Les batailles industrielles se déplacent rapidement sur le terrain des drones. Les parkings du 49ème salon du Bourget reflètent de plus en plus les enjeux à venir dans le domaine des avions sans pilote…
L’histoire du jour est un peu compliquée, mais de nos jours plus rien n’est simple. Tout commence en 1917, pendant la première guerre mondiale, avec la mise au point du premier avion sans pilote de l’histoire. Une mise au point rendue possible par le radio guidage balbutiant et l’emploi de gyroscopes.
Appuyons sur la touche avance rapide : cent ans plus tard, l’histoire des avions sans pilote (à bord…) continue, toujours plus belle, toujours plus excitante. Qu’ils soient réellement indispensables ou qu’ils bénéficient d’un effet de mode, le fait est là : les drones obnubilent militaires et industriels. Et comme pour les avions, plus ils sont gros, plus les enjeux financiers sont importants. Les PME font des petits drones, les grands groupes font les grands drones, ce qui n’exclut pas une compétition féroce dans chaque catégorie. Illustration pratique sur le salon du Bourget : le drone Telemos fait face au drone Talarion. Deux drones MALE (Moyenne Altitude, Longue Endurance) européens qui se battent pour un fauteuil qui reste à ce jour encore virtuel.
Première conclusion : pour faire un drone MALE en Europe, il faut un nom qui commence par un T. Deuxième conclusion : quand on baptise un drone, il est de bon ton d’être féru en mythologie : Telemos est le nom d’un devin qui fricotait avec les cyclopes. Talarion est tiré du nom des sandales ailées que portait le Dieu Hermès. Pendant ce temps, les Américains, qui donnent le tempo en la matière, appellent leurs appareils « Avenger », « Predator », Reaper »… Ah les barbares ! Troisième point à retenir : Dassault Aviation, qui ferraille à longueur d’année contre l’Eurofighter, saute le pas et s’allie à British Aerospace dans le cadre du programme Telemos. Cette alliance prouve si besoin était que le marché des drones MALE, pressenti très juteux, vaut bien quelques sacrifices. Porté par les grandes manœuvres politico-industrielles du rapprochement franco-britannique, Dassault opte donc pour une alliance avec l’ennemi héréditaire qui a déjà développé un certain savoir-faire en la matière. De toute évidence, le Télémos présenté sur le parking Dassault est un dérivé direct du démonstrateur Mantis de BAe qui a volé pour la première fois le 21 octobre 2009.
En agissant vite, Dassault et BAe entendent couper l’herbe sous les sandales d’EADS. Cela ne fait guère de doute : dans le meilleur des cas, un seul des deux programmes pourra être financé en Europe. A moins que cette dernière replonge dans une duplication stérile de ses efforts. Le syndrome Rafale/Eurofighter n’est pas loin. Pour EADS et son Talarion, la partie promet donc d’être compliquée, son projet n’existant pour l’heure qu’à l’état de maquette. Mais la maison mère d’Airbus et d’Eurocopter peut se prévaloir de l’expérience accumulée par le Harfang, drone de surveillance nettement moins ambitieux mais déjà utilisé en opération par l’armée de l’Air française. EADS fait également valoir son empreinte européenne pour essayer de gagner à sa cause les gouvernements français, espagnols et allemand. Une participation turque est également évoquée dans son projet. Les histoires de la mythologie grecque ne sont jamais simples et se terminent toujours par des bains de sang…
Pendant ce temps, les Américains comptent les points.
Frédéric Lert
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Bourget 2011 : des fabricants de drones et… des Dieux
CELA FAIT DES ANNEES, QUE L'AEROMODELISME EST UNE PRATIQUE EPROUVEE ,AVEC DU MATERIEL FIABLE, ET LE PRINCIPE DES DRONES EN EST ISSU. JE SUIS STUPEFAIT DE VOIR QUE L'ARMEE, A ENCORE LAISSE CE CHAMP AUX CONSTRUCTEURS ETRANGERS ET DONC RATE UNE OCCASION QUI POURTANT PARAISSAIT EVIDENTE, IL EST VRAI, QUE JE JUGE EN TANT QU'AEROMODELI STE QUAND L'ON CONNAIT LE COUT D'UN RAFALE ,OU D'UN EN GIN SIMILAIRE MEME SI LES DEUX SONTS NECESSAIRES
Bourget 2011 : des fabricants de drones et… des Dieux
Si l'un des deux était un drone FEMELLE cela rétablirait la parité et on pourrait espérer des petits.
La compétition a du bon, néanmoins face à un marché de plus en plus réduit pour causes budgétaire, Il est navrant de voir à nouveau nos grands groupes s'affronter dans un duel qui ne débouchera inévitablement que sur une explosion des coût et avec ça des débouchés limités.