Depuis que les frontières terrestres sont verrouillées, le ciel s’est vidé de ses aéronefs et une traînée de condensation devient un évènement. La première trace que j’ai suivie après plusieurs jours sans, je n’ai pas résisté à l’envie de la partager instantanément sur Twitter et de rechercher sur FlightRadar 24 quel vol venait d’illuminer mon ciel.
Mais toutes les traînées de condensation n’ont pas laissé, dans ma mémoire, la même empreinte.
En avril 2010, il y a tout juste 10 ans, souvenez-vous ! Le volcan islandais Eyjafjöll avait vidé le ciel européen en quelques heures. Plus aucun avion de ligne n’était autorisé à voler. Cela n’avait pas été un arrêt progressif de l’activité comme avec le Covid-19, mais une interdiction des vols, brutale, totale et sans appel.
La première traînée de condensation après ce bannissement fut un bonheur. De la poésie à l’état pur. L’interdiction n’avait pourtant pas duré longtemps, mais ces deux traits blancs, parfaitement parallèles, dans ce ciel sans nuage, je les revois encore. Ils relevaient alors plus du miracle que du soulagement. Il n’y a rien de rationnel là-dedans et tant mieux.
Il y aussi des traînées de condensation que j’aurais préféré qu’elles n’existassent pas.
C’était en février 1991, au moment de la première guerre du Golfe. A plusieurs reprises, j’ai vu passer des B-52 de l’US Air Force. Ils venaient de la base de Fairford en Grande-Bretagne. Pas besoin de FlightRadar24 pour les identifier. Ils avaient été précédés d’une polémique. Ils volaient toujours en formation de trois appareils. La trace laissée par les 24 réacteurs était glaçante. Impossible de ne pas l’associer aux chapelets de bombes de 250 kg qui quelques heures plus tard allaient s’abattre sur les irakiens. C’était le Vietnam qui recommençait avec ses effroyables « bombardements en tapis », et j’étais aux premières loges. J’en frissonne encore.
D’autres ne font pas de distinction. Pour eux, les traînées de condensation sont, ni plus, ni moins, qu’une preuve supplémentaire du réchauffement climatique. Pourtant, d’ici quelques temps, s’ils observent finement le ciel de l’après-Covid, ils pourront peut-être noter qu’il y a de moins en moins d’épaisses traînées de quadriréacteurs. Le phénomène va encore s’accélérer. Le virus est entrain de pousser vers la sortie les A380 et les 747. Beaucoup de ces très gros-porteurs cloués au sol ne redécolleront pas.
Alors, d’ici quelques années, c’est sûr, c’est avec nostalgie que nous regarderons briller un Jumbo jet à la pointe d’une large trace immaculée. Quand nous aurons la chance d’en voir un traverser notre ciel, évidemment…
Gil Roy
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J'ai optimisme! Je continuer a regarder le ciel, pas seulemet pour eviter les pigeons et muettes tomber un ptit "cadeau" sur ma tete. Depuis j'ai déménnagér a Vannnes, au Valenciennes dins le chnord, j'ai le bon chance de voir 3 Atl2 les hélécos de la Police, et Gendarmerie, et Dragonn 56, presque tous jes journees de la semaine. Vive le reoverture de les aerodromes locaux, et le retour de les spectacles airenne. Si les oiseaux metal et bois retour pas très bientot, je pense j'aller perdue la tete, et commencer de jeter les avions en papier a les oiseaux!
Starlink et Bourgeois,
Musk est un créateur, un inventeur, à l'image de Bill Gates et de quelques autres qui font avancer le monde autrement que replié sur soi-même à se gargariser de lois interdisant tout ce qui pourrait contrarier l'esprit mesquin de quelques médiocres pépères casaniers (ne vous méprenez pas, je n'ai pas dit que vous étiez de ceux-là, je ne juge jamais sans connaitre) .
L'avenir nous propose des défis immenses, la survie dans un monde qui se réchauffe en est un, qui fait d'ailleurs débat sur l'approche du problème dans cette tribune.
