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Dépose minute

To be Hornet to be ?

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Frédéric Lert
© Vincent / Aerobuzz.fr

Telle était la question. La réponse de Boeing est tombée : la production du Super Hornet s’arrêtera en 2025, 2027 au plus tard si un nouveau client se présente d’ici là. En l’état actuel des choses, ce nouveau client ne pourrait être que la marine indienne qui cherche un nouvel avion embarqué pour ses porte-avions.  La fin du Super Hornet, c’est un programme de moins pour la branche militaire de Boeing. Mais à l’échelle de l’Histoire aéronautique, avec un grand « H », c’est une pelletée de terre supplémentaire sur le cercueil de McDonnell Douglas, mis en terre en le 1er août 1997.

L’auteur de ces lignes se souvient avoir vu le l’YF-17 de Northrop au Bourget. C’était en 1977, il y a 46 ans déjà… Misère… Il s’agissait à l’époque d’un bimoteur léger à l’allure très futuriste, un bel avion qui avait perdu deux ans auparavant face au F-16 pour l’équipement de l’US Air Force. Le projet, repris par McDonnell Douglas, avait su convaincre l’US Navy et finalement donné naissance au F/A-18 Hornet.

En 1995 était arrivé le Super Hornet : plus gros, plus lourd, plus puissant plus intelligent mais une certaine déception pour la Navy en termes de performances. Depuis la livraison des premiers avions en 1983, plus de 2.000 Hornet, Super Hornet et Growler ont été vendus dans huit pays. A l’échelle des Etats-Unis, c’est un bon résultat mais sans plus.

Ces dernières années, le Super Hornet s’est pris la vague F-35 en plein visage. Canada, Finlande, Allemagne Pologne, Suisse, Inde… Pas une seule compétition gagnée. Comme disent les Américains, il était temps de débrancher la prise.

Boeing annonce que les développement futurs et les modernisations continueront encore pendant des décennies au profit des utilisateurs actuels, mais le coeur n’y est plus pour les clients potentiels. Qui voudrait être le dernier acheteur d’un programme en fin de vie ? Dans l’immédiat, c’est une bonne nouvelle pour le Rafale M en compétition avec l’avion américain pour l’équipement de la marine indienne.

Dans le même temps Boeing tourne la page et regarde vers l’avenir : les drones, les avions de mission, le T-7 d’entrainement et pourquoi pas le F-15EX Eagle II, intérimaire de luxe et autre héritage de la maison McDonnell Douglas. Au pays du capitalisme sauvage, un partage des taches somme toute très dirigiste serait-il acté ? A Northrop Grumman les bombardiers furtifs, à Lockheed Martin les avions de combat et à Boeing les avions de mission ? A moins que ce dernier ne tente un come back de dernière minute et vienne bousculer l’ordre établi et Lockheed Martin dans le cadre du programme NGAD, le chasseur de sixième génération américain.

To be or not be, la question reste finalement posée.

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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une trentaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

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  • "A quoi servira un avion hyper performant et hyper coûteux s’il se fait abattre à tout coup par un simple missile ?é

    Sauf que "votre" missile coûte aussi cher que votre avion Vous faites seulement l'économie du pilote ! et s'il rate sa cible il ne revient pas à la maison

    • Une recherche rapide sur le net donne :
      • F16 : 20 millions de $
      • Missile S400 Triumf russe : 2 millions. Mais comme il s'agit du prix d'un des 48 missiles d'une batterie, les missiles en ré-approvisionnement doivent coûter moins cher. Coût de la batterie en moins. (https://fr.wikipedia.org/wiki/S-400)
      Sous toutes réserves, à vérifier.
      Au final, dans un camp comme dans l'autre c'est le péquin qui paye la facture ...

      • Pourquoi vous comparez le prix d'un chasseur américain et le prix d'un missile russe ? Vous pipez les dés. Prenez les deux produits chez le même pays producteur si vous voulez donner à choisir à une armée

        • L'article de Frédéric Lert traite des avions de combat US.(Northrop, Lockheed, Boeing)
          Ma réflexion était : des avions hyper coûteux peuvent être abattus par des missiles bien moins chers.
          J'ai pris l'exemple avions US contre missile russe puisque des F16 sont dans les starting blocks.

          L'avenir ne sera-t-il pas à perfectionner drones et missiles plutôt qu'engloutir des sommes phénoménales dans des avions vulnérables ?

          (Clin d'oeil vers le sol où un "Bazooka" pulvérise des chars.)

  • Pour se battre contre qui ?
    Les américains sont champions toutes catégories pour déclencher des conflits, ici et là sur la planète. Directement ou par vassaux interposés. Quel sera le prochain ?
    Bien naturellement le regard se tourne vers qui vous savez …
    La Russie a de bons avions, Mig et Sukkoi n’ont pas grand chose à envier aux avions de combat américains.
    La Chine ? …
    J’ai l’impression que la bataille de l’air va s’orienter vers les drones et et les missiles capables d’intercepter tout ce qui vole, qu’elle qu’en soit la vitesse et les équipements de contre mesure.
    On en a une idée avec les avions russes qui n’osent pas trop s’aventurer dans l’espace ukrainien.
    A quoi servira un avion hyper performant et hyper coûteux s’il se fait abattre à tout coup par un simple missile ?
    Aux échecs un pion peut mettre le Roi échec et mat.

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