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Une majorité de pilotes de ligne seraient prêts à abandonner le poste

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Jérôme Bonnard

Aussi surprenant que cela puisse paraître, selon une étude menée par le cabinet de recrutement britannique Goose, une majorité de pilotes de ligne seraient prêts à quitter le cockpit malgré la reprise de l’industrie après la pandémie. La raison principale est liée aux niveaux salaires qui stagnent, ou qui sont sous-évalués…

Selon l’enquête du cabinet de recrutement Goose (avec Flightglobal) menée auprès de 1.184 pilotes à travers le monde sur les quatre derniers mois de 2022, 70% des pilotes seraient persuadés que les niveaux actuels des rémunérations vont les pousser à changer de métier… 63% d’entre eux seraient même prêts à quitter le poste de pilotage dans les 12 mois à venir, y compris une majorité de commandants de bord. 

Plus de la moitié n’ont pas eu d’augmentation de salaire depuis cinq ans. Le salaire a baissé pour un tiers des interrogés. Le redécollage du transport aérien en 2022 (qui est revenu à 89% du niveau de 2019 selon Eurocontrol) a pourtant vu les pilotes revenir en masse dans les cockpits après les licenciements massifs, retraites anticipées et autre chômage technique durant la pandémie. Mais la profession reste largement mécontente…

L’étude dévoile que la pandémie et les règles sanitaires renforcées par les gouvernements à travers le monde ont largement contribué à saper le moral des troupes. Les vols long-courriers ont chuté drastiquement obligeant les transporteurs à faire changer de QT (Qualification Type) à leurs pilotes pour migrer sur des appareils de lignes régionales, fret, court et moyen-courrier, voire des emplois au sol selon l’étude…

57% d’entre eux seraient concernés, pour la grande majorité, dans en Région Asie-Pacifique où près de la moitié des pilotes ont vu leur revenus baisser, alors qu’en Amérique du Nord où la reprise se fait ressentir depuis déjà un an et demi, les revenus ont augmenté pour 73% d’entre eux..

L’étude reste toutefois optimiste pour les années à venir ; le long-courrier redémarrant, les salaires devraient suivre. Les recrutements devraient rester tendus encore pour les cinq années à venir… L’étude complète est consultable ici.

Jérôme Bonnard

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Jérôme Bonnard

Journaliste polyvalent, à la fois rédacteur et vidéaste, Jérôme a couvert tous types d'actualités pour la télévision en France comme à l'étranger et a été co-finaliste du Prix Albert Londres en 2012 pour sa couverture du conflit Libyen. Il est passionné par tout ce qui vole depuis son plus jeune âge et pilote sur ULM 3 axes. Il écrit pour Aerobuzz.fr depuis 2018, et co-anime la nouvelle émission JumpSeat sur Twitch, il travaille sur des nouveaux médias et enseigne le reportage vidéo en écoles de journalisme.

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  • Très juste ! Age de départ en retraite avec des écarts de 7 ans, et de composition d'équipage entre compagnies Major européennes pour l'exemple.
    (par ex un vol LC de même durée avec 3 copilotes chez AF, 4 chez KLM. Un salaire en moins chez l'un, un salaire en plus chez l'autre)

  • Etonnant, car à part savoir piloter un avion les pilotes n'ont pas grand chose en terme de qualification et d'expérience à offrir sur le marché de l'emploi, surtout les commandants de bord déjà ruinés par les pensions dues à leurs ex-épouses ...

    • Il semble bien qu'il y a deux mondes, en termes de rémunération, ce qui peut être frustrant pour les moins bien lotis, avec des écarts pouvant aller de 1 à 5 pour des pilotes ayant les mêmes qualifications. Par ailleurs, avec un coût de formation inférieur de 50 à 80%, un jeune ingénieur gagnera jusqu'à 30% de plus en début de carrière qu'un pilote, sauf évidemment celui qui accédera par chance au cockpit d'une major compagnie. Bien sûr, ceux qui se lancent dans la carrière de pilote pro le font généralement par passion, mais il arrive forcément un moment où, passion ou pas, la calculette reprend ses droits. Il faudrait bien sûr poser la question de cette disparité des rémunérations, pour arriver à des niveaux cohérents, surtout à un moment où à peu près toutes les compagnies redoutent la pénurie de pilotes dans les prochaines années, mais si l'on a su à peu près bien harmoniser les formations et les qualifications, comment harmoniser les politiques sociales d'un métier aussi "mondialisé" ?

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