Deuxième succès en quelques mois pour le nouveau turbomoteur Aneto chez Safran Helicopter Engines (ex-Turbomeca) : Airbus Helicopters l’a choisi pour le démonstrateur Racer, le successeur du X3. Safran en profite pour faire un premier pas vers l’hybridation électrique.
Airbus Helicopters, qui devait motoriser son Racer – un démonstrateur de la formule “combiné” – avec deux Safran RTM 322, a finalement sélectionné l’Aneto, un produit plus récent chez le même motoriste. Ce changement s’accompagne d’une augmentation de la vitesse visée en croisière, à 215 kt. En outre, l’ensemble propulsif bénéficiera d’une architecture innovante, permettant à un moteur de tourner au ralenti afin d’économiser du carburant.
Le Racer, qui tire parti de l’expérience du X3, doit voler en 2020. Sous son rotor principal, une aile jointe (rhomboïdale) supporte deux hélices propulsives latérales. Une telle configuration permet de voler plus vite et avec un meilleur rendement. Le rotor principal doit fournir moins de portance et a ainsi besoin de moins de puissance. Sa vitesse de rotation, plus faible, devient plus facile à gérer sur le plan aérodynamique.
L’Aneto, 2500 ch et déjà sélectionné sur le Leonardo AW189K, est exceptionnellement compact, souligne-t-on chez Safran Helicopter Engines. Il délivre 25 % de puissance en plus par rapport aux turbomoteurs existants de même volume. Il va “jouer un rôle clé dans le projet Racer,” affirme Tomas Krysinski, le directeur technique d’Airbus Helicopters.
La vitesse de croisière recherchée, de 220 kt sur le X3, était tombée à 190 kt sur le Racer motorisé par des RTM 322 et a rebondi à “400 km/h” (215 kt), d’après l’annonce de Safran.
Mis au point par Safran Electrical & Power, le mode “Eco” autorise l’équipage à mettre un moteur en « pause » en croisière. Dans cette phase de vol, faire fonctionner un moteur à puissance élevée est plus économe qu’en faire tourner deux à un régime intermédiaire. Ce sont 15 % de carburant qui peuvent ainsi être épargnés sur l’ensemble d’une mission.
En cas de panne du moteur sollicité, celui fonctionnant au ralenti peut accélérer automatiquement jusqu’à sa pleine puissance. Safran a conçu un moteur électrique à cet effet. Des essais au sol ont déjà eu lieu et le Racer sera le banc d’essai volant du dispositif.
Pour le motoriste, ce sera une première étape dans l’hybridation. Deuxième étape : une assistance transitoire, explique Bruno Bellanger, directeur des programmes chez Safran Helicopter Engines. Un moteur électrique apporte un complément de puissance au turbomoteur, pour le décollage par exemple. Aujourd’hui, le moteur est dimensionné pour les fortes puissances et est donc moins efficace en croisière. Au contraire, dimensionner le moteur thermique pour la croisière permet d’abaisser la consommation sur une mission. Des essais au sol sont en cours.
Troisième étape : un système où la puissance est répartie sur plusieurs rotors, poursuit Bruno Bellanger. Des moteurs électriques font tourner les rotors mais une turbomachine fournit l’électricité, via un alternateur. Un tel système doit être testé cette année pour une puissance de 100 kW (135 ch). Safran travaille avec le constructeur d’un multi-rotor – sans révéler son nom – pour une entrée en service en 2022 ou 2023.
Thierry Dubois
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