Ceux qui me lisent sans être trop irrités pour abandonner avant la fin savent que ma position sur la question n'est pas d'ignorer le problème ni de nier l'influence des modes de vie des hommes sur ce réchauffement;
Simplement, j'estime que "donner des leçons" et "montrer l'exemple" en se tirant une balle dans le pied, alors que justement cette conscience permet aux états "avancés"de l'appréhender (et ils le font, même Bruno Lemaire, de la république en marche arrière a conditionné le prêt de soutien à Air France à des engagements écologiques..) n'est que le centième de ce qu'il faudrait faire, en terme d'efficacité.
C'est à dire qu'il faut que TOUT LE MONDE participe avec ses propres leviers.
En résumé, nous, faire des voitures et des avions qui polluent moins. (On s'y attèle)
Les pays surpeuplés limiter leur démographie. Encore une fois, même en arrêtant toute notre activité industrielle (le plan de survie des "kmehrs verts") on n'aura réduit l'accélération du réchauffement que de dix pour cent, et non seulement, s'ils ne font rien, les peuples trop nombreux continueront d'alimenter les 90% de réchauffement restants, mais en plus ils viendront s'installer chez nous, faute de place sur leurs territoires !
Le problème de la fin de l'humanité ne serait donc que décalé de quelques années...
On peut fustiger à l'infini les inventeurs et ceux qui les admirent, on peut profiter du prétexte de ne pas en avoir les moyens pour culpabiliser, par pure jalousie, ceux qui peuvent se payer un voyage en avion ou une virée à la campagne en voiture avec ses enfants, si on laisse l'homme se reproduire plus vite que la nature se régénère, on est morts !
Et je ne vois pas beaucoup de brillants esprits s'attaquer à ce problème qui ne nécessite pourtant pas beaucoup de connaissances scientifiques pour être, sinon résolu, du moins étudié !
C'est juste de l'arithmétique du niveau d'un gamin (milliardaire ou pas, immature ou pas) qui sort de la "petite école" (pas l'ENA, ça c'est sûr !)
Voila 3000 ans qu'on nous annonce la fin du monde et que les petits hommes doivent faire quelque chose.... les petits hommes ou réchauffée quand la physique l'a voulu et quand le Sahara s'est réchauffé, les petits hommes se sont adaptés ou sont allé ailleurs.... c'est juste de la physique du niveau d'un gamin ( milliardaire ou pas )
@Jean-Baptiste
A la surface du globe, il y a des exemples qui s'offrent à nous pour limiter le galop de la démographie : commençons par les rats (et peut-être d'autres races animales ?), la méthode chinoise, la méthode Bolsonaro ? Pas très sexy tout ça... Donc, quelle proposition crédible, sur le fond et la forme, compatible avec « l’âme et conscience » l'équité et autres valeurs dites humaines, pour parvenir à ce résultat ? NB : la question n’appelle pas forcément de réponse, c'est juste pour réfléchir !... ☺
@plasticplane
Ce que vous dites est vrai, et si le problème est simple à comprendre la solution, elle, est loin d'être évidente !
Mon propos est juste que l'on ne se cache pas derrière des pratiques civiques plaisantes pour l'esprit et laissant croire qu'on est des gens responsables (couleur des poubelles, limitation de la consommation d'eau,de pétrole, etc...) pour éviter de s'attaquer au VERITABLE PROBLEME, ce qui implique bien sûr la mise sur la table des véritables enjeux géopolitiques, avec, vous le soulignez, des implications gigantesques en matière de gestion des populations.
Se vanter d'être un sauveur de l'humanité parcequ'on roule en vélo ou qu'on ferme le robinet entre deux brossages de dent est de la même nature d'hypocrisie que de dire qu'on est gentil parce qu'on donne une pièce au mendiant quand, dans le même temps, on s'offre une cure payée par la sécu, juste pour avoir un retour sur cotisation alors que des milliers de gens ont besoin de soins urgents !
J'appelle ça de l'affichage citoyen légal !
Dans le même temps, et vous le rappelez également, simplement "évoquer" le problème de la démographie vous fait prendre le risque d'être immédiatement classé dans la catégorie des "fachos", et le gentil citoyen écolo, froussard et couard, se retranche derrière ses actions citoyennes à trois sesterces pour ne pas se mouiller....dans un débat où il ne veut surtout pas s'impliquer : LE VRAI DEBAT POUR LA SURVIE !
Quelle inconscience béate ...
Admirez ... non, pas le ciel ! Mais les trainées laissées par les avions ...
