai d'autres mais ça va faire long ) on ne se marie qu'avec une fille (ou un garçon selon le cas...ou pas, d'ailleurs !) qui se trouve également dans le cercle.
    Je ne suis pas un expert en génétique, mais n'est-ce pas là le meilleur moyen, en moins de trois générations, d'obtenir une population dégénérée, carencée, soit les parfaites victimes de prédateurs pourtant moins brillants au départ ( meutes de chiens, boeufs, on ne les mange plus, etc...) ?
    Bref, dix mille ans de progrès pour en arriver là !
    Les populations affamées du sud qui vont donc s'affranchir du fameux cercle (et sans attestation à présenter à Castaner !) n'auront donc qu'à se servir !
    Je pense qu'il vaut mieux se garder un ou deux avions....on ne sait jamais !

    • Votre propos est caricatural ! "Dix mille ans de progrès", vous trouvez ?! Quand on fait le constat de l'état de la planète (guerres, pollution, déchets nucléaires, famine, eau polluée, etc), il est difficile de parler de progrès. Et surtout vouloir vivre plus raisonnablement ce n'est pas retourner à la lampe à pétrole mais se passer de l'avion pas cher, des croisières bradées sur des immeubles flottants, de la surconsommation de produits de m...e, de l'achat de suv et autres grosses bagnoles et d'un tas d'autres comportements destructeurs. Malheureusement il les riches mènent la danse avec la complicité d'un grand nombre de gens comme vous... nous allons à notre perte et vous êtes responsable.

      • @Lucien,
        Je suis d’accord sur le côté caricatural de mon dernier post, c’était Un peu voulu....et je m’attendais à ce que certains, comme vous en profitent pour nous re-balancer la sempiternelle sérénade qu’ils ont bien apprise et qui prétendent donc avoir le droit de juger les autres , ceux qui ne se complaisent pas dans la médiocrité du rabachâge de notions qui les dépassent.
        Jean-Mi, ci dessous, vous le rappelle gentiment, avec des termes moins agressifs que moi.
        Je me permets d’être moins réservé puisque, sans argument original qui vous démarquerait des autres « perroquets « , vous semblez me prendre à parti..
        Ainsi, donc, la famine, les guerres et les eaux polluées ne seraient pas dus à la surpopulation mais uniquement aux émissions dues à la consommation du pétrole.... Si vous êtes satisfait par cette explication, c’est votre droit.
        Je ne reviendrai pas sur la démagogie à deux balles propre aux jaloux, (qualité très « franchouillarde » ) qui n’ont pas su offrir une croisière à leur douce ou s’acheter une jolie voiture. En général , la facilité les pousse à taxer de « riches » ceux qui font ces choix, les leurs se résumant à les critiquer en se « planquant » (encore une qualité nationale...) derrière un affichage de bons sentiments.
        Si vous aviez lu mes autres commentaires de façon moins superficielle vous auriez, comme nombre de mes contradicteurs sur ce blog, développé des arguments auxquels je ne suis pas du tout hostile, convaincu que je suis qu’on peut certainement faire beaucoup mieux qu’aujourd’hui en matière de maîtrise énergétique.
        Mon propos n’a jamais été « faisons n’importe quoi, on s’en fout ! »
        Ce serait plutôt « Quand on s’attaque à un problème il faut mettre toutes les données sur la table » avec la mise en garde suivante « attention à ne pas bêtement nous pousser vers un monde triste et chiant en se tirant une balle dans le pied pendant que 80% des pollueurs « sans pétrole » n’attendent que ça pour nous imposer une société où le nombre fait loi à laquelle je ne suis pas prêt d’adhérer (Guerres, famines, déchets incontrôlés, etc...) »
        ....Et je doute que vous y soyez prêt vous-même !
        On a collectivement un défi à relever et la science et le progrès, ne vous déplaise, sont nos meilleurs atouts pour y parvenir.
        La morale (que vous relayez) de Hulot (avec ses taxes) ou Greta (avec ses harangues stériles) , en comparaison, ne valent pas mieux qu’une paire de deux.
        Bonne soirée,
        Jean Baptiste

