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Dépose minute

Pont aérien

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Gil Roy

Pas de guerre sans son pont aérien. Le nôtre va permettre à un milliard de masques faciaux et des centaines de tonnes de matériel médical d’être acheminés depuis la Chine. Le premier avion s’est posé à Vatry le 30 mars 2020. Quatre rotations sont prévues par semaine, soit 16 vols par mois. On est parti pour 14 semaines.

Les avions engagés sont deux Antonov An-124 aux couleurs de Volga-Dnepr Airlines. Des géants qui offrent aux caméras une soute béante de 650 m3 et qui peuvent emporter à chaque vol, jusqu’à 100 tonnes de marchandises. L’An-124 de Volga-Dnepr reste l’avion des situations exceptionnelles, la vedette des journaux télévisés. Dans les faits, la réalité est beaucoup moins spectaculaire.

En 14 semaines, les deux quadriréacteurs auront théoriquement livré au grand maximum 5.600 tonnes de fret médical. Deux fois moins qu’en une unique journée, à Berlin, pendant LE pont. Entre le 15 et le 16 avril 1949, en 24 heures seulement, 12.849 tonnes de marchandises diverses ont, en effet, été acheminées par 1.398 avions militaires. Certes, il s’agit d’une journée record. Mais, il n’empêche qu’à l’occasion du pont aérien de Berlin qui a duré 11 mois, plus de 2,3 millions de tonnes ont été acheminées sur l’aéroport de Tempelhof par plus de 277.000 avions. Un autre ordre de grandeur. Un atterrissage toutes les 3 minutes à Berlin contre 4 par semaine à Vatry.

Une cinquantaine de rotations en trois mois ne font pas un pont aérien. Si nous voulons avoir une chance de tirer les leçons du chaos actuel, il faut avoir le courage de regarder la réalité en face.  « Mal nommer un objet c’est ajouter au malheur du monde ». Albert Camus dans le texte.

Il n’y a pas plus de « pont aérien » que de « guerre » ou de « plan Marshall ». Cela ne remet pas en cause le mérite de ceux qui font aujourd’hui leur travail consciencieusement, dans les hôpitaux, aux caisses des supermarchés ou sur le tarmac des aéroports. Bien au contraire. Comme en 1948/49 à Berlin, ils colmatent les brèches pour éviter que le monde ne sombre dans le populisme.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

    • Pour préciser ;
      Air France réalise effectivement quelques vols dans le cadre de la lutte contre cette épidémie, elle avait d'ailleurs aussi fait quelques vols sur Kaboul dans le cadre du rapatriement de notre armée, mais dans les deux cas bien en deça de ses capacités ...
      Pour Kaboul, alors que Mme. Parly, directrice du fret AF envoyait précipitamment les 747cargos (pourtant bon de vol) à la ferraille l'état Français a affrété volga Dniepr pour 80% de ses transports. A l'époque, la totalité aurait pu être réalisé par Air France. Quelques cadres de la compagnie, nommés par le très charismatique De Juniac, suppôt du gouvernement de l'époque, se souviennent encore de la réaction du personnel du fret qu'ils souhaitaient licencier en conséquence .....et d'un certain point de vue on pouvait les comprendre...
      C'est du même tonneau que faire payer au contribuable les chômeurs des boites qui font faillite à cause des choix mondialistes de nos dirigeants ; sur l'instant, quelques financiers se remplissent les poches, mais à terme, de contribuables, les salariés au chômage se retrouvent allocataires..et inactifs !
      ...Et la dette grimpe ! (auprès des financiers en question, d'ailleurs, qui gagnent donc sur les deux tableaux ).
      Jamais aucun gouvernement (de Sarko à Micron) ne s'est d'ailleurs étendu sur la corrélation entre la courbe du chômage et celle de la dette, et pour cause : ils ont toujours les mêmes conseillers (les Attali, Piketty et l'autre, là, fanfaronnant dans son bureau plein de dorures et dont le nom me reviendra plus tard).
      Au nombre des bénéfices à tirer de cette crise, j'espère qu'au moins on sera débarrassé de ceux là, conseillers fabuleusement rémunérés, et qui ont failli. (trahi?)
      C'est pareil pour le "pont aérien " actuel : Ben Smith a proposé une solution qui permettait à la fois de préserver un peu d'activité à la compagnie (en limitant, du coup, le recours au chômage partiel payé par l'état et le coûteux confinement des avions inutiles).
      Nos dirigeants ont préféré affréter massivement des compagnies étrangères (dont Qatar Airways, je le confirme) sans doute dans un esprit de compensation pour le pétrole qu'on n'achète plus à ces bandits et un peu, pour la politique intérieure, pour qu'on n'aille pas raconter que des équipages privilégiés d'Air France ont massivement contribué à combattre cette crise.
      Je diverge, mais c'est un peu comme pour les Parisiens qui se sont rués dans leur maison de campagne juste avant le confinement ; il était important de montrer que l'état (par télé-pravda interposée) savait fustiger les "privilégiés" qui disposaient d'une telle opportunité ; les habitants de l'île de Ré, offusqués, se sont bien gardés d'insister sur leur propre statut, et encore moins sur le fait que 90% de leurs impôts locaux sont maintenant (merci Macron) payés par les parisiens en question !
      c'est comme pour l'Allemagne en 39, il faut des bouc émissaires, et le premier d'entre eux, pour cette crise, est la pauvre chauve souris du Viet Nam, dont on se demande bien ce qu'elle pouvait faire, avec son copain le pangolin, à quelques centaines de mètres d'un centre de recherche immunologique Franco Chinois à......Wuhan !

