Ce modèle, c’est évidemment celui qui a élevé, en dogme, la recherche des coûts de production toujours plus bas. Souvent imité, jamais égalé, il ne supporte ni les demi-mesures, ni les écarts. Tout ou rien.
Il s’est imposé sur une contrevérité. Sans forcer, il a réussi à faire croire qu’il était toujours possible de trouver moins cher. Une illusion dans laquelle chacun patauge. Moi, le premier !
Ce modèle est impitoyablement redoutable. En appauvrissant la force de travail, il ne laisse plus le choix aux consommateurs qui n’ont pour ligne d’horizon que la fin du mois. Le piège s’est refermé. Et lorsque, même les super promos sont encore trop chères, il reste les restos du cœur…
Un modèle sans aucun scrupule. C’est ce qui fait sa force. Et ce n’est pas parce qu’il donne l’impression qu’il est à bout de souffle, que ses plus belles années sont derrière lui !
Après les étapes de plaine, vient la montagne. Les premières vraies difficultés. L’enchainement des cols. L’hécatombe dans le peloton. Les points de bonification au sommet pour les premiers. Un scénario connu.
Les prix du pétrole, du gaz et l’électricité s’envolent. La pente est raide. Les « talents », comme les appellent désormais les recruteurs, sont introuvables. Les porteurs d’eau ont mis pied à terre. L’inflation menace. Il faut remplir les bidons. Derrière le col, c’est la descente. Encore un effort. De l’autre côté, c’est la « plus belle avenue du monde », les Champs-Élysées. La fête promet d’être belle, comme toujours. Ceux qui ont rendu leur dossard au bord de la route n’y participeront pas. C’est « la dure loi du sport » comme aiment à le répéter les commentateurs sportifs amateurs de clichés.
Prolongeons la métaphore sportive. L’Arc de Triomphe est encore loin. Ne prenons pas l’actuel faux plat pour un col première catégorie. Restons lucide, même si la douleur commence à se faire ressentir. Les vraies difficultés sont encore à venir.
Je ne parle pas des files d’attente interminables aux postes d’inspection filtrage dans les aéroports et des annulations de vols en cascade, cet été. Ces désagréments ponctuels ne constituent qu’un épiphénomène. Tout au plus un hors d’œuvre… Seule une minorité de la population est concernée. Celle qui part en vacances.
Rendez-vous à la rentrée. Les aides publiques diverses, aussi appréciables soient elles sur l’instant, ne font que retarder les échéances, en entretenant artificiellement le sacro-saint modèle. Existe-t-il une alternative ?
Nous avons vécu à crédit trop longtemps sans l’admettre. Cet hiver, nous risquons de devoir choisir entre voyager et se chauffer. Et si, à défaut de gaz russe, nous en venons à mettre du charbon dans la chaudière, c’est la planète qui va manquer d’air.
Gil Roy
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Comme j'ai eu l'occasion de vous le dire de vive voix, lors de la conférence organisée par L'ISAE-SupAero et l'ENAC à Toulouse le mois dernier, ayant pour thème l'aviation propre, j'aime beaucoup vos articles paraissant le dimanche.
Et celui-ci est un des meilleurs que j'ai eu l'occasion de lire.
Non seulement je partage entièrement votre point de vue, mais j'adore également votre sens de l'humour, qui éclate littéralement avec votre dernière phrase en conclusion.
Un très très grand bravo!!
Bien cordialement
Gérard Darteyre
Vice-Président d 'ISAE-ENSMA Alumni
Un romain, déjà, écrivait que l'homme est un loup pour l'homme ☹