Destiné à être testé sur H130, le système électrique de secours est conçu pour améliorer la sécurité et les performances tout en offrant une diminution du bruit. © Airbus Helicopters/Anthony Pecchi
Airbus Helicopters étudie à nouveau une propulsion électrique de secours pour monomoteur. Il s’agirait, en cas de panne, de rendre l’autorotation plus sûre. Selon le directeur technique Tomasz Krysinski, le système a d’autres avantages : il autorise une charge marchande accrue et une réduction du bruit.
C’est le retour d’un système de secours essayé en vol sur un AS350 Ecureuil en 2011. A l’époque, Eurocopter envisage de proposer en option un moteur électrique qui, lors d’une panne de turbine, maintient le régime de rotation du rotor. Le pilote entreprend alors plus sereinement l’autorotation (la manoeuvre d’atterrissage « plané » sur hélicoptère). Car cette procédure implique aujourd’hui une réaction rapide aux commandes, ce qui la rend difficile.
Le dispositif de 2011 était trop lourd. Les progrès en matière de moteurs électriques et batteries donnent un nouvel espoir aux ingénieurs d’Airbus Helicopters, explique Tomasz Krysinski. Des essais en vol sont prévus sur H130 l’an prochain.
Le nouveau « système de propulsion hybride », selon la désignation du constructeur, utilisera un moteur électrique de 100 kW et des batteries lithium-ion d’une capacité de 1kWh. Suivant une architecture hybride parallèle, le moteur électrique entraîne le rotor via la boîte de transmission principale. L’autonomie est d’une trentaine de secondes.
Les avancées en matière de densité en puissance et en énergie seront la clé du succès. Le moteur électrique fourni par Thales affiche ainsi 5 kW/kg, indique Tomasz Krysinski. Les batteries mises au point par Airbus Defence & Space auront une densité énergétique doublée par rapport à celles de 2011.
En plus d’apporter de la sécurité à l’autorotation, le dispositif de secours pourrait simplifier l’arrondi. A la fin de l’autorotation, lorsque le pilote augmente le pas collectif, le reste de l’énergie de la batterie pourrait servir à faire tourner le rotor.
Airbus Helicopters compte en tirer d’autres bénéfices. La charge offerte pourrait ainsi être augmentée. Grâce aux 100 kW électriques, le domaine de vol (défini en altitude et vitesse) pourrait être conservé avec une masse maximale au décollage supérieure. En cas de panne de turbomoteur, le système de secours maintiendrait l’hélicoptère dans le domaine de vol certifié.
Quelques 150 kg pourront s’ajouter à la masse actuelle, estime Tomasz Krysinski. Cela se traduirait par une charge offerte améliorée de 75 kg, le dispositif pesant lui-même 75 kg.
Le troisième gain serait acoustique. La vitesse de bout de pale est la source du bruit le plus gênant. Ralentir le rotor quand seulement une partie de sa poussée est nécessaire, par exemple au-dessus d’une zone urbanisée ? Jusqu’ici, c’était exclu : rétablir le régime rotor nominal, en cas d’urgence, était trop lent à cause de l’inertie du turbomoteur.
Au contraire, la réactivité du moteur électrique devrait autoriser l’utilisation d’un régime lent du rotor, prévoit Tomasz Krysinski.
Le système hybride en est au stade « recherche ». Airbus, en partenariat avec la DGAC, compte le faire passer au niveau de maturité requis pour le lancement d’un produit. Deux à trois mois d’évaluations sont prévus.
Thierry Dubois
Le commandement des forces spéciales de l’US Army (USASOAC) commande cinq Chinook supplémentaires. Les livraisons… Read More
Boeing renforce sa position sur le marché français grâce à un partenariat stratégique avec CGR… Read More
La compagnie à bas coût a célébré le 200 millionième passager pour la saison 2024/2025.… Read More
Le tassement du nombre des heures de vol des aéro-clubs s’est accentué en 2024. La… Read More
La compagnie de Taïwan commande 10 A350-1000 qui viendront compléter sa flotte d’A350-900. (suite…) Read More
Les aéroports français d’Outre-Mer ont enregistré en 2024, une diminution de 5,1 % de leur… Read More
This website uses cookies.
View Comments
Et le moteur de fenestron électrique ? Entre l'économie de poids et d'entretient par rapport a un modèle "classique" cela ne justifie pas ?
Serait-ce un pas vers l'abandon du biturbine si cher, si lourd, si générateur d'incidents dans le transport public (et pourquoi pas L'HEMS) ? On peut rêver !
Je ne pense pas, mais que ce soit un pas vers l'acceptation des mono-turbines (hybridés) au dessus des zones habitées... peut-être...
Tomasz Krysinski n'est pas directeur technique mais directeur de la recherche