  • 39 pilotes Anglais, 31 pilotes Américains, 9 pilotes Allemands et 6 personnes au sol ont donné leur vie pour la réussite de ce PONT aérien pour la survie des Berlinois, quelles que soient les conditions de sécurité de l'époque, particulièrement difficiles lors de l'hiver 1948 , hiver sur lequel comptait Staline pour faire plier les Américains .
    Gil fait bien lorsqu'il écrit : il faut garder le sens des mots.
    Les personnels soignants savent aussi qu' "un mot peut tuer".

  • Bjr Gil. Nos ancêtres les gaulois avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête. Le covid 19 commence à y ressembler. Malgré cela, le confinement commence à être bafoué. Les 2 managers du populisme pointent leur nez. L'individualisme et l'égoïsme est toujours bien la dans nos gènes. Longue vie et bonne santé au Corona virus
    Cdlt
    Michel.Bour

    • Managers ?
      - l'opportunisme n'est pas une méthode de management, en tous cas pas très pérenne face à l'évidence des faits (défaits par les faits)
      Populisme ?
      - oui, tant qu'il y a un public candide,...
      Le Covid donne le temps d'approfondir, en tous cas on peut l'espérer.

  • Bien Vu Jean Baptiste, tu es dans le vrai, nos gouvernants utilisent des moyens étrangers discutables, plutôt que d'employer nos moyens nationaux totalement disponibles, écoeurant!!!!

  • Merci Gil,
    Il est important de rappeler le bon usage des mots. L'excès est rarement un gage de vérité.

  • "2,3 millions de tonnes ont été acheminées sur l’aéroport de Tempelhof par plus de 277.000 avions." Donc seulement 8 tonnes par avion. Forcément, ça nécessitait bien plus de rotations qu'il n'en faudrait maintenant. C'est donc plus impressionnant en terme de nombre de rotation et d'organisation.
    Mais voilà, Berlin était THE place à ravitailler. Alors que la France n'est pas LE seul pays à ravitailler en masques, mais seulement un pays parmi d'autres.
    Et si on ne fait "que" si peu de rotation à Vatry ou autre, ça n'est pas par manque d'avions ou de moyens, mais parce que les vendeurs de masques et de respirateurs (les chinois), dont on dépend (finalement, c'est ça la vraie leçon) n'ont pas que les français comme clients, mais le monde entier.

    Concernant la dernière phrase, sur le populisme...
    Dans la bouche de nombreux journalistes, qui ont bien intégré le langage officiel, le terme "populisme" est associé aux partis traditionnellement qualifiés d'"extrêmes".
    Selon moi (je parle bien de 2020, et pas de 1933 en Allemagne), l'extrémisme, le populisme, il est au pouvoir actuellement.
    Le populisme, c'est de faire croire aux électeurs qu'on peut continuer à vivre dans le monde actuel, dans lequel sévit l'ultra-libéralisme, la loi de la jungle (on se bat pour acheter des masques), le consumérisme à n'en plus finir (et quand on ne consomme plus, l'économie mondiale s'effondre, comme en ce moment). Ce discours plaît aux électeurs, car on leur promet la stabilité (qui rassure) et la continuité. Alors qu'il faudrait tout changer, mais ça, ça fait peur aux électeurs.
    La notion de populisme est donc toute relative.

  • Beau retour sur une épisode de l'histoire, une de plus, où les Américains ont aidé, pour ne pas dire, sauvé les autres.

