Boeing ne se contente pas d’arrêter le programme 767 cargo, de repousser une nouvelle fois la date de la livraison du premier 777X, ni de licencier 17.000 salariés. Boeing va en plus lever jusqu’à 25 milliards de dollars sur les marchés financiers et tenter d’obtenir 10 milliards de dollars de lignes de crédit auprès des banques. Les modalités de ce qui s’apparente à un sauve-qui-peut sera détaillé le 23 octobre 2024, au moment de la publication financière des résultats du 3ème trimestre 2024. Des comptes qui s’annoncent catastrophiques. Selon Anderson Economic Group (AEG), le premier mois de grève a coûté 3,26 milliards de dollars à Boeing qui, de toute urgence, doit se refaire une trésorerie… Quoi qu’il en coûte.
Boeing qui paie déjà cher ses dérives passées, hypothèque un peu plus encore son futur. Il y aura forcément un moment où il faudra passer à la caisse et ce sera douloureux. Au-delà même de tout ce qui peut être imaginer. Ce jour est arrivé pour la France et l’addition est salée.
Au début de la semaine écoulée, les associations représentatives du secteur « ont exprimé leur colère quant aux mesures fiscales envisagées pour le transport aérien et le secteur aéroportuaire dans le projet de loi de finances 2025. » Le gouvernement compte ponctionner un milliard d’euros supplémentaire sur le transport aérien. Les compagnies aériennes et les aéroports déplorent l’absence de « la moindre étude d’impact économique de la proposition gouvernementale. » C’est le « quoi qu’il en coute » à l’envers.
Les récentes décisions ne semblent pas avoir fait l’objet de plus d’évaluation au niveau de leurs conséquences, que les largesses de l’époque. La grande différence est, qu’au temps de la pandémie, chacun (ou presque) y a trouvé son compte, en espérant secrètement qu’il pourrait échapper au retour de manivelle. Pari perdu. Maintenant, il faut payer.
850 millions pour les compagnies aériennes. La question n’est pas de savoir combien elles vont encore perdent de parts de marché. Il est trop tard pour ces considérations. L’urgence est au rattrapage du « dérapage » du déficit public. Et dans le contexte actuel qui ira prendre la défense de l’avion ? Quant aux 150 millions d’euros exigés de l’aviation d’affaires, la ponction pourrait être fatale aux exploitants français. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y aura plus d’avions d’affaires au Bourget ou à Nice. Cela veut seulement dire qu’il faudra avoir le réflexe du spotter pour immortaliser les derniers immatriculés en France. Finalement, le quoi qu’il en coute à un prix. Le contraire aurait été étonnant…
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