      • Justement ! Relisez le texte d'Aérobuzz...
        Par la force des choses, le trafic aérien est actuellement à l'arrêt quasi total (on parle bien de 98% de trafic en moins ?), les croisières sont à l'arrêt total, la circulation routière a été minimale (encore ce matin 18km de bouchons pour toute l'ile de france à 8h30 en pleine heure de pointe ! Actuellement 8km, l'habituel est 250/300km) et recommence seulement et doucement. Les ventes de véhicules, quels qu'ils soient, sont à l'arrêt. Même les trains, gros dissipateurs de particules, sont à l'arrêt.
        Et cet état de fait est valable mondialement ! Pas seulement atour de moi en région parisienne !
        Et l'on constate une diminution de seulement 5 à 6% des pollutions ?
        Alors c'est que l'on ne s'attaque pas aux bonnes sources de pollution !
        Internet ne représente t'il pas 30% des émissions de CO2 avec ces gros serveurs partout ? Ou sont les 64% d'autres pollutions ?

  • LA PLUS GRANDE ARNAQUE DE CE SIECLE

    Les glucides, sont synthétisés à partir du dioxyde de carbone CO2 et de l'eau H2O avec libération d'oxygène O2 comme sous-produit de l'oxydation de l'eau. C'est la photosynthèse oxygénique qui maintient constant le taux d'oxygène dans l'atmosphère terrestre et fournit toute la matière organique ainsi que l'essentiel de l'énergie utilisée par la vie sur Terre.
    Autrement dit :
    La photosynthèse végétale consiste à réduire le dioxyde de carbone de l'atmosphère par l'eau absorbée par les racines à l'aide de l'énergie solaire captée par les feuilles avec libération d'oxygène afin de produire des glucides.

    L’équation globale de la photosynthèse : 6 CO2 + 6 H2O + lumière → C6 H12O6 + 6 O2

    C'est à dire que plus il y a de CO2, plus il y aura d’oxygène et de glucides
    L'aquarium hollandais en est l'exemple le plus frappant.
    Personnellement, ayant développé du phytoplancton, l'injection de CO2 et une lumière permanente donnaient le maximum de croissance..

    • C'est ben vrai ça, le savant absolu : le climat terrestre résumé en une seul équation.
      Il y a 20 ans qu'on a tenté d"utiliser le CO2 dans les serres, car ces édifices passoires thermiques necessitent beaucoup de chauffage, duquel on prélève une part des gaz de combustion et de "monter" à 500PPM dans les volumes de production.
      Unversité de Waganingen et tous les travaux INRA.
      On conclu que le seul effet et le facteur humain : aucune direction du travail n'accepte de laisser entre des salariés dans ces enceinte saturées.
      Bilan sur la matière sèche vs temps de culture +/- 0.
      My two cents, après quelques années de génie horticole.
      Bravo, encore un prophète.

      • Et oui, capter et fixer les ... ards de tonnes de CO2 devient la compète planétaire, pour qu'ils cessent de dérégler notre climat.

        Je suis toujours circonspect lorsqu'il s'agit de découvrir tel ou tel procédé censé compenser les conséquences de la combustion de brut depuis 1900. En fait ne serait-ce pas là une nouvelle forme d'avion renifleur ou de garimpeiros sans pelles ?

        JM Jancovici a modelisé les contours de l'action nécessaire, en particulier les ordres de grandeurs.
        En clair je vois une spéculation sur la sensibilité du capital aux risques ecologiques, en invitant à investir dans une techno qui fonctionne peut-être (ce n'est pas mon propos) mais qui n'a que très peu de chances d'être généralisée, pour parvenir à l'efficacité attendue.

        Par contre l'UE lance un grand plan de reconversion énergétique, à l'échelle de notre territoire, qui vise à diminuer les émissions carbonées. https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-eu-climate-idUSKBN22W2TO

        "Debleu dépèchons nous d'attendre" diraient les riverains du Léman, regardant la spin off de l'ETH Zch... sinon nous allons faire de nouveaux Shell ou ExxonMobile qui vont nous prouver que le pétrole peut se boire à la petite cuillère pour éviter le Covid-19.

