Pour les quatre années à venir, la ligne Orly-Tarbes sera opérée par Volotea, en délégation de service public (DSP). Le syndicat mixte de l’aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées a préféré la low cost espagnole aux deux compagnies régionales françaises Amelia et Chalair. L’Etat apportera son soutien à cette ligne subventionnée à hauteur de 4,75 millions d’euros par an, sur quatre ans. Le premier ministre est venu, en personne, la semaine dernière, le confirmer aux élus locaux.
Ce n’est pas la première fois qu’une compagnie européenne bénéficie ainsi des largesses des pouvoirs publics français, mais dans le cas présent, cela ne s’apparentera pas à un aller-retour au goût honteux comme par le passé. Volotea fait partie du paysage aéroportuaire français depuis 10 ans, et les directeurs des 23 aéroports régionaux français à partir desquels elle opère, s’en frottent les mains.
Nantes a été le premier à accueillir une base Volotea en 2012, l’année du démarrage de la compagnie. Dix ans plus tard, en avril 2022, l’espagnole ouvrira sa septième base française à Lille. D’ici là, elle devrait avoir dévoilé la localisation de la huitième.
Il n’y a plus de Pyrénées ! La France représente la moitié de l’activité de Volotea. En 2022, son offre de sièges est en hausse de +54% par rapport à 2019. Carlos Muñoz et Lázaro Ros, les fondateurs de Volotea, (et encore avant de Vueling, revendue à British Airways) ont sans doute entendu la France se vanter de son attractivité touristique, et les économistes du transport aérien, rabâcher que la force des compagnies aériennes françaises résidait dans leur marché domestique. Volotea tire parti, avec succès, de ces atouts de la France.
Et en plus, elle joue le jeu. Elle promet de compenser 25% de ses émissions de CO2 d’ici à 2025. Dès cette année, elle va introduire du carburant durable dans ses réservoirs. Elle a été la première à s’associer au programme de puits de carbone forestiers de Vinci Airports. Elle soutient le programme Dante d’avion électrique. Elle a tout pour plaire à la ministre française de la transition écologiste.
Pendant la pandémie qu’elle a traversée avec brio, Volotea a même accéléré le remplacement des vieux Boeing 717 de ses débuts par une flotte de plus de 40 Airbus A319, tout en restant fidèle à sa livrée vichy rouge qui incarne sa volonté de tisser un maillage délicat de l’Europe. Il fallait oser ce motif désuet. Il fallait avoir l’idée de relier entre elles les métropoles régionales européennes. De faire du sur-mesure au profit des européens qui ne vivent pas dans le périmètre d’un hub. Il fallait ne pas être français pour penser décentralisation. Viva Europa ! Viva la Francia !
Gil Roy
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Je peux me tromper mais je perçois de l'ironie dans l'écrit de Gil Roy. Mais bon... oui c'est très triste. Les 25% de réduction carbone de Volotéa font rire quand Améla investit dans l'hydrogène... L'Etat français recapitalise Air France mais lui demande de vendre ses créneaux et subventionne ses concourrents... Si ce n'est pas une volonté délibérée de détruire la France, qu'est ce que c'est?
Merci Xavier…
Entièrement d'accord avec les trois commentaires précédents. (A part peut-être avec la ligne sur Spinetta, dont je pense qu'il a plus subi le démantèlement d'air inter qu'il ne l'a favorisé.)
Les véritables responsables ėtant Tonton, Seydoux et leur compère intrigant Attali, le premier favorisant le ciel Européen pour être "roi de l'Europe" (un peu comme le petit arriviste d'aujourd'hui) le second faisant "une affaire en or" (en vendant deux fois son prix sa compagnie aux contribuables Français) et le dernier ...qu'on ne présente plus ! (A part à le confondre avec son frangin).)
Sous prétexte de favoriser la libre concurrence au profit des voyageurs, ces trois personnages ont favorisé, à coût de subventions, le développement de compagnies créées pour l'occasion et qu'on continue de financer avec nos impôts tandis que leurs fondateurs (O'Leary et les autres) sont ainsi devenus milliardaires !
Toute ressemblance avec la magouille Européenne d'EDF pour revendre aux Français "leur" courant cinq fois le prix coûtant étant bien sûr fortuite !
Et pendant ce temps on fout au chômage des employés Français (j'habite près de Morlaix, je vois la détresse des licenciés de HOP) dont ce sont encore les mêmes contribuables Français qui payent les maigres indemnités !
Mais si les patrons multi millionnaires de Volotéa, grâce à nos impôts et à nos sites touristiques, peuvent ainsi se draper dans leur bel habit vert d'exemple Euro-écologique, alors tout va bien, ne changeons pas la recette de Tonton, les Français qui réduisent leur chauffage en hiver parce qu'ils ne peuvent plus le payer apprécieront ! comme les nouveaux chômeurs qui se retrouvent dans la même situation .
Je suis dégoûté.
Jean-Baptiste Berger
Je me souviens du tollé, des critiques, des anathèmes contre les pilotes d'Air France en grève contre le projet de Juniac de délocaliser Transavia vers des pays moins-disant sociaux, comme le Portugal et la Slovénie.
Transavia, resté franchouillard, gagne aujourd'hui de l'argent.
Qui pouvait s'opposer à ce joli coup de Volotea ?
Ben....l'état Français, déjà, en limitant ses subventions à des sociétés de droit Français...
donc légitimes à les empocher puisque contribuant à l'emploi et aux cotisations sociales de notre pays !
Cet éditorial me laisse pantois !!!
Gil Roy tisse des louanges à Volotéa en omettant de préciser que cette compagnie a été condamnée en 2021 par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour travail dissimulé et fraude intentionnelle !!
Personnellement, cela me pose un problème de voir Aerobuzz faire la pub d’une telle entreprise .
Viva la Francia
Quelle honte....."la force des compagnies aériennes françaises résidait dans leur marché domestique .".Felicitation à monsieur Spinetta qui,avec la complicité des dirigeants de l'époque , a sabordé la compagnie Air inter pour sauver AF.avec le résultat que l'on sait.Oui,cette compagnie fonctionnait sans subventions et avait transporté 18 millions de Passagers avec des salaires égaux ou supérieures à ceux des compagnies équivalentes .
Gil,je suis déçu et le mot est faible par votre commentaire dithyrambique sur Volotea .
Un symbole de plus de la décrépitude de l'aviation française.
Ce qu'il manque à l'article ce sont quelques informations sur le statut des personnels et des charges sociales sur l'entreprise.