Premier vol du Piper Cub Clémentine, construit par et pour des lycéens

Le Piper Cub Clémentine, construit par des lycéens aquitains a fait son vol inaugural le mercredi 18 juin à l’aéroclub d’Andernos, au-dessus du bassin d’Arcachon. Quatre années, plus de 2.000 heures de travail, six lycées et 300 élèves concernés. Une nouvelle aventure commence pour le F-PPCF.

Au total 300 élèves de six lycées aquitains ont travaillé à la construction de la Clémentine sous le regard expert et la responsabilité de Frédéric Lamouroux, pilote et constructeur amateur, un des fondateurs du Piper Club de France qui portait le projet et supervisait l’ensemble des travaux. Fruit d’un travail collaboratif ayant pour objectif d’attirer les jeunes vers les vocations aéronautiques, le premier vol de l’avion Clémentine s’est merveilleusement bien déroulé.

L’idée de construire un avion par et pour les jeunes est née lors du centenaire de l’aviation en Aquitaine célébré tout au long de l’année 2010 dans toute la région. Cinq lycées sont sélectionnés alors pour participer à ce projet collaboratif : « Alphonse-Beau de Rochas » de Bordeaux, « Charles-Péguy » d’Eysines, « Sud-Gironde » de Langon, « Jehan-Duperier » de Saint-Médard-en-Jalles et « Jean-Taris » de Peyrehorade dans les Landes. Pour la dernière partie des travaux, les cinq ont été rejoints par le « Lycée-de-la-Mer » de Gujan-Mestras dont les élèves excellent en maitrise des composites.

Les pièces du Piper arrivent au lycée de Saint-Médard-en-Jalles en septembre 2010, en plein milieu du centenaire, mais le chantier commence réellement à la rentrée 2012. Il faut beaucoup de patience et être un « rêveur réaliste », comme aime à le répéter Frédéric Lamouroux, pour construire un avion qui plus est dans le cadre d’un projet collectif, sans être avare de son temps. « J’ai arrêté de compter après 2000 heures » dit plaisamment le chef de projet Clémentine qui a réussi son pari.

Clémentine a rejoint l’AéroClub d’Andernos en juillet 2013 et c’est ici qu’elle a fait son premier vol. Avant de prendre son envol, plusieurs tests ont été réalisés au sol pour une heure de fonctionnement. Le premier vol, malgré l’air turbulent, s’est parfaitement déroulé, tous les paramètres étaient corrects et tout a été nominal. L’avion a atteint en ligne droite 100 mph. Sous une immatriculation provisoire (F-WPCF), Clémentine a commencé sa période d’essais. Elle subira toute une batterie de tests et d’essais pour vérifier son comportement et s’assurer de sa sécurité. Pour obtenir l’immatriculation définitive, Frédéric Lamouroux et Guy Fourdrain, président du Piper Club de France, les deux pilotes d’essais, doivent maintenant effectuer 15 heures de vol et 50 atterrissages. L’éloignement de l’aérodrome d’Andernos est limité à 40 kilomètres et, sauf dérogation, il n’est pas possible de se poser sur un autre terrain.

A la fin de la campagne d’essais, Clémentine sera mis à disposition à l’AéroClub d’Andernos jusqu’à fin septembre. Depuis un certain temps le Piper Club de France souhaite introduire les Piper Cub dans les aéroclubs, pour faire découvrir aux jeunes cette machine mythique qui après son premier vol en 1938 est devenue une véritable légende. Plus pragmatiquement, l’opportunité est ainsi donnée de voir si le Cub est en mesure d’attirer aux clubs une nouvelle clientèle. Frédéric Lamouroux rappelle que « l’Aéroclub d’Arcachon qui a récemment acquis un Piper, a déjà effectué, depuis le début de l’année et malgré la mauvaise météo, 300 heures de vol ». C’est dire le succès de l’aventure et le potentiel qu’il porte.

« Pendant les trois mois à venir, Clémentine sera accueilli au sein du club où il sera le seul avion à train classique. L’heure de vol coutera 75 € » confirme Patrick Labouyrie, président d’AéroClub d’Andernos. Grâce à Clémentine, les 60 jeunes des BIA auront la chance de voler à bord de ce magnifique biplace couleur orange cruiser et découvriront l’histoire de l’avion et des camarades qui l’ont construit. Les membres du club pourront découvrir la « sauterelle » historique (traduction française de « Grasshopper », le surnom américain du célèbre avion à aile haute) et certains pilotes auront l’occasion de se souvenir de leurs premiers pas aéronautiques à bord des avions à train classique.

Gosia Petaux