    • L Amerique de Pappy Boyington appartient au passe. Le materiel sanitaire et les masques destines a la France et detourne par les US aux pieds de nos avions sont la realite.
      La prose journaleuse martiale et completement exageree employee par des medias ne suffira pas a apaiser la douleur des familles ni ne diminuera pour autant les difficultes rencontrees par tous celles et ceux qui contribuent par leurs metiers , leurs actes a servir le pays pas plus qu elle ne nous fera oublier l heure des comptes a regler.

      • La perception collective de notre fin à tous change avec les progrès scientifiques. L'annonce de nouvelle performance techno suggère un peu plus la capacité de l'Homme à allonger la vie...
        Alors M et Mme Michu ne veulent plus mourir, attendent le meilleur, et de suite ! Tout le monde en bonne santé et sans limites de moyens (ma réponse à @Tonton Volant).
        En parallèle la circulation de l'info permet de voir le terrain. On découvre les dessous des cartes (aussi sur France 5) et les procédés que seuls les personnels en 1ere ligne connaissaient. Tout n'est pas aussi "clairs", sur le terrain ça ressemble parfois aux thrillers... tous les coups sont possibles avec une malette de cash à la main. C'est le buisiness, le vrai. Cf. Holcim en Syrie par ex...
        Quant aux Etazuniens, ils cherchent (ce qu'ils ont toujours fait) par tous les moyens à conserver le leadership. Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille.

  • Pondération salutaire, Gil.
    Et pour compléter le commentaire de FL, je rappellerai qu’Air France n’a été que très faiblement sollicitée pour ce pont aérien sanitaire, de même que pour le rapatriement de nos compatriotes coincés à l’extérieur, du reste.
    La raison ?
    Pas la faute de la compagnie, en tout cas, qui propose depuis le début (direction et syndicats confondus) des solutions efficaces.
    Eh bien les dirigeants Français préfèrent systématiquement privilégier (et payer) des sociétés de transport internationales (géodis, par exemple, qui emploie effectivement les services de Volga dniepr et de ses médiatiques mais moyennement efficaces Antonov 124) et Qatar Airways, dont l’activité est « boostée » par ces demandes de notre gouvernement alors que notre compagnie est paralysée par les mesures du même gouvernement.
    Nul doute que le Qatar (lui même grand investisseur du terrorisme islamique) saura remercier « en privé » ses commanditaires déjà allégeants....les contribuables Français se chargeant du financement.
    A noter que la situation n’est pas nouvelle ni inédite : à l’epoque où Hollande a décidé de rapatrier notre armée et son matériel d’Afghanistan, il a refusé l’offre efficace et « clé en main » que la division cargo d’Air France lui proposait avec ses dix B747 cargo, précipitant ainsi la restriction de l’activité fret aérien national au profit de quelques opportunistes étrangers....
    Tant que nos dirigeants favoriseront leurs petits intérêts en dépouillant notre pays de ses richesses au profit de celles des autres, DP à raison, on restera un pays de mange m.....
    Espérons que la relocalisation que devrait générer cette catastrophe sanitaire les oblige à s’intéresser à leur pays avec un peu moins de cynisme et mépris....

    • Je pense que le transporteur a été retenu pour une raison plus pragmatique.
      Après tous les pataquès dans la presse, il y a fort à parier qu'il y a eu un appel d'offre, gagné par la Géodis - SNCF, avec en amont des devis, et Volga dniepr comme moins disants...