  • Quand je lis tous les commentaires,je suis un peu abasourdi étant né le 2 septembre 1929 ,j'ai vu et subis beaucoup de choses ,il y 80 ans étant natif de l’Oise,on nous a fait quitter nos regions,pour laisser la place aux militaires ?
    et je peux vous dire que faire Paris Chartres à pied,sous les attaques des avions etait moins facile que de rester confiné .
    Pour les transports au temps de la locomotion à vapeur ,les murs des immeubles bordants les voies de chemin de fer etaient noirs comme le charbon des locomotives,et personne n’émettait la moindre remarque,alors que les particules ne manquaient pas .
    Pour les avions, m’étant engagé en 1947 dans l’armée de l'air pour Rochefort ,j'ai vu et volé sur des appareils plus polluants et moins écologiques que les avions actuels ,mais on faisait avec . Ayant été envoyé dans ce qu'on appelait les colonies , puis les territoires d'outre mer j'ai réalise que notre presence dans ces pays avait été exécute par les republicans de la troisième république ,,uniquement pour contrer les religieux et les Anglais, en, dépensant beaucoup d'argent, qui aurait été plus utile aux regions françaises . Cela c'est terminé par un depart en fanfare grace à la decision du general de Gaulle ;
    J'ai en quittant l’armée travaillé dans l'industrie automobile dans les services de recherche antipollution ,puis les essais de chocs de voitures ;
    J'ai bifurqué pour me retrouver au centre de formation d'air france comme instructeur ,ou j'ai oeuvre 16 ans côtoyant les navigants qui choisissaient ce metier pour beaucoup , plus par l'aspect rémunérateur que pour l'envie de voler ,j'ai croisé peu de mermoz ou guillaumet
    J'habite pres d’Orly et quand j'ai dépose le permis de construire ,on m'a imposé 30 DB de diminution de bruit ,quand à isoler,j'ai augmenté toutes le isolations et le bruit des avions, est ,infiniment moins gênant ,que le bruit des voitures des autoroutes A6 etA 10 .Peut etre que l’état pourrait faire encore mieux .
    Pour le problème que représente Hulot et tous ces semblables ;ils sont hors sol et pour hulot il n'a aucune connaissance scientifique ou technique il travaillait comme barman quand il a rencontré la productrice des variétés de TF1 .
    Quand au GIEC j'ai toujours eu l'impression que cet organisme comme beaucoup de ces subventionnes,ne vendent que du vent .
    Je voudrais que mon écrit permette de relativiser la situation actuelle ,car nous n'avons aucune destruction ,il suffirait de travailler plus ,de supprimer une partie des congés et des jours féries .(Que représente le 11 novembre pour un homme de 40 ans.) et de retrousser les manches comme en 1944 et les Français ont des ressources si on explique les problemes ,au lieu de faire de la démagogie comme on le fait depuis 40 ans.

    • @asrine
      Je me permets de revenir vers vous, tout d'abord avec beaucoup de respect car vous êtes nés la même année que ma maman et que je pense que notre société actuelle, malheureusement, a complètement oublié d'écouter l'expérience vécue de ses anciens (pour ne pas dire plus quand on voit comment la crise Covid a été gérée dan les EHPAD).
      Vos arguments sont d'autant plus pertinents que ma génération (né en 66) et les générations plus récentes ont eu la chance (en Europe) de ne connaitre qu'un monde en paix et pas les scènes d'exode par exemple que vous décrivez au début de votre post. On peut s'en réjouir (ce que je fais) mais il ne faut pas non plus oublier que cet équilibre de paix est fragile, qui plus est au milieu ou vers la fin d'une période de confinement et de repli sur soi, qui peut entrainer la naissance ou la prolifération de populismes ou de nationalismes. Le transport (et l'aérien en particulier, tel que défini dans son texte fondateur - la convention de Chicago élaborée par des visionnaires en 1944) permet aux gens de se rencontrer, de découvrir nos différences et de vivre avec elles.
      Et pour des générations qui n'ont jamais connu de période de guerre (autre que celle indiquée par le Président Macron pour parler du Covid), il est facile de considérer que c'est un acquis (alors que l'histoire nous montre que c'est plus une situation exceptionnelle sur la durée) et de tirer tous azimuts sur des éléments et des secteurs qui en assurent une certaine garantie.
      Je partage donc vos points, à leur quasi unanimité (le commentaire du 11 Novembre 1918): pour moi, on peut penser qu'il ne sert à rien d'avoir un jour férié pour célébrer une date qui semble uniquement sortie d'un livre d'histoire, mais alors pourquoi ne pas faire pareil pour le 14 Juillet (je dote que des gens de 40 ans identifient vraiment la portée de ce qui s'est passé ce jour là). Je pense au contraire qu'il faut maintenir ces jours là pour rappeler aux gens de nos générations et des générations futures que c'est de notre devoir de ne pas revivre ce type d'événement et que pour cela, il ne faut pas couper les branches de l'arbre sur lesquelles cet équilibre fragile repose

