C’était pourtant une bonne idée. Faudra-t-il attendre que le transport aérien replonge pour la tester ? C’est bien possible…
Cette « bonne idée » était une formation complémentaire. En parler au passé, c’est donner l’impression de l’enterrer. Aux yeux de ceux qui l’ont portée, c’est sans doute aller un peu vite en besogne. Qu’ils se rassurent : si elle répond à un besoin, cette idée refera surface d’une manière ou d’une autre, c’est certain. D’autant que ce projet avait du sens.
Il consistait à proposer aux pilotes professionnels, plus particulièrement à ceux qui visent une carrière en compagnie, d’approfondir leur connaissance du transport aérien et de comprendre le mode de fonctionnement d’une compagnie aérienne.
Les dirigeants de ces entreprises de transport ont souvent déploré la déconnexion des pilotes avec les réalités de l’entreprise qui les emploie. Un discours régulièrement entendu lors des grèves en particulier. Des générations de pilotes se sont parfaitement satisfaites de cette situation. Mais les temps changent. Les attentes des salariés comme celles des employeurs aussi. Et pas seulement dans le transport aérien. D’où cette nouvelle formation qui aurait dû démarrer à la rentrée 2022.
Elle devait déboucher sur le Diplôme d’Études Supérieures Universitaires en Management du Transport Aérien. Elle s’adressait aux pilotes professionnels. Elle était proposée par l’Université Aix-Marseille qui abrite en son sein l’IFURTA, l’Institut de Formation Universitaire et de Recherche du Transport Aérien. L’idée a été soufflée à la fac d’Aix par l’APNA, l’association des professionnels navigants de l’aviation. Ce cursus étalé sur 8 mois à raison d’une semaine par mois visait à préparer les pilotes à exercer des fonctions d’encadrement dans les directions générales, les services juridiques, financiers, qualité, sécurité, commerciaux ou exploitation des entreprises et administrations du secteur aérien. En d’autres termes, il s’agissait d’en faire des professionnels aux compétences et centre d’intérêt élargis.
Pour l’APNA qui accompagne les pilotes dans leurs recherches d’emplois, ce diplôme aurait pu être, non seulement une ligne supplémentaire dans un curriculum vitae, mais surtout un argument destiné à faire la différence. L’idée diffuse était dans les esprits depuis quelques temps, la crise a été le déclencheur pour passer à sa mise en œuvre. La crise n’a pas duré assez longtemps pour enclencher la marche en avant.
La reprise du trafic a pris de cours tout le monde. Il suffit de voir la pagaille actuelle dans les aéroports pour s’en convaincre. Les compagnies recherchent à nouveau des pilotes et elles sont pressées. Elles vont à l’essentiel. Les postulants aussi.
En d’autres temps, lors du précédent arrêt des recrutements, Air France qui s’était retrouvé avec un contingent de Cadets dont elle ne savait quoi faire, avait redécouvert les vertus du pilotage de planeur. La compagnie nationale avait envoyé ses futurs pilotes en stage à Saint-Auban-sur-Durance, la Mecque du vol à voile. Il n’y a pas meilleure école de pilotage que le vol en planeur.
Air France a annoncé cette semaine son intention de relancer la filière Cadets. La compagnie n’a pas précisé si le stage planeur serait, à nouveau, au programme. Il faut l’espérer, même si pour les recruteurs, toute compagnie confondue, l’urgence n’est, semble-t-il, ni de former les futurs managers, ni de rechercher les meilleurs manoeuvriers. Comme à chaque retournement du marché de l’emploi des pilotes de ligne, on va au plus pressé.
Gil Roy
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Excellente idée ce nouveau diplôme, il devrait faire l'affaire de ceux qui, ayant perdu l'enthousiasme de leurs jeunes années cherchent à tout prix une planque paisible de cheffaillon pour moins voler et être cadres.
On ne va pas se plaindre qu'Air France relance le recrutement "Cadets" mais on peut s'interroger sur le mode de sélection.
Jusqu'ici on a privilégié une tête bien pleine au détriment de la motivation alors, me semble-t-il, que la motivation est l'essentiel de ce métier.
Il y a sur le marché quantité de Pilotes en souffrances, titulaires des parchemins nécessaires pour intégrer un cockpit, qui ne demandent qu'a entrer en formation "Mise dans l'axe" puis en qualif de type, la motivation de ceux la est incontestable et leurs capacités intellectuelles suffisantes car le PL théorique, pardon l'ATPL, n'est pas encore à la portée du premier idiot venu.
Et le gain de temps avant mise en ligne serait considérable.