A Marignane, Airbus Helicopters dispose d’un premier simulateur de vol pour le H160, le remplaçant du Dauphin. Le progrès technologique doit rendre l’apprentissage encore plus réaliste.
Pilotes, attendez-vous à transpirer. Airbus Helicopters et Thales promettent une ressemblance plus poussée encore avec un « vrai » vol, par rapport à la génération précédente de simulateur. L’instructeur pourra déclencher un exercice de panne de façon encore plus imprévisible. De quoi provoquer un stress des plus pédagogique chez l’élève.
Helisim, la coentreprise d’Airbus Helicopters, Thales et DCI, devait recevoir ses premiers élèves pilotes (américains) sur simulateur de vol H160 en cette fin septembre 2020. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) vient de certifier le dispositif au niveau D, le plus élevé. L’hélicoptère lui-même avait reçu son homologation EASA au début de l’été pour une première livraison à un client américain anonyme d’ici à la fin de l’année.
Le simulateur utilise la plate-forme Reality H à mouvement électrique de Thales. Le logiciel se fonde sur les modèles de vol du constructeur – par opposition aux simulateurs conçus avec des données enregistrées en vol sur un hélicoptère de série, afin d’éviter le coûteux achat des modèles originaux. L’avionique Helionix est la même que celle de l’hélicoptère.
L’image est au niveau de définition 4K. Cette qualité s’accompagne d’une fluidité suffisante pour suivre un mouvement rapide. En outre, grâce à des capacités accrues en calcul et mémoire, un large champ de vision est désormais compatible avec un haut niveau de détail.
Les générations précédentes de simulateur devaient soit restreindre le champ de vision, soit limiter le nombre de détails, souligne Sabrina Barbera, cheffe de la formation et des opérations en vol chez Airbus Helicopters. Dans le premier cas, l’élève pilote ne se croit guère dans une situation réelle. Dans le second, lorsqu’il vole dans la version numérique de son environnement habituel, les détails manquants lui sautent aux yeux.
Quant à la simulation de panne, tout est fait pour surprendre l’élève. Une nouvelle interface tactile permet à l’instructeur, assis à côté de l’élève, de préparer un dysfonctionnement en toute discrétion. Les données du constructeur permettent de simuler les situations les plus graves et même un scénario où le pilote n’accomplit pas l’action attendue, ajoute Sabrina Barbera.
« Le simulateur de vol est au centre du processus de mise en service d’un nouvel hélicoptère », note la responsable. Celui installé chez Helisim est appelé à être le premier d’une série. Le ratio de rentabilité est d’un simulateur pour 80 hélicoptères en vol, indique notre interlocutrice.
Thierry Dubois
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