      • @¨Phil 81 ; vous avez écrit :"Le transport aérien en particulier, permet aux gens de se rencontrer, de découvrir nos différences et de vivre avec elles."
        Etes-vous convaincu de cela ?
        Moi j'en doute car je ne crois pas du tout que les touristes (asiatiques, en particulier) qui déferlent dans nos aéroports normalement et qui visitent la France (quatre fois rien, en fait les Galeries Lafayette surtout) au triple galop, puissent mettre vos dires en application.
        J'ai même un avis diamétralement opposé au votre car je pense que le tourisme de masse est une calamité épouvantable car il ne fait vivre en fait que les tour-opérators et quelques commerces de souvenirs venus de Chine et qu'il dégrade les sites les plus beaux.

  • @Pierre
    Au moins votre position est-elle cohérente.
    Par contre, désolé, mais au moins un de vos calcul est faux : si un passager consomme 1/2 tonne de pétrole pour faire l'A/R Paris Moscou en avion, ça suppose que les deux cent passagers d'un A321 Néo, construit à Toulouse par les ingénieurs les plus à la pointe de la réduction d'émissions polluantes en aéronautique en consommeraient cent tonnes ! de quoi faire faire quasiment 1/2 tour de la planète pour quatre cent passagers en Boeing777 ! On est dans un rapport de 1 à plus de 5 en kg/km !
    Si vos experts du GIEC font les mêmes approximations....
    Sinon, je ne peux qu'être d'accord avec vous sur la nature du défi pour l'avenir, avec un complexe en moins (vous l'aurez compris) : Je me moque complètement de ce que pensent les religieux et les dogmatiques qui considèrent que parler de démographie est tabou, et je refuse, à titre personnel, de me priver d'avion (ou de voiture ou d'un bon steak...) jusqu'à la fin de mes jours si les populations de 150/196 pays continuent à faire des gosses en rafale dans le même temps .
    Et je veux bien être taxé "d'égoïste" par ceux qui , en se privant d'avion, de voiture, etc...accepteront également de ne plus aller au ski, à la plage si elle n'est pas accessible en vélo. Bien sûr plus de foot (déplacements en masse...et en car diesel, ainsi qu'éclairage massif des stades) plus de déplacements culturels ou sociaux (exit les petits enfants du 93 qui n'avaient pourtant que quelques jours de sortie sur les côtes ou visites de musées) bien entendu pas de films d'action au cinéma (que du Woody Allen, on ne va pas se faire ch....) pas de plongée sous-marine (les palmes et le tuba sont en plastique....) et la liste n'a pas de fin.
    Il ne leur restera plus alors, pour ne pas s'ennuyer, qu'à faire des gosses !.... comme ceux qui ne peuvent pas se payer tout ce qui est dans la liste ci-dessus, et dont le modèle de société serait donc l'exemple...
    Le monde n'est pas un système On/Off, ACI a raison de me le rappeler; je le laisse juste méditer sur ma dernière boutade, s'il pense que la solution est là ...

    • Je voulais terminer sur une note plus positive.... et plus proche de l'objet de nos passions communes.

      Même avec un budget aussi réduit, que pourrait il nous rester?

      Pour le plaisir de voler, le vol libre! Parapente, mais surtout planeur lancé au treuil... si l'objet est bien mutualisé comme il l'est dans les clubs, c'est compatible. Pourquoi pas une motorisation électrique si vraiment on y tien.