      • Nous ne sommes pas concurents entre nous, en France ou en Europe. JB vous le mentionnez ...
        La compète se fait au dela de nos frontières car le monde est ouvert,
        pour le meilleur et parfois pour le pire.
        Nous (les électeurs) attendons d'être allé au bout des utopies idéologiques et d'avoir suffisemment souffert des conséquences avant de revenir à davantage de raison (on ne se soigne pas avant que la maladie ne devienne insupportable).
        Pendant ce temps la finance et les investisseurs font leur beurre car nous regardons ailleurs.
        Tant que le citoyen peut tirer sur la corde, il le fait gaiement, à guichets ouverts (le déficit). En face il y a des les élus mais les services également : les ministres passent, mais les services restent.
        Ces cabinets font le boulot, ces pros sont intelligents mais vivent au dessus de tout, ayant qu'une expérience réduite de terrain, de l'entreprise, le pantouflage (Cf AF) le démontre. Alors arrivent les lobbys...
        Les services sont à tous étages de l'analayse à la rédaction des reglements, ils donnent la vértable inflexion, tracent les lignes générales. Le politique n'ayant pas ces leviers en main dans la durée, prend la réglementation en l'état, même si elle date de Napoléon, et la réaction adaptée à la situation attendra car "c'est impossible à bouger..."
        Aussi l'élu gère la situation et fait ce qu'il peut, sachant que la vraie réforme ne lui permettra pas de passer au scrutin suivant, car il aura dérangé une partie du peuple. L'élu innogure rarement les édifices qu'il a conçu et porté. La RGPD a été décidée dans les années 2000 au sein du gouvernement et des cabinets. Les effets (Ex. le regroupement des régions) n'ont été visibles qu'en 2015.
        Le discernement devrait venir de l'electeur, (nous avons le Maire que l'on mérite).
        Or l'électeur opte pour son profit à court terme.
        Donc c'est bien l'électeur qui n'observe pas avec assez de recul, il écoute le "mieux parlant du jour" avant de passer dans l'isoloir.
        Apprendre la cotoyenneté et le fonctionnement de l'état est long, il faut surtout avoir envie de le comprendre autrement que par le prisme de l'idéologie, idéologie d'opportunité, raisonnements obligatoirement simplificateurs servis sur un plateau par des gens sérieux et des bonimenteurs également.
        ... Eloge de la lenteur et de l'utopie ! Ainsi va le monde, en France.

      • @pilotaillon européen.
        .....Ça m'étonnait que l'argument du pilote d'AirFrance trop payé n'arrive pas à un moment dans le débat !
        Ne le prenez surtout pas mal, mais c'est un réflexe viscéral, chez M et Mme Michu, de regarder dans l'assiette du voisin, non pour essayer de remplir sa propre gamelle de bonnes choses, mais juste pour se satisfaire de voir le voisin privé de dessert en l'exposant à la vindicte des autres envieux improductifs...
        A part cet argument un peu facile, vous avez à nouveau parfaitement raison ;
        L'électeur veut tout, tout de suite, et à pas cher.
        Mais c'est justement le rôle de l'élu de ne pas céder à cette facilité (que vous décrivez très bien) de choisir systématiquement le moins-coûtant....immédiat.
        Payer sur le moment un peu plus cher un service parce qu'à terme le coût global sera moindre (et donc le bénéfice meilleur) c'est ce que font tous les jours les dirigeants avisés et inspirés de tous les systèmes hierarchiques efficaces.
        Ça s'appelle l'investissement sur l'avenir.
        "Gouverner c'est prévoir" a dit un homme de renom.
        C'est justement ce que ne font pas nos actuels gouvernants (et ceux qui les ont précédés depuis des décennies...) en réagissant aux sollicitations immédiates des électeurs citoyens qui ne sont pas censés, eux, avoir forcément la capacité à prévoir avec discernement et intelligence ce qui a le plus de chance d'être durablement bénéfique au pays dans les décisions du jour.
        On a beau avoir les dirigeants parmi les mieux rémunérés du monde (et ce n'est sûrement pas ce que je leur reprocherai) ils démontrent tous les jours leur incompétence à occuper les postes de décision pour lesquels on les a choisis.
        Ils obéissent effectivement immédiatement aux sollicitations des "Michu" (sauf si elles sont justifiées, comme l'a exprimé le monde rural, directement impacté par la mondialisation qui ne bénéficie qu'au bobo Parisien qui peut changer de smartphone tous les six mois quand sa compagne (affichée de gauche) peut, elle, changer de vêtements trois fois par jour...
        Pour reprendre votre exemple ;
        Les Michu préfèrent aller à New York avec Norvégian plutôt qu'Air France parcequ'au moins ils sont sûrs de ne pas payer un de ces équipages Français privilégiés.
        Mais par contre ils n'acceptent pas que leur hopital, leur bureau de poste, leur école soient fermés parceque les impôts sur le revenu (30 % du salaire des privilégiés...) sont manquant dans la caisse....qui se transvase donc automatiquement dans les poches des spéculateurs Norvégiens qui ont bien compris, eux, l'aubaine que constitue cet état d'esprit petit-Franchouillard.
        Le système électoral Français favorise hélas la mise au pouvoir de dirigeants aussi peu inspirés que leurs électeurs....et peut-être aussi malhonnêtes, à leur image, donc !
        Allez, bonne soirée, quand on pourra à nouveau voyager vous pourrez choisir la compagnie que vous souhaitez, le plus important étant que nous soyons tous en état de faire ce choix ....
        Portez vous bien , et à la prochaine empoignade....
        Jean Baptiste Berger.

