Le H125 Ecureuil, modèle-vedette du constructeur de Marignane, va bénéficier d’une augmentation de puissance, d’un réservoir plus résistant et d’une meilleure visibilité. Dans le collimateur d’Airbus : le Suisse Kopter et son SH09 qui viennent d’être rachetés par Leonardo.
Airbus Helicopters a annoncé une série d’améliorations en matière de performance et de sécurité sur le H125 Ecureuil. Elles sont destinées à l’exploitation en travail aérien, comme le transport de charge sous élingue.
Le monoturbine va désormais profiter de toute la puissance de son moteur Safran Arriel 2D et ainsi ajouter 140 kg à sa capacité d’emport extérieur. Celle-ci était jusqu’à maintenant d’environ une tonne, indique Axel Aloccio, directeur des hélicoptères légers chez Airbus. Un simple changement logiciel permet de débrider l’Arriel 2D et n’augmente pas le prix d’un appareil neuf.
Airbus suggère de combiner cette augmentation avec l’installation de l’ensemble aérodynamique FastFin, de l’équipementier BLR Aerospace. La capacité supplémentaire passe alors à 190 kg. Les éléments FastFin peuvent être ajoutés en usine pour environ 75 000 €.
En outre, les modifications moteur et aérodynamique font passer le plafond de vol stationnaire à 13 400 ft (plus de 4 000 m), contre 11 100 ft.
« Aujourd’hui, une limite est programmée sur l’Arriel 2D du H125 car nous n’étions pas sûrs que la cellule supporterait la pleine puissance en termes de contraintes et de fatigue ; de plus, nous étions inquiets en matière de contrôlabilité », explique Axel Aloccio. Ces derniers mois, Airbus a conduit des essais en vol pour mesurer précisément ces contraintes. Ils ont démontré que la cellule peut absorber toute la puissance.
Airbus attend la certification pour cet été. Le H125 offrira alors 952 ch au décollage – comme le H130, plus lourd – contre 847 ch jusqu’ici. Le manuel de vol sera mis à jour et aucune formation ne sera requise.
Pour les exploitants actuels, une solution est prévue en rattrapage. Selon Airbus, elle devrait être facturée quelques milliers d’euros par Thales (qui refuse de confirmer cette estimation). Un millier de H125 – y compris ceux vendus sous la désignation précédente, AS350 B3e – volent dans le monde.
Une autre amélioration devrait rendre la configuration de transport sous élingue plus sûre en cas d’accident. Dans ce type d’exploitation, une « cage » pyramidale métallique est fixée sous le fuselage, entre les patins – en fait, juste sous le réservoir de carburant. Elle risque donc de le percer en cas d’écrasement.
Airbus a obtenu ce mois-ci l’homologation d’un réservoir suffisamment résistant. Il garantit l’absence de fuite pendant 30 minutes. Airbus l’installe désormais en série sur le H125.
La hausse de prix correspondante est de 35 000 € mais reste inférieure au surcoût pour le constructeur, assure Axel Aloccio. La masse supplémentaire est de 15 kg. Un rattrapage est disponible sur tous les modèles Ecureuil certifiés après 1994, dont l’AS350 B3 et l’EC130.
Dans le poste de pilotage, l’indicateur FLI, qui affiche la limite la plus proche dans les paramètres moteur, peut désormais être utilisé sur écran déporté. Airbus a obtenu une homologation STC pour le boîtier de transmission. L’afficheur peut être une tablette et permet une surveillance plus facile des paramètres pendant les manœuvres près du sol, quand le pilote doit surtout regarder à l’extérieur, souligne Axel Aloccio.
Les autres améliorations concernent la visibilité et semblent encore davantage répondre à la concurrence du Kopter SH09 (LIEN https://www.aerobuzz.fr/breves-helicoptere/kopter-valide-la-conception-du-sh09/), qu’Axel Aloccio dit prendre au sérieux.
La planche de bord peut être livrée dans une version plus compacte de 40 % (et plus légère de 3 kg) sans surcoût. Un lot « vision pilote » remplace une partie du plancher par des éléments transparents. Au plafond, deux éléments transparents supplémentaires (portant leur nombre à quatre) sont disponibles en option.
Pour le H125 Ecureuil, aucun successeur n’est en vue. Axel Aloccio raconte en avoir fait la demande à la directrice financière : « Elle m’a répondu, vous avez une part de marché de 70 %, pourquoi voulez-vous un nouvel hélicoptère ? »
Thierry Dubois
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Et la boite de transmission principale?