      Pour voyager? L'avion de ligne, aucun soucis, mais pas dans les proportions actuelles. Pour le quidam, un voyage intercontinental sera une dépense digne du projet d'une vie, redonnant de la valeur au voyage.
      Et est ce si grave? Finalement, le fait de voyager aussi vite pour aussi peu cher a réduit la taille de notre planète. Aller à l'autre bout du monde en classe éco. N'importe qui en est capable, aucune aventure, trop facile.
      Faire un tour du monde à la voile? Traverser l'eurasie en vélo, ou même en train? Sacré aventure. Agrandissons le terrain de jeu, 24h de trajet d'un bout à l'autre, c'est un bocal de poisson rouge!

      Pour le déplacement "pro", on peut en discuter, mais la crise actuelle est en train de nous prouver qu'on peut faire tourner la boutique en télétravail, pour beaucoup de postes.

      • @Jean Baptiste
        Vous levez un problème : bien plus facile de dresser le bilan carbone de l'aviation, que de l'industrie du divertissement footballistique, ou des sports d'hiver mécanisés. Et non, aucune raison de faire de différence. Entre autre pour cela qu'une des premières étapes a la prise en compte sérieuse du problème serait d'instaurer une comptabilité aussi sérieuse et obligatoire que pour compter les euros.

        Sans mal/peur de l'air (sans quoi je n'aurais pas fait une vingtaine d'heures de planeur), et largement les moyens de partir au bout du monde tous les ans, j'ai renoncé à partir loin, en tout cas trop souvent (il y a 5 nos, donc bien avant que flygskam soit un mot connu). J'ai envie de dire de façon tout a fait égoïste, le coût mental de la dissonance cognitive ne contrebalancant plus le plaisir du voyage pour le voyage. J'ai aussi mes incohérences, comme tout le monde, et je n'envisage pas venir faire la morale a qui que ce soit.

        J'essaye simplement d'apporter de l'eau au moulin d'une réflexion, sur une ligne de crête entre déni/minimisation et dogmatisme.

        Le risque étant de basculer brutalement de l'un a l'autre. Du non sujet, a des phénomènes de masse, émotionnels, comme ce flygskam, qui moi aussi me fait halluciner. Le sujet est trop sérieux pour se laisser guider par nos émotions !

        Bonne journée

      • @Pierre.
        On en revient toujours au même problème, les inégalités et les privilèges.
        Les personnes qui ne peuvent pas se payer l’avion au prix fort, si vous les privez du voyage moins cher, ils font de l’avion bashing en s’appuyant sur des prétextes écologiques.
        Ceux qui ont le mal de l’air se donneront une bonne conscience écologique et leur emboîteront le pas..
        Mais essayez donc de tous les priver de leur ski à Pâques ou, sacrilège ! de leurs matches de foot !... et j’aimerais qu’on nous donne avec autant de précision que pour le Paris Moscou le « coût carbone de ces deux activités....rien que ça, et évidemment multiplié par le nombre d’adeptes !
        Je n’ai donc toujours pas envie de bouger mes oreilles tant que ce sont ces gens là qui me culpabilisent .
        Les seuls qui seraient fondés à le faire sont les véritables crève la faim qui essaient honnêtement de faire vivre leur raisonnable famille (une seule femme et deux ou trois enfants) et que nos amateurs de flygsgam soit disant civilisés exploitent (certe, indirectement) à chaque fois qu’ils utilisent leur portable ou leur iPad pour faire la propagande de leur posture pseudo humaniste !
        Or, eux, ils ne s’expriment pas.
        Ma compagne effectue tous les ans un voyage en Asie pour apporter des cadeaux et surtout de l’affection à des enfants qui vivent en orphelinat ; ce qu’elle leur apporte en les invitant, dans leur propre pays, au restaurant, à la plage ou même simplement à la piscine n’aura jamais son équivalent avec de simples échanges par Skype !
        Elle est beaucoup plus généreuse que je ne le suis, mais elle leur fait quand même plus de bien que Greta ou Hulot qui ne se dérangent que s’ils sont suivis par une caméra.
        C’est ça aussi, l’avion abordable.
        Je suis favorable à tout ce qui peut, sans interdire quoi que ce soit, simplement inciter à moins utiliser le pétrole pour toutes sortes de futilités.
        Mais les voyages sont largement moins futiles (et autrement plus enrichissants) que nombre d’autres activités dont j’ai cité à peine deux exemples...
        Et je ne souhaite priver personne de sports d’hiver ou de sports collectifs, alors je n’entends pas que les adeptes de ces activités viennent me faire la morale...
        Je suis toutefois réceptif à votre vision du problème, peut-être parce que vous l’abordez d’une façon moins démagogique que certains....
        Bien à vous,
        Jean Baptiste

