L’ENAC rejoint le groupe ISAE des écoles d’ingénieurs

L’Ecole Nationale de l’Aviation civile intègre le groupe ISAE comme école associée. La somme des six écoles totalise 6.500 étudiants. L’objectif est de renforcer le poids de cette association face à la concurrence internationale.

C’est une force vive de 700 professeurs et instructeurs qui interviennent dans six écoles auprès de quelque 6.500 étudiants qui vient de se constituer. Le groupe ISAE, formé par l’ISAE-SUPAERO, ENSMA, SUPMECA, ENSMA et l’Ecole de l’air et de l’espace, a annoncé que l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile (ENAC) rejoint le groupe en tant qu’école associée.

« Ce n’est pas une fusion » prévient Olivier Lesbre, président du groupe ISAE et directeur de l’ISAE-SUPAERO. L’objectif de ce rapprochement entre le groupe ISAE et l’ENAC est de mener des actions conjointes et de les coordonner de manière à « mieux répondre aux enjeux de transformation des secteurs de l’aviation et de l’enseignement supérieur. » Ce rapprochement se traduira en particulier dans le développement de  modules de formations communs, ainsi que de l’offre en apprentissage.

Depuis la création du groupe ISAE en 2011, les deux entités travaillent ensemble dans plusieurs domaines. L’ISAE et l’ENAC ont déjà des cursus de formations spécialisées en commun et participent ensemble, avec l’ONERA, à la Fédération de recherche dans le domaine de « la conception, certification et opérations des futurs systèmes aérospatiaux. »

L’implantation géographique du groupe ISAE

Le rapprochement de l’ISAE et de l’ENAC, qui insistent sur leur complémentarité, leur permettra de gagner en visibilité. Ainsi, les formations du groupe ISAE, majoritairement d’ingénierie, rejoignent celles de l’ENAC (pilotes, contrôleurs et ingénieurs).

« 97% des élèves de la promotion 2020 ont trouvé un emploi quatre mois après avoir été diplômés. » Olivier Lesbre, président de l’ISAE

Le secteur aérospatial est le premier recruteur pour les jeunes diplômés de l’ISAE en 2020 avec près de 50% des étudiants recrutés. Toutefois, les écoles de l’ISAE constatent une progression des recrutement dans les secteurs de la défense/sécurité, des énergies, de l’informatique ou encore de l’enseignement et la recherche.

En s’associant, l’ENAC et les cinq écoles de l’ISAE cherchent une meilleure visibilité et à renforcer leur attractivité à l’international. Près de 40% des élèves du groupe ISAE sont d’origine étrangère et le rapprochement des deux structures de formation représente un réseau de 160 universités réparties dans le monde. Le nouveau pôle de formation aéronautique ainsi constitué vise à attirer en particulier des étudiants des pays d’Europe, mais aussi venant d »Asie et d’Inde.

« Nous nous connaissons de mieux en mieux, et présentons des complémentarités fortes avec les écoles du groupe ISAE » affirme quant à lui Olivier Chansou, directeur général de l’ENAC qui poursuit :  » l’adhésion est finalement une suite logique de cette trajectoire de rapprochement, qui est attendue par le secteur aéronautique français.»

L’ENAC, avec ses neuf centres, apporte également une flotte de 102 avions.

De son côté, le GIFAS (Groupement des Industries Françaises de l’Aéronautique et du Spatial), salue ce rapprochement par la voix de Jérôme Noyer, représentant du GIFAS au conseil d’administration du groupe ISAE : «  c’est une très bonne nouvelle pour la filière aéronautique et spatiale. Ce rapprochement intervient à un moment clé où nos entreprises ont plus que jamais besoin d’accueillir de nouveaux talents pour relever, au sein de nos équipes, de nombreux défis. »

Parmi ces défis, Olivier Lesbre a insisté sur l’implication du groupe ISAE dans la recherche tournée notamment vers la transition énergétique. En plus du développement avec Dassault Aviation du motoplaneur électrique Euroglider, l’ISAE-SUPAERO, l’école du groupe basée à Toulouse, travaille notamment avec Airbus sur l’éco-conception et avec Daher sur un projet d’avion léger hybride-électrique.

Autre défi, l’ENAC travaille quant à elle sur l’évolution de la gestion de l’espace aérien et des opérations aériennes complexifiées par l’arrivée des aéronefs autonomes.

Fabrice Morlon