Fallait-il la relayer ou non ? Il n’y a pas eu débat au sein de la rédaction d’Aerobuzz.fr. La réponse unanime a été : « non ! ». Nous ne sommes pourtant pas tous de la vieille école. Mais, on peut être né avec les réseaux sociaux et savoir garder ses distances avec l’abjecte. Vous ne verrez donc pas, ni sur Aerobuzz.fr, ni sur JumpSeat, la vidéo du crash de l’ATR72 de Yeti Airlines, filmé de la cabine, par un passager qui n’est plus là pour voir les millions de vues de son post.
Nous nous privons d’une part du gâteau. Tant pis pour nos stats, mais ce gâteau est vraiment indigeste…
C’est la première fois de l’histoire du transport aérien qu’un accident qui a entrainé la mort de tous les passagers et membres d’équipage a été vécu en direct, de l’intérieur. Dans les jours qui ont suivi, la vidéo est devenue virale. A force de la faire circuler d’un réseau à l’autre, en à peine plus de temps qu’il n’a fallu à la cabine de l’ATR72 pour s’embraser, la vidéo s’est banalisée, comme se banalisent toutes les vidéos sur le net. Surtout les plus trash… Il reste 72 morts.
Cet événement renvoie à un débat qui dépasse le cadre du transport aérien. Un débat de société qui d’ailleurs n’en est pas un pour la grande majorité de voyeurs. Et c’est sans doute là que se situe le problème. Mais nous sortons de notre champ de compétences. Revenons à ce que nous connaissons le moins mal…
Des vidéos de crashs d’aéronefs en tout genre et d’avions de ligne en particulier viennent fréquemment mettre en ébullition les réseaux sociaux. Toutes les séquences catastrophes ne sont pas rendues publiques. Dès lors que les enquêteurs prennent possession de la scène du drame, elles deviennent des pièces à conviction. Les cartes mémoires des smartphones et des tablettes constituent aujourd’hui une source d’information complémentaire pour les enquêteurs. Le BEA français s’est imposé comme expert pour les faire parler.
Ces cartes mémoires sont devenues précieuses quand il n’y a pas de boîtes noires. L’enquête sur le crash d’un vénérable Ju-52 dans les Alpes suisses est exemplaire de ce point de vue. Ces enregistreurs individuels peuvent aussi se révéler utiles quand les boîtes noires sont introuvables ou trop endommagées pour être exploitées. Personne ne les avait vus venir, mais maintenant les enquêteurs comptent dessus…
Cet apport des smartphones est un plus pour la sécurité aérienne. Avec les progrès de l’intelligence artificielle et surtout, au rythme de l’évolution de l’emprise des réseaux sociaux, encore un peu de patience, et il sera possible d’analyser en temps réel les données transmises par les smartphones des témoins et des victimes afin de déterminer, sans délai, les causes de l’accident et émettre instantanément des recommandations. Plus besoin des experts du BEA ni ceux du NTSB, les algorithmes de Flight Radar 24 feront le job !
Gil Roy
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A voir une vidéo, basse altitude, basse vitesse, assiette à cabrer ... décrochage.
Beau temps ensoleillé, bonne visibilité.
Les enregistreurs diront ce qu'il s'est passé.
La chute a été brève, l'effroi tout aussi bref.
Merci Pour cette sage decision. Comme d'habitude vous faites bien la part des choses.
A croire que notre propre personalité est maintenant plus encrée dans nos smartphones que dans nous- memes.
Notre instinct de survie est t'il de se prendre en film dans un smartphone?
Surtout pour dire quoi? Que la mort en direct c'est dur? Hitchcok nous l'a montre bien avant les smartphones...
Sauf que c'était du cinema...
Peut être sommes nous tou devenus de kamikazes du reel/virtuel...