Airbus Beluga Transport vient d’obtenir son certificat de transporteur aérien. La toute récente compagnie aérienne de transport de fret a commencé le recrutement de personnels navigants techniques. Elle aura besoin de 36 pilotes en 2026 lorsqu’elle exploitera 5 A300-600ST Beluga.
Le BelugaST est un avion unique, développé par Airbus pour ses besoins industriels. Seuls 5 exemplaires ont été construits, qui vont bientôt tous rejoindre la flotte d’Airbus Beluga Transport. La nouvelle compagnie de transport de fret, propriété d’Airbus, ambitionne de développer progressivement ses activités auprès de clients en Europe mais aussi dans le monde entier.
Comme le Beluga est un avion spécifique à Airbus, il n’existe pas, en externe, de pilotes déjà qualifiés sur l’avion qui puissent être recrutés et mis en ligne directement. Airbus Beluga Transport doit donc s’orienter vers des pilotes détenteurs de qualifications de types qui devront être formés sur les spécificités du Beluga.
De manière à débuter ses opérations malgré tout, Airbus Beluga Transport a conclu un accord avec Airbus Transport International, qui exploitait les BelugaST et exploite le BelugaXL. Douze pilotes, commandants de bord et co-pilotes, ont rejoint Airbus Beluga Transport dans le cadre d’un contrat de 3 ans de manière à amorcer l’exploitation commerciale des BelugaST. A la fin de cette période, ils retourneront auprès d’Airbus Transport International pour accompagner le développement de la flotte des A330-200 BelugaXL.
En parallèle, Airbus Beluga Transport recrute actuellement des pilotes en externe. Neuf ont déjà rejoint la compagnie qui aura besoin de 36 pilotes en 2026, lorsque le 5e et ultime A300-600ST Beluga aura rejoint sa flotte.
« Nous recherchons principalement des pilotes ayant une certaine expérience des A300 et A310, une famille qui partage le même cockpit et les mêmes systèmes que le Beluga », note Olivier Schneider, responsable des opérations en vol chez Airbus Beluga Transport. Pour le recrutement des neuf premiers pilotes en externe, Airbus demandait 5.000 heures de vol dont 3.000 sur avion de plus de 20 tonnes.
« Cependant, le parcours de formation est assez long pour devenir copilote sur le BelugaST, puis pour être promu commandant de bord. C’est pourquoi nous avons besoin de cette collaboration avec les pilotes d’Airbus Transport International qui accompagneront notre développement pendant trois ans ».
Airbus Beluga Transport formera ses pilotes au Beluga sur le simulateur de vol A300/A310 du centre de formation Airbus situé à Toulouse, pour la qualification de type et pour les entraînements récurrents.
Le pilotage et les opérations du BelugaST ne s’apprennent pas d’un claquement de doigts. Même les pilotes d’avions cargo d’autres compagnies ont besoin d’une formation spécifique, car la mission et les profils de vol des opérations Beluga sont très différents. Airbus mise justement sur ces profils de missions très particuliers pour attirer les pilotes.
La flotte Beluga a été construite pour le réseau européen, dont les secteurs sont d’environ quatre heures maximum. En revanche, pour les missions long-courriers d’Airbus Beluga Transport, les équipages devront effectuer plusieurs étapes avant d’atteindre leur destination. « Ce sera une nouveauté pour de nombreux pilotes long-courriers expérimentés qui ont l’habitude de voler de l’Europe à Singapour, en 13 heures sans escales. Alors qu’avec le Beluga, il s’agit de quatre étapes réparties sur deux jours pour arriver à destination », explique Olivier Schneider.
En outre, la nature du fret embarqué contraint le profil des missions. Certaines d’entre elles devront être effectuées à une altitude de 20.000 pieds et à une vitesse d’environ Mach 0,7, alors que les cargos ordinaires ont une altitude de croisière de 35.000 pieds et une vitesse de Mach 0,8.
Ceci s’explique par le fait que certaines charges utiles, notamment les hélicoptères, ne sont généralement pas certifiées pour une exposition à des altitudes supérieures à 20.000 pieds. Cette contrainte doit être maintenue pendant le transport dans la soute non pressurisée du Beluga. En revanche, lorsqu’il transporte la charge utile d’un satellite, le Beluga navigue plus haut, car les engins spatiaux n’ont pas de contrainte d’altitude.
En outre, avec ces altitudes de croisière plus basses que les avions cargos de compagnie régulières évoluant à 35.000 pieds, les Beluga sont confrontés à des conditions météorologiques variées, amenant l’équipage à adapter la route.
Les opérations au sol avec le BelugaST sont aussi très différentes d’une mission de fret « standard ». Le pont de chargement principal du Beluga est situé plus haut par rapport au sol que sur un avion normal, ce qui nécessite une grande coordination avec l’équipe au sol. De plus, la configuration de l’avion nécessite un équipage spécial pour décharger la charge utile à destination. Ces deux phases de chargement et déchargement nécessitent chacune plusieurs heures de travail.
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Le pilote aime toujours la machine sur laquelle il vole, alors là il devra se méfier du mimétisme : prendre la grosse tête !