    • Deux précisions : J'ai pris comme source le calculateur de la DGAC : https://eco-calculateur.dta.aviation-civile.gouv.fr/
      ParisCDG-Moscou, 2 456 km, 83.4 Litres de kérosène par passager équivalent, soit 3.4 Litres aux 100km.
      Comment passe on de 83,4l à 500kgCO2?
      En comptant le retour, en comptant les émissions amont (raffinerie, transport... c'est compté sur le site de la DGAC, je ne pensais même pas que ça représentait autant), et surtout en comptant les deux atomes d'oxygène qui viennent s'accrocher au carbone. CH2 (du réservoir) + 2*O2 de l'air nous donne CO2 + 2H2O. En bilan masse, vous comptez 1 pour l'hydrogène, 12 pour le carbone, 16 pour l'oxygène. Quand on brule 14g de carburant, on émet 44g de CO2. L'eau on s'en fiche. Evidemment ça grossit le chiffre, mais peu importe, car le giec compte dans cette unité. Si on raisonne en kg d'hydrocarbure, on aurait un budget annuel de ~650kg, tout compris.

      Ce que pensent les religieux, je m'en contrefous aussi concernant mes choix de vie. Par contre, je constate (avec regret?) qu'ils ont encore beaucoup d'influence de part le monde. Ce qu'ils pensent me permet d'essayer de comprendre un peu mieux le monde. En l’occurrence, pourquoi la démographie est elle un tel tabou. Mais ça en est pas un pour moi! Même si c'est un terrain très glissant, je ne pense pas qu'il faille faire l'économie du débat sur la question.

      L'argument du "je bouge pas une oreille tant que celui d'en face ne bouge pas" nous emmène nulle part. Si, dans le mur.

      Et pour le reste, tout est affaire de quantité... personnellement, je serais partisan d'une méthode qui laisse un maximum de liberté plutôt qu'une généralisation d'interdictions aveugles dictées par les émotions de la masse.
      Un quota personnel (attribué au consommateur), et vous en faites ce que vous voulez.... comme l'argent.

  • Devrait rester en vacances ce monsieur Hulot !
    Grotesques ses positions quand on sait son bilan en voyages carbonés autour du monde et ses petits plaisirs en Mig 25 du temps qu'il ushuaïait !

  • Bonjour, arrêtez de victimiser l'aviation. C'est un ingénieur du fleuron de l'aéronautique toulousaine qui vous le demande. Ok, 2-3% du CO2 aujourd'hui mais aussi l'effet cirrus. Et surtout des prévisions de croissance sur 30 ans, avec un plan de décarbonation (Corsia) qui n'est que des courbes rocambolesques sans plan d'approvisionnement à l'échelle des quantités requises et donc de potentiel réel. Comment peut-il croire qu'on volera 2 fois plus dans 30 ans, avec des dérivés d'huile de friture qui n'a pas une once du potentiel énergétique du kerozene? Donc, pour l'aviation comme les autres secteurs, il faut réagir maintenant avec une bonne cure de réalisme. L'âge d'or est terminé, un chantier immense de restructuration doit commencer pour le bien de nos générations et des futures. La nostalgie sera pour plus tard.

  • très bien vu ! ceux qui prennent les billets à 1 euro sont aussi ceux qui mangent les fraises d'Espagne à moitié prix ! n'oubliez pas la grande distribution et les moyens aériens qu'elle met en oeuvre pour faire faire des milliers de kms à de nombreux produits fabriqués dans des conditions tarifaires déplorables par les pays en développement.
    avec , en prime, le pied de nez donné à nos agriculteurs ! Il y a surcapacité de nos sociétés de transport aérien et des dérives tarifaires permettant d'aller chercher nos haricots verts au Kenia ! il est temps de remettre tout çà à plat et de dénoncer les accords commerciaux aberrants, tout en se retranchant commodément derrière eux !

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Gil Roy

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