Le Conseil de l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI) s’est réuni en session extraordinaire le 5 décembre 2024 à Chicago. Les représentants des 193 États membres se sont retrouvés pour discuter des nouveaux modes de transport aérien mais aussi d’environnement.
Il y a 80 ans, dans cette même ville de l’Illinois, la Convention de Chicago jetait les bases d’une entente commune autour de l’aviation civile. L’aviation s’est révélée lors de la première guerre mondiale. Pendant la 2e, elle a fait la démonstration de sa puissance destructive. Mais les nations victorieuses ont aussi pris conscience que l’aviation pouvait participer à la construction d’un monde apaisé. En 1944, les pays alliés encore en guerre ont compris que le transport aérien permettrait aux peuples d’échanger, de s’ouvrir les uns aux autres et de se connecter au monde en voyageant. En croyant avec ferveur que l’aviation civile contribuerait à reconstruire la paix et à la préserver.
Jusqu’à présent, le transport aérien a rempli la mission qui lui a été attribuée. Les 80 années écoulées ont été marquées par des crises graves qui ont ébranlé le monde. Mais 80 ans plus tard, les voyageurs aériens n’ont jamais été aussi nombreux et l’avion est devenu le moyen de transport le plus sûr.
Lors de sa session extraordinaire de décembre 2024, l’OACI s’est projetée vers l’avenir. A quoi pourront bien ressembler les 80 prochaines années ? Il est évidemment impossible de répondre à une telle question, mais une chose est sûre : les défis à relever ne vont pas manquer. Ils sont tels qu’il s’agit ni plus ni moins que de réinventer le transport aérien.
Sous l’égide de l’OACI, la communauté aéronautique s’est engagée à réduire à zéro les émissions du transport aérien, au plus tard en 2050. Croire que cet objectif est nouveau revient à nier la conscience environnementale de l’aviation, à oublier l’existence de l’annexe 16 de la Convention de Chicago.
Les 4 volumes de l’annexe 16 adoptés en 1971 ont accompagné la mise en place de normes de certification en matière de bruit, ainsi que des procédures d’atténuation du bruit. Ces normes combinées aux avancées technologiques permettent aux aéronefs construits aujourd’hui de générer près de 75 % de bruit en moins et d’être 80 % plus économes en carburant par passager-kilomètre que ceux fabriqués dans les années 1960.
Il faut faire confiance au transport aérien. Il a réussi sa démocratisation et a atteint un niveau de sécurité quasi absolu. Il réussira sa révolution énergétique. C’est au moment où la paix est la plus menacée et que la perspective d’une troisième guerre mondiale n’a jamais été aussi inquiétante, que le monde n’a jamais eu autant besoin de l’avion.