Les 36 élèves du Bac Pro aéronautique du lycée Aristide Briand (Blanc Mesnil) travaillent à la restauration d’une Alouette III et d’un Djinn avec le soutien de la Fondation EADS.
D’abord, le décor : un lycée comme tant d’autres dans le « neuf-trois ». Nous sommes au Blanc Mesnil, au lycée Aristide Briand. Derrière les grilles, des bâtiments, une grande cour, des salles de cours. Bref, un lycée normal. Mais, en poussant les portes de ce qui pourrait ressembler à un gymnase, on découvre des réacteurs d’avions, des dérives, des hélices, des avions jusqu’aux bimoteurs à pistons plus ou moins désossés et même « LA » Corvette de l’Aérospatiale qui fit longtemps les trajets quotidiens entre Le Bourget et Toulouse. Dans un coin de ce hall, deux « carcasses » d’hélicoptère, l’une d’Alouette III, l’autre de Djinn construit il y a bien longtemps par SNCASO.
Ensuite, les acteurs : pas loin de 500 jeunes de la seconde à la terminale, en pleine préparation qui d’un BAC maintenance industrielle, qui d’un CAP ou d’un BAC structure métallique, qui d’un diplôme en électrotechnique, qui enfin d’un BAC professionnel aéronautique.
Et puis, le bureau du proviseur, enfin, du proviseur-adjoint Stéphane Vaesken. « Le recteur de l’Académie de Créteil avait souhaité ouvrir un établissement de formation professionnelle en banlieue Nord, axé principalement sur les filières aéronautiques, précise-t-il. Il faut dire qu’ici, nous sommes à deux pas de la plate-forme du Bourget. Nous avions déjà les compétences en chaudronnerie, nous les avons étendues à l’aéronautique. » C’est ainsi que sur les 500 élèves du Lycée Aristide Briand, 12 en seconde, 12 en première et 12 en terminale soit 36 jeunes, suivent désormais le cursus professionnel aéronautique. Et c’est là que la Fondation EADS intervient Depuis sa création en 2004, la Fondation EADS n’a cessé de soutenir les domaines de la science – aéronautique notamment – mais aussi ceux de la formation des jeunes à travers des projets réunissant science et apprentissage. Le lycée Aristide Briand, au Blanc Mesnil en banlieue parisienne, en est un exemple..
L’idée est simple. C’est Claude Laloi, ingénieur à la retraite du bureau d’étude et productique d’Eurocoptère et président de l’association les Alouettes (des « anciens » des sociétés SNCASE, Sud Aviation, Aérospatiale, et Eurocoptère) qui explique : « Il s’agissait de mettre en commun les compétences de plusieurs associations afin de soutenir cette formation, en particulier à travers une action remarquable qui consiste à restaurer des vieux hélicoptères réformés. Nos 36 jeunes sélectionnés (sur 450 candidatures) ont ainsi la charge de restaurer ces machines au cours de leur cursus, ce qui représente environ 2 500 heures de travail. Concrètement, la Fondation EADS soutient financièrement ce travail, notamment en subventionnant la remise en état des hélicoptères. » Ces différentes associations, dont les Alouettes bien sûr, mais aussi l’AMPE (l’Association Aérospatiale Matra-Patrimoine EADS) qui ont en commun la sauvegarde du patrimoine aéronautique français contribuent ainsi également, et surtout, à transmettre un savoir-faire à la génération montante.
Même remis en état, ces hélicoptères ne voleront évidemment pas. Ils iront rejoindre des musées. Le lycée compte d’ailleurs parmi ses partenaires le prestigieux Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget. Mais qu’importe. Mehdi est en seconde. « Ma motivation ? C’est la passion de l’aéronautique. Une fois terminé mon cursus, c’est-à-dire le BAC pro peut-être suivi d’un BTS, je serais capable de signer le précieux document validant une réparation sur un avion ! » Et ça ne te fait pas peur ? « Non ! Ici, on nous apprend la confiance et la rigueur… »
Le corps enseignant est composé, pour cet atelier de restauration qui occupe les jeunes une demi journée par semaine, d’anciens d’Eurocoptère, mais aussi de cadres détachés de l’Armée (une première Alouette déjà restaurée appartenait à l’ALAT). La formation est entièrement bilingue, et consacre une large place aux nouveaux procédés, telle la réalisation de pièces en composite. Stéphane Vaesken tient à préciser : « rendez-vous compte que ces jeunes, qu’on imagine trainant dans les rues du « neuf-trois », seront demain des techniciens de l’aéronautique capables de travailler sur n’importe quel avion ! » C’est le mieux qui puisse leur arriver. La Fondation EADS y est pour beaucoup : elle verse ainsi 150 000 euros pour financer ce projet, sur un budget annuel de 6 millions d’euros.
Bruno Rivière
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