Jusqu’où les entreprises de l’aéronautique peuvent-elles aller pour intégrer les jeunes ingénieurs dont les aspirations, les attentes et les relations vis-à-vis de l’entreprise sont en rupture avec celles de leurs aînés ?
Ils ont souvent réussi brillamment leurs études. Fraîchement diplômés, ces jeunes ingénieurs ne recherchent pas le pouvoir, mais la qualité de vie. Pour leurs managers, ils constituent une énigme. Pour les directeurs des ressources humaines, ils sont « la génération Y ». Pour la sociologue Monique Dagnaud (CNRS) qui leur a consacré un livre Génération Y : les jeunes et les réseaux sociaux, de la dérision à la subversion. Editions Les presses de Sciences Po (2011). Prix : 14 €, « c’est aussi la première génération de l’apprentissage du savoir via internet ».
Ils ont entre 18 et 30 ans. Ils n’ont pas le sens de la hiérarchie, mais en revanche, ils possèdent la culture du partage. Des valeurs propres aux réseaux sociaux. Ils poussent la liberté d’expression très loin et vivent dans l’urgence. « Ils ont des attentes qu’une entreprise ne peut pas satisfaire. Le confort passe avant le projet », souligne Anne Chamarande, directrice communication recrutement chez Akka technologies. « Ils s’intègrent dans l’entreprise au bout d’un an et demi quand l’entreprise a fait ses preuves et tenu ses promesses. Sinon, ils partent… ». Pour Monique Dagnaud, avec la génération Y, « le patriotisme d’entreprise » a vécu. « Ces jeunes ne sont pas prêts à sacrifier leur vie privée pour l’entreprise ».
Les « Y » ne sont pas des rebelles pour autant. « Ils attentent qu’on leur apprenne quelque chose et qu’on les aide à progresser. Mais ils pensent aussi qu’ils apportent quelque chose », explique la sociologue. Pour Marie-Sophie Pawlak, de l’Essec, « il y a ceux qui veulent être managers tout de suite et ceux qui veulent faire leur travail, mais pas être embêtés ». « Cette situation est assez déconcertante pour les plus âgés », résume Monique Dagnaud qui multiplie les interventions dans les entreprises pour aider les managers à comprendre cette génération Y et à composer avec elle.
« Il faut être à leur écoute », conseille-t-elle. « Ne pas attendre d’eux ce qui est impossible. Leur rapport au pouvoir n’est pas celui auquel on peut s’attendre ; ils préfèrent explorer un autre secteur de l’entreprise plutôt que de monter dans la hiérarchie ». Pour Marie-Sophie Pawlak, l’entreprise doit leur permettre d’harmoniser vie professionnelle et vie privée en mettant en place les structures nécessaires et l’organisation adéquate : « Quand il sont bien dans l’entreprise, ils sont ancrés ».
Face à cette génération « Y » qui aurait tendance à se radicaliser, les nouveaux diplômés étant encore plus exigeants, « l’entreprise doit se vendre », constate Anne Chamarande. En 2012, le groupe Akka Technologies a recruté 1.500 ingénieurs débutants ou avec 2 à 5 années d’expérience en 2012. En 2013, il a prévu d’en embaucher 1.800. Compte tenu de la tension du marché de l’emploi des ingénieurs dans l’industrie, un recrutement de cette ampleur est un challenge, d’autant plus difficile à relever que, comme le souligne Monique Dagnaud, la génération « Y » se caractérise aussi par « son intolérance à la frustration ».
Gil Roy
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