Promenez-vous le nez en l'air, mais attention quand même, regardez dans quoi vous allez marcher !!!
https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/pollution-avion-impact-qualite-air-pire-celui-rechauffement-78315/
Il serait me semble-t-il responsable de tirer les leçons de ce que nous vivons plut^ot que de foncer dans le mur en klaxonnant ...ou en regardant en l'air !
Le rapport avec, le covid ?, le sida ? la chauve souris ?
Oui, cette crise devrait mettre en évidence l'hérésie d'un monde basé sur la recherche permanente de croissance et la catastrophe démographique, donc humaine qui en découle.
Les écolos-bobos, eux, profitent de la situation pour nous vendre leurs salades moralistes et culpabilisantes, démontrant par la même que non seulement ils n'ont rien compris au problème mais qu'en plus ils aimeraient prendre le pouvoir....sans doute pour nous jeter plus rapidement dans la gueule des plus nombreux, donc des plus puissants...
J'aime le monde, même imparfait, des familles homogènes qui se déplacent à quatre ou cinq le dimanche à la campagne dans leur petite voiture, celle qu'ils ont choisie..
J'aime le monde des écoles où des enfants de toutes les couleurs, espiègles, chahutent gentiment une maitresse complaisante qu'ils respectent pourtant, loin de toute propagande politique religieuse ou écolo...je ne sais quelle est la pire !
J'aime le monde qui a fait naitre Voltaire, Pasteur, Einstein, mais aussi Blériot, Boeing, et Robin....avec tout ce que ça représente comme bonheur quand des saletés d'opportunistes n'utilisent pas le fruit de leur génie pour mettre le monde à leur service, en lui faisant croire à toutes sortes de chimères, encore une fois politiques, religieuses ou écologiques...
Les écolos qui veulent priver le monde (encore) libre de ses avions sont ceux qui n'ont pas compris que, en face, les disciples de Staline, Hitler, Mao et tous leurs homologues dogmatiques religieux utiliseront les leurs ...pour nous anéantir !
Mr Gil Roy,
Votre chronique hebdomadaire, en ces temps où le ciel demeure sans traces ou trainées de condensation, apporte une note de poésie bien utile pour "aérer" cette réclusion (vécue seul, à deux ou plus), insupportable pour certains, acceptée plus pragmatiquement par d'autres…Certes, c'est la guerre, mais je me demande ce qu'en disent les londoniens, assez vieux pour avoir vécu les raids ennemis de 1940, courant vers leurs abris anti-aériens, avec les hurlements de sirène en guise d'ambiance musicale…pendant que quelques garçons, sortis à peine de l'adolescence, bondissaient au "scramble" vers des machines que la plupart de vos lecteurs rêvent de piloter un jour...
Jadis, les trainées de mon biréacteur de ligne ont croisé celles de ces affreux bombardiers octoréacteurs, porteurs de mort (…) et symboles d'une politique qu'avec le recul on peut critiquer à perte de vue.
Contrairement à vous, à cette époque, je n'ai ressenti aucun effroi, ni frisson en imaginant la suite de leur mission. Même, je dirais que cela me rassurait. En effet je songeais que ces deux avions F1 EQ 5, têtes de série, dont j'avais fait les vols de réception quelques années auparavant, seraient bientôt réduits à l'état de cendres sans avoir pu servir contre certains des jeunes pilotes que j'avais formés jadis.
Certes, pour reprendre le mot de W Churchill, la guerre est quelque chose de trop grave pour la confier à des militaires, mais je crois que pour en parler en connaissance de cause, il faut avoir été soi-même dans la ligne de mire du viseur, ou bien en train de placer le "carré but" sur l'objectif ou enfin en train de courir vers l'abri.
Etant un journaliste spécialiste d'aviation générale, de transport aérien et de développement durable, je ne pense pas qu'il vous revienne de juger de " L'idée de guerre juste" ( Monique Canto Sperber). Laissons les historiens et les philosophes faire leur travail de mémoire et d'analyse.
Je continuerai à lire votre chronique avec plaisir tant qu'elle nous fera rêver d'un ciel sans trop de trainées, ni trop de nuisances, que l'on pourra partager avec des amis.