      • "Dépouiller le contribuable" ne me semble pas très approprié.

        Lorsque le citoyen presse l'élu d'être à la fois économe de la dépense publique et transparent, le citoyen électeur impulse le mouvement vers le moins disant, vers la concurrence, la concentration des activités : il donne l'avantage aux pays à bas coût de main d'oeuvre.

        Alors il me semble que l'on ne peut pas être un Etat partie prenante de AF, qui fait partie des compagnies rétribuant le mieux ses équipages (soumis à la pression - pour ne pas dire l'action jusqu'auboutiste du SNPL) et optenir le meilleur tarif de la compagnie nationale dans un appel d'offre comme celui dont nous parlons.
        Je ne vois qu'un manque de positionnement (manque de lucidité économique) des citoyens qui veulent tout pour rien...
        Si chacun connaissait la vraie valeur d'une entreprise sur son territoire, nous ferions d'autres choix de consommation et donc de politique d'aménagement.

        Il a fallu du temps pour comprendre l'avantage du "made in France", le temps de se rendre compte (sortir du rêve) qu'une entreprise ne peut exister que si elle dispose d'un écosystème favorable.
        Donc dans un climat de rupture de dialogue et de défiance, comme le particulier préserve son patrimoine, l'entrepreneur (je n'ai pas dit l'investisseur) prend des mesures conservatoires, trouve le bon moment pour s'installer là où il est plus simple de travailler.

        Ce mouvement est lent mais massif à terme. La crise nous en démontre les effets. La relocalisation sera aussi lente, si elle se met en place, car déplacer des usines et des équipements est plus long qu'un transfert de fond... il faut trouver également les compétences (formation et acceptation de mobilité).
        A suivre, de manière lucide (moins dogmatique).

      • Réponse à Pilotaillon.
        Mais je suis totalement convaincu que vous avez raison ; et si un opérateur Moldave, affretant une compagnie bulgare employant des pilotes mercenaires Libériens formés dans l'armée Ukrainienne avait proposé un meilleur prix, hop, un simple petit "cadeau" à qui de droit, et il aurait emporté le marché...
        C'est exactement cette politique "du marché " (et ses incontournables à-cotés douteux) qui nous a menés à être totalement démunis et asservis à l'étranger pour combattre cette infection virale.
        Tout le monde semble commencer à en prendre conscience, mais les vieux réflexes ont la peau dure !
        Il est certain qu'il vaut mieux, dans cet esprit, chercher comment dépouiller un peu plus les contribuables Français pour payer durablement les millions de chômeurs que cette politique de délocalisation induit au nom du "moindre coût immédiat" plutôt que d'acheter les produits nationaux au prix qui permet d'offrir à chaque citoyen une protection sociale décente (il n'y a qu'a voir ce qu'il en est en matière d'hopitaux et de réserves de matériel de protection...) et, à terme, faire baisser le coût social par simple baisse de la demande en matière d'allocations....
        Je maintiens que si cette façon illogique, inefficace et contre patriotique de diriger est si persistente c'est bien parce que les dirigeants qui se sont succédés jusqu'à maintenant y ont trouvé leur avantage, sinon, en plus d'être des vendus (à une époque on disait "collabos") ils sont complètement idiots....
        Un des intervenants sur ce blog a raison, les véritables "populistes", ceux qui n'hésitent pas à mentir à la population et à vanter leur autoritarisme (cf. Castaner) pour lui faire plébisciter des mesures punitives en guise de solution à un problème pour masquer leur incompétence à le gérer sont déjà au pouvoir....
        Je vais vous surprendre en affirmant que les dirigeants politiques Français ont fait preuve d'autant de talent, de perséverance, de courage, etc...pour accéder à leur poste que les médecins pour obtenir leur diplôme.
        Simplement, une fois en poste, les soignants se montrent dignes de leur fonction (et même au delà pour certains...) alors que pour les politiques c'est juste exceptionnel, voir accidentel ....

  • Bonjour Gil,
    les vols que vous mentionnez sont ceux directement mis en place par le gouvernement. Il y en a d'autres, pour le compte de régions, d'entreprises.
    Les An-124 sont une denrée rare, une fois encore, mais entre les avions tout-cargo et les avions passagers, différents moyens aériens sont déjà largement mobilisables (et déjà mobilisés, je peux le confirmer, car notre société a déjà assuré plusiseurs vols Chine/France) pour transporter les masques disponibles en Chine, et devraient suivre la montée en cadence.
    Bonne journée

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