Cordialement
Désolé de faire le rabat-joie Mr Gil Roy que j'estime et pour qui j'ai un grand respect, ne le prenez pas mal mais vous faites une faute hélas commune de nos temps ou le SMS est presque roi et Tweeter le journal officiel. Vous voulez je crois parler d'un avion ancien au niveau de la pollution, un quadriréacteur des années 90 et dites "à la pointe d'une large trace immaculée" Hélas c'est maculée qu'il faut dire. C'est carrément l'inverse.
Sans rancune, continuez à nous informer et à nous faire rêver.
Maculée, peut-être, mais d'un blanc immaculé !
Chronique excellente ! Je partage votre réflexe de lever le nez dès que j'entends le bruit d'un moteur d'avion et de m'interroger sur les traces de condensation (Type de machine/destination). je me souviens que pendant la guerre du Golf, étant à St. Germain en Laye, des collègues s'étaient interrogés sur le survol d'un box de B52 ( non identifié ). Ils pensaient que c'était des avions de ligne et j'avais alors fait la remarque " vous avez déjà vu des 747 voler en formation ? . . ." Il est vrai qu'aujourd'hui je n'avais jamais vu d'écran radar aussi vide que maintenant sauf ce funeste 11 Septembre.
Ah ! C'est dimanche, lâchons-nous ! Heureux de voir que le berger s'est découvert, je veux bien le suivre, au premier rang du troupeau. Je le sais si compétent en avion, du Jodel au Hawker Hunter, en passant par le 320 et le triple 7. Pour moi, il avait aussi été le baptiste du Fouga... un vrai magister ! Dommage que Faget n'était pas là pour saisir l'instant magique ! Et Boulay de nous déballer une belle citation du seul pilote canonisé à sa naissance ! Il nous manque une musique, à moins que ceux qui ne veulent plus d'avions chantent a capela : "et j'entends siffler le train, et j'entends siffler le train, que c'est triste un train qui siffle dans le soiiirrr !"
Tu es trop aimable, Bernard, ça en deviendrait gênant !
Mais le maître à penser, en ces temps troublés, c'est plutôt toi, qui volait déjà sur 747 alors que je n'osais même pas imaginer avoir le même privilège...des années plus tard !
Ta connaissance et la divulgation des aventures de nos "anciens" est un régal pour l'esprit.
C'est d'un grand réconfort en ce moment, de pouvoir se replonger dans ces aventures humaines extraordinaires que tu relates avec tant de talent.
Aviateur...et écrivain, tu as presque rejoint ton idole de l'Aéropostale !
Porte toi bien, et continue de nous faire rêver !
Jean Baptiste*
*humble disciple
Bonjour
Je ne suis ni réac ni écolo et pilote ULM à mes heures perdues. J’habitais prés de Granville, entre 11h30 et 14h00 le balai des trainées fugaces faisaient rage. La pollution (de ces belles trainées blanches) venait se poser sur les Velux. Force de constater que ce n’était pas les 3 tracteurs du village qui polluaient à ce point. Après des séjours réguliers à Paris mes rétroviseurs et autres étaient plus propres que mes Velux. Mêmes constatation à Fréjus St Raphaël dans la ligne d’approche de Nice, la voiture est couverte de quoi ? Ben des résidus de kérosène ! De qui ? Cherchez l’erreur. Alors ce Covid permet à la planète de prendre quelques jours de convalescence. Quelques jours hélas. La solution ? Je n’en vois pas ! Le progrès nous a amené à ces faits désastreux. Nous l’avons inventé et cautionné, maintenant subissons le !
Mais ce silence et ce ciel sans traces c’est quand même bien. Désolé !
Cordialement
Michel BOUR
"Ceux du sol nous distinguent à cause de l'écharpe de nacre blanche qu'un avion, s'il vole à haute altitude, traîne comme un voile de mariée. L'ébranlement dû au passage du bolide cristallise la vapeur d'eau de l'atmosphère. Et nous débobinons, en arrière de nous, un cirrus d'aiguilles de glace. Si les conditions extérieures sont propices à la formation de nuages, ce sillage engraissera lentement, et deviendra nuage du soir sur la campagne."
Antoine de Saint Exupéry, "Pilote de guerre"
Effectivement, remontant du Languedoc par l'A7, j'ai pu observer ces boxes de B52 tournant un waypoint au-dessus de Vienne...Impressionnant !
Ceci dit l'avion et l'aviation connaissent un développement par intérêt militaire...Viennent ensuite le transport postal puis passagers puis commercial